Actualit�s : LE R�LE DE LA FAMILLE DANS LA SOCI�T� EN D�BAT
La chert� de la vie conduit � la d�chirure familiale


La famille alg�rienne souffre-t-elle d�une rupture ? Peuton parler de d�chirement ou de continuit� dans la cellule familiale ? Quelle est la place de l��ducation dans la construction de la famille et le maintien de sa coh�sion ? Le d�bat sur toutes ces questions a �t� entam� hier et se poursuivra aujourd�hui, � Alger, autour d�un colloque organis� par le minist�re d�l�gu�, charg� de la Famille et de la Condition f�minine en collaboration avec le Laboratoire de pr�vention et d'ergonomie de l'Universit� d'Alger, plac� sous le th�me de �la famille et l'�ducation, entre la continuit� et la rupture�.
Rosa Mansouri - Alger (Le Soir) - Le drame de la famille alg�rienne dans la conjoncture actuelle est d�avoir compt� dans son sein, des candidats � des actes de barbarie, des kamikazes, des p�dophiles, des drogu�s et des harraga (candidats � l�immigration clandestine). Une jeunesse fleurissante qui se donne � la mort, parfois inconsciemment, pour exprimer un marasme social, �conomique et culturel. Une situation d�j� pr�visible depuis quelques ann�es, puisque un groupe de chercheurs de l�Universit� d�Alger ont d�cid�, il y a trois ans de mener une �tude sur �la r�alit� de la famille alg�rienne : les d�fis de l��ducation dans le milieu urbain ; la rupture impossible�. Cette �tude dont les r�sultats viennent d��tre publi�s en co�ncidence avec la tenue de ce colloque, a tent� d�apporter un �clairage sur les influences de l�environnement ext�rieur sur l��ducation familiale. Bien qu�elle ne soit pas repr�sentative, sachant qu�elle a �t� r�alis�e uniquement dans la wilaya d�Alger et sur un �chantillon de 792 familles, cette �tude se veut toutefois une tentative d�explication, par un travail m�thodologique et scientifique, d�un mal-vivre social. Un marasme inexpliqu�. Les sociologues, psychologues et hommes de religion sont, en effet, incapables de d�celer les v�ritables raisons de la d�chirure familiale. La famille, l�environnement, l��ducation ou les nouvelles technologies ? En r�alit�, la famille alg�rienne longtemps renferm�e sur elle-m�me, notamment pendant les ann�es de terrorisme, n�est pas encore suffisamment accompagn�e par les institutions qui l�encadrent, pour faire face � l��volution rapide des technologies. L�intelligence de la jeunesse alg�rienne a �t� mal exploit�e, jusqu�� la d�truire. Le r�le de la famille dans l��ducation des futures g�n�rations a �t�, selon les conclusions de l�enqu�te, an�anti par des facteurs ext�rieurs. D�apr�s les chiffres r�v�l�s dans cette �tude, la rue influence, � raison de 85,54%, l��ducation transmise par la famille. Viendra par la suite la t�l�vision comme deuxi�me facteur d�influence avec 37,53%, puis les salles de jeux avec 35,54%. L�internet, contrairement � ce que l�on peut imaginer, a une moindre influence sur le comportement des gens, avec un taux de 20,55% et les espaces sportifs avec 14,58%. S�agissant par ailleurs des difficult�s rencontr�es par les parents dans l��ducation de leurs enfants, celles-ci sont li�es, � 84,87% au contact que l�enfant a avec la rue. Celle-ci a des r�percussions tr�s n�gatives sur le comportement des enfants qui ont g�n�ralement des aspirations qui d�passent les capacit�s et les moyens des parents. C�est ainsi que la chert� de la vie se pose comme un �l�ment destructeur de la coh�sion familiale. 70,02% des familles alg�riennes affirment, dans cette �tude, que l��ducation de leurs enfants a �chou� � cause de leurs conditions �conomiques difficiles. S�attaquant, en outre, � un chapitre sensible, celui de la jeunesse et l��ducation, l�enqu�te r�v�le que la d�linquance et la violence dans le milieu urbain se nourrissent � plusieurs facteurs comme la promiscuit� � l�int�rieur de la famille, les conflits conjugaux, les violences dans la rue, l�inconscience, la vengeance, la perte des valeurs interg�n�rationnelles, l�absence d��ducation civique et de l�autorit� parentale, et enfin ce chapitre sensible s�exprime aussi par l�absence de l�autorit� de l�Etat et l�impunit�. Quelle place reste-t-elle donc pour la famille dans l��ducation des enfants ? Une seule certitude ressort des r�sultats de cette �tude scientifique : la famille doit �tre l�institution majeure sur laquelle il faut investir. Investir dans les besoins de la jeunesse, en garantissant un environnement sain et noble. En assurant des moyens pour une vie digne. La consolidation de la famille et sa coh�sion passent imp�rativement par la consolidation des institutions de l�Etat.
R. M.

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