Fouad Siniora a choisi ses mots : la Hezbollah tente un coup d�Etat contre la d�mocratie. Pas contre lui, pas contre le r�gime, pas contre la R�publique ! Non ! Contre la d�mocratie. En ces moments d�hyst�rie interventionniste au nom des droits de l�homme et de cette valeur supr�me du parlementarisme, les mots de Siniora valent leur pesant de menaces �trang�res. Pour le reste, il reste ferme : l�arm�e doit aller au charbon et d�sarmer le Hezbollah. Pour lui, il y a ces deux fameuses r�solutions, la 1559 et la 1701, qui appellent au d�sarmement des milices. Entendez le d�sarmement du Hezbollah.
L�arm�e volerait en �clats � la premi�re vell�it� de s�en prendre aux armes de la r�sistance ? Mais c�est dans le plan am�ricano- arabo-isra�lien. Cette arm�e, qui place l�unit� du Liban au-dessus des int�r�ts d�une majorit� forc�ment conjoncturelle, doit tomber. Il est �vident que les USA et Isra�l, suivis des r�gimes saoudien et �gyptien, ont d�j� arr�t� les buts de la guerre : combattre l�Iran et ses alli�s au Liban. D�fini et presque r�uni tous les moyens n�cessaires en d�signant un g�n�ral commandant la Finul qui porte aussi la casquette de l�Otan, r�uni une vraie flotte au large du Liban, en comptant sur les deux navires am�ricains sp�cialis�s dans l�interception des communications, des missiles, des sous-marins. Il faut compter aussi l�arsenal d�Isra�l qui peut intervenir puisque, pour une fois, il d�fendra les int�r�ts arabes contre les menaces iraniennes et avec la b�n�diction ouverte des Arabes cette fois-ci, contrairement � 2006 o� il n�a re�u des encouragements qu�en sous-main. Le cadre l�gal est d�j� l� avec la 1559 et la 1701. Il reste le pr�texte : Siniora vient de le formuler : l�attaque contre la d�mocratie, c'est-�-dire une attaque qui n�est pas dirig�e sp�cifiquement contre le gouvernement mais contre le monde entier. Il reste maintenant les habillages m�diatiques. Ils ont d�j� commenc� puisque agences de presse et autres m�dias r�p�tent depuis quatre jours que seul le Hezbollah n�a pas d�sarm� depuis les accords de Ta�f, comme si les miliciens qui ont men� les combats pour la majorit� sont tomb�s du ciel. Condoleezza Rice a d�j� d�clar� que le Hezbollah doit payer pour ses crimes contre des civils. Kouchner, le sp�cialiste des ing�rences �humanitaires � et autres, soutient le gouvernement l�gal. Est-il 100% l�gal ? Bref, il manque quelques d�tails � la l�gitimation d�une intervention que les USA esp�rent rapide, au vu des moyens mis en place. Je pense qu�ils seront rapidement mis au point. Les chefs de la majorit� recevront le pactole comme la famille Hariri qui a r�ussi � multiplier par cent sa richesse sous le r�gne de Rafik en faisant passer la dette libanaise de 4 � 40 milliards de dollars. Et les peuples arabes, les quidams que nous sommes d�couvriront combien les oligarchies arabes peuvent pi�tiner les int�r�ts nationaux. Il �tait temps aussi que les gifles de la r�alit� nous r�veillent de nos doucereuses ali�nations identitaires.
M. B.

Nombre de lectures :

Format imprimable