Pur gaucher et attaquant de pointe opportuniste, Far�s Djabelkheir avait d�barqu� � Annaba pour se relancer dans une �quipe qui avait l�ambition de rafler au moins un titre cette saison. Mais, les mauvais r�sultats en championnat plus une am�re �limination en coupe face � Kol�a ne lui ont pas �t� favorables. Pire, il s�est retrouv� souvent rempla�ant, une situation insupportable pour celui qui avait fait parler la poudre ailleurs, notamment au MCA.
Le Soir d�Alg�rie : Vous n�avez pas �t� souvent titulaire cette saison � Annaba. Trop de concurrence ?
Far�s Djabelkheir : �videmment, je voulais �tre titulaire � part enti�re pour donner du plaisir � ces merveilleux supporters annabis qui m�ritent des titres mais je me suis retrouv� sur le banc parce qu�il y a des gens � Annaba qui ne voulaient pas que je sois titulaire.
Mais vous auriez pu suivre l�exemple de Alliche en demandant votre transfert lors de la p�riode du mercato ?
Justement, lors du mercato, j�avais demand� � ce que l�on me lib�re mais on a refus�.
On ne veut pas de vous comme titulaire et on ne veut pas vous laisser partir, c�est un casse-t�te chinois ?
En d�but de saison, on me faisait jouer comme joker et je pense avoir renvers� des situations d�licates soit en scorant, soit en provoquant des p�nalit�s. Puis, par la suite, plus rien et je me suis retrouv� � chauffer le banc des rempla�ants.
Mais en avez-vous parl� aux diff�rents entra�neurs qui se sont succ�d� � la barre technique de Annaba ?
Je n�ai pas pour habitude de r�clamer aupr�s des entra�neurs. Moi, je suis plut�t un homme d�action et je parle sur le terrain. J��tais persuad� que je m�ritais une place de titulaire et j�en avais marre d��tre rempla�ant.
Mais vous l��tes toujours�
Oui, mais c�est toujours le m�me probl�me. Au mercato, on avait refus� de me lib�rer et on m�avait promis que j�aurais plus de chances de jouer. Malheureusement, rien n�a chang� et il ne me reste plus qu�� attendre la fin du Championnat.
L�USM Annaba a consomm� pas moins de six entra�neurs cette saison. C�est du jamais vu en mati�re d�instabilit�
Oui, et je pr�f�re ne pas entrer dans ces d�tails et je ne vous suivrai pas sur ce terrain. Les causes de cette instabilit� ne sont pas du domaine des joueurs mais celui des dirigeants.
L��limination en Coupe d�Alg�rie face aux modestes joueurs de Kol�a � d� avoir des cons�quences n�fastes.
C�est le v�ritable point noir parce que ce match contre Kol�a, on n�aurait jamais d� le perdre. M�me si plusieurs titulaires �taient absents, s�incliner face � une formation de la r�gionale a �t� une cruelle d�sillusion et un �chec honteux.
Vu que vous �tes en fin de contrat, vous n�allez certainement pas rester � Annaba.
C�est s�r que je pr�parerai mes valises.
Pour aller o� ?
J�ai plusieurs contacts, mais j�opterai pour une �quipe ambitieuse qui a l�intention de jouer un titre la saison prochaine.
Seriez-vous pr�t � revenir au MCA ?
Non, il n�est pas question que je retourne au Mouloudia. C��tait un grand honneur de porter le maillot du MCA, mais malheureusement, c�est devenu un club o�   il y a trop de �khalatine�. Ce sont toujours les m�mes probl�mes de personnes qui subsistent et qui vont perdurer � moins d�un changement radical du statut de cette �quipe.
Etes-vous surpris de voir le MCA lutter pour �viter la rel�gation ?
Non, je ne suis pas surpris parce qu�aujourd�hui, il n�y a aucune diff�rence de niveau entre la premi�re division et ce qu�on appelle la Super D2. Vous savez, je vais m�me dire plus, le niveau est le m�me partout y compris avec la r�gionale et les �quipes de quartier. La seule diff�rence se situe au niveau de la qualit� intrins�que des joueurs. Ceux de la premi�re division sont peut-�tre plus forts techniquement.
Mais pourquoi n�y a-t-il pas une diff�rence ?
Parce qu�il n�y a aucune strat�gie tactique, les joueurs sont livr�s � eux m�mes sur le terrain.
Mais les entra�neurs pr�tendent que le joueur alg�rien n�a pas de culture tactique.
Oui, mais la tactique est du ressort de l�entra�neur pas du joueur.
Le joueur n�arrive pas assimiler les sch�mas tactiques.
Non, ce sont plut�t nos entra�neurs qui n�ont pas la capacit� de faire passer leur message. Moi, j�ai eu l�occasion de joueur � un certain niveau en Tunisie et je peux vous dire que, en comparaison, les entra�neurs chez nous ne savent pas communiquer.
Tous les entra�neurs alg�riens que vous avez connus ont ce d�ficit en communication ?
Oui, ils ont tous cette incapacit�.
Et qu�en est-il des �trangers avec lesquels vous avez travaill� et notamment Rabier au MCA ?
J�ai travaill� sous les ordres de Revelli et de Rabier. Revelli �tait tr�s faible et n�avait vraiment pas la carrure d�un entra�neur. Par contre, j�ai appr�ci� le travail et les qualit�s de Rabier m�me si j�avais eu un petit probl�me avec lui. Ceci dit, les techniciens �trangers s�attendent � trouver des �s�niors� bien form�s en Alg�rie mais ce n�est pas le cas.
Qu�en savez-vous ?
Si je prends mon cas, je dois avouer que je n�ai jamais �t� form�. J�ai d�but� dans la rue comme tout le monde et ensuite je me suis retrouv� dans des grands clubs, sans aucune formation initiale.
A trente-deux ans, songez-vous � la retraite ?
Non, pas pour le moment, je suis bien physiquement et mentalement. Par cons�quent, je vais �tudier toutes les propositions mais ce qui est certain, c�est que je vais quitter Annaba.
Quelle est la diff�rence entre les championnats tunisien et alg�rien ?
On ne peut pas les comparer. En Tunisie, tous les clubs de l��lite poss�dent un complexe sportif complet. Ensuite, au niveau du public, il y a une grande diff�rence. En Tunisie, on peut aller au stade en famille sans craindre de vivre des incidents ou d�entendre des insultes. Ici, il m�est arriv� d��tre injuri� avant m�me que le match ne d�bute, pendant la s�ance d��chauffement.
Faut-il arr�ter le foot en Alg�rie pour trouver des solutions ?
Mais pourquoi arr�ter ? On peut trouver des solutions sans tout suspendre.
Propos recueillis par H. B.

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