Actualit�s : UNE RENCONTRE INTERNATIONALE SE PENCHERA SUR LA QUESTION D�S DEMAIN
Quelle parade contre le cancer ?


La pr�valence des cancers en Alg�rie interpelle la mise en place d�un plan national anticancer et depuis sa cr�ation en 1993, la Soci�t� alg�rienne d�oncologie thoracique se bat pour son �laboration. Quant aux probl�mes relatifs � la prise en charge des patients porteurs d�affections canc�reuses, le pr�sident de la Saot, le Dr Ameur Soltane, en fait une affaire personnelle.
Wassila Zegtitouche - Alger (Le Soir) - Tous ces aspects seront abord�s lors des XIes journ�es nationales de l�oncologie thoracique, qui se tiendront les 9 et 10 avril au Hamma. Organis� par la Saot, cet �v�nement r�unira d��minentes personnalit�s scientifiques, nationales et internationales.
Un plan national anticancer s�impose
�Un plan anti-cancer, ce sont des objectifs, des �ch�ances et des �tapes�, explique le Dr Ameur Soltane. Et l�objectif essentiel de ce plan est la lutte contre le cancer et la r�duction par cons�quent, du taux de mortalit� et de morbidit� canc�reuse, explique-t-il. Mais �galement l�am�lioration de la qualit� de vie des patients atteints de cancer. Cela induit la mise en �uvre syst�matique et �quitable de strat�gies de pr�vention, de d�tection pr�coce, de diagnostic, de traitement et de soins palliatifs. Il d�terminera, en outre, les normes de prise en charge pour les cancers les plus r�pandus dans le pays. Pour ce chirurgien oncologue, l�important est de r�duire les in�galit�s dans l�acc�s aux soins. Pour le pr�sident de la Saot, la coop�ration internationale est importante sur ce plan. A cet effet, le professeur Laurent Cals, qui repr�sente le Centre anticancer fran�ais, sera pr�sent pour assurer de la disposition du CACF � collaborer avec les autorit�s alg�riennes dans le domaine de la lutte contre le cancer.
G�n�ralisation des RCP dans tous les CAC
La prise en charge des patients porteurs d�affections canc�reuses est pluridisciplinaire. Si nous prenons l�exemple du cancer bronchique, l�intervention de plusieurs sp�cialistes dans diverses disciplines (pneumologue, chirurgien, chimioth�rapeute, oncologue m�dical, radiologue, radioth�rapeute�) est n�cessaire, nous explique le Dr Ameur. La concertation devient donc indispensable, notamment dans la r�colte d�informations m�dicales li�es au patient. Cela permettrait de �se mettre d�accord sur les types de traitement, les protocoles � suivre et la dur�e des m�dications�. Depuis peu est apparue une organisation en staffs au niveau des structures sanitaires, nous dira l�oncologue mais cela reste une d�cision et une organisation �spontan�e� n�ob�issant pas � des r�gles pr�cises contrairement aux pays o� la multidisciplinarit� est institutionnalis�e. �Avec l�av�nement des programmes de lutte contre le cancer, nous nous sommes rendus compte qu�il fallait donner une assise juridique et r�glementaire � ses organisations pour les rendre opposables, notamment par l��laboration de r�f�rentiels.� Le fait de l�galiser et de l�gitimer ces organisations, d�nomm�es RCP (r�unions de concertation pluridisciplinaires) offre au patient le droit de consulter toutes les possibilit�s th�rapeutiques dans son cas ainsi que les risques et les avantages de tout essai clinique. Il est donc imp�ratif de d�velopper des RCP dans tous les centres anti-cancer (CAC). Plusieurs communications seront consacr�es au th�me de l�organisation de multidisciplinarit� dans tous ses aspects l�gislatifs et r�glementaires lors de ces journ�es.
D�velopper les soins palliatifs
Autre combat de la Saot, le d�veloppement d�une strat�gie palliative pour la prise en charge du malade. Pour qu�on cesse de dire � un enfant canc�reux �souffre et soit un homme�, il faut songer �� d�velopper les soins palliatifs et de proximit�, insiste-t-il. Et la contribution des institutions, de la soci�t� civile et des associations est primordiale. Leur implication dans l�accompagnement des canc�reux, se fera en prodiguant des soins palliatifs appropri�s pour att�nuer leurs souffrances et leur �viter de mourir dans la mis�re. Sans parler du soutien psychologique. Ces soins concerneront le traitement de la douleur et toutes les autres complications occasionn�es par le cancer, � l�image des escarres, des aphtes et des infections. Un th�me qui sera abord� lors de ces journ�es nationales. Des sp�cialistes du service de pneumologie Matiben de Beni Messous exposeront les modalit�s � suivre dans une strat�gie palliative dans la prise en charge du cancer bronchique. Dans les cancers du poumon, 7 � 8 patients meurent durant la p�riode de r�mission, soit avant 5 ans. �Ils meurent de mani�re mis�rable�, d�plore le chirurgien. Une statistique enregistr�e dans les pays avanc�s, o� la prise en charge est des plus fiables et �quitables. En Alg�rie, les chiffres seraient plus importants.
Renforcer les moyens de lutte antitabac
Le tabagisme constitue une �pid�mie en pleine expansion en Alg�rie. A l�origine d�un grand nombre de cancers, ses effets �pervers� n�apparaissent qu�au bout d�une trentaine d�ann�es, estime Soltane. Le cancer du poumon constitue l�une des principales causes de mortalit� chez l�homme dans notre pays. Il est intimement li� au tabagisme. Dans ce type de cancer, la progression de la maladie est intimement li�e au tabagisme. �On compte entre 2 500 et 3 500 nouveaux cas de cancer du poumon chaque ann�e�, indique le pr�sident de la Saot. Des chiffres qui restent tout de m�me �relatifs�. Toujours dans le langage des chiffres, notre interlocuteur rapporte que dans dix cas de cancer, neuf surviennent chez un fumeur. Selon ce praticien, le programme antitabac �tabli par l�Etat est adapt� mais la soci�t� civile n�est pas au rendez- vous. Les industries du tabac sont dirig�es vers les jeunes, d�o� la n�cessit� de lancer de renforcer les moyens de lutte contre la tabagie. Pour ce sp�cialiste, la sensibilisation et l�information doivent toucher en premier lieu les parents. Faut-il rappeler que le tabagisme est aux portes de nos �coles et �on fume de plus en plus jeune�, souligne le Dr Ameur. Ce praticien explique qu��il n�y a pas de traitement miracle contre le tabagisme�. et que seuls la volont� et les th�rapeutiques comportementales peuvent freiner cette tendance. Tout un travail d�accompagnement doit �tre fait dans ce sens.
W. Z.

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