Vox populi : COUP DE SOLEIL
�Monsieur le ministre, moi aussi j'ai 13 ans !�


Finie la c�r�monie de remise des prix aux laur�ats dont les moyennes les plus �lev�es ont �t� grav�es en relief sur le palmar�s des re�us au baccalaur�at 2008 ponctu� aussi des empreintes du ph�nom�ne Sami Charafeddine A�daoui, quelque temps apr�s, nous nous sommes rapproch�s d'une petite fille, d�une dizaine d'ann�es � peine, pleurant � chaudes larmes.
D'embl�e, nous avons cru que c'�tait inconsciemment une forme d'expression euphorique sous l'effet de l'immense joie comme c'�tait le cas pour d'autres. Mais non, le sujet est autre que ce que nous avons cru et la peine qui rime avec la clameur du silence de cette petite silhouette est enti�rement immense au m�me titre que l'immensit� de l'ambiance de joie r�gnant sous le toit de la salle abritant la c�r�monie. Entre ses mains, un papier enroul�. Du coup, elle nous a apostroph�s avec une expression attendrissante. Elle ne s'est pas encombr�e de tant de phrases pour raconter sa peine. En une seule expression, elle dira avant de dispara�tre : �Lisez ce papier !� Nous mentirons si nous disons que le contenu de sa longue lettre soigneusement r�dig�e ne fait pas chavirer le c�ur. En effet, en voici un extrait textuellement traduit : �Monsieur le ministre, vous avez r�compens� les meilleurs des meilleurs chapeaut�s par le g�nie Sami qui n'a que 13 ans, et tr�s bient�t ils seront aussi re�us par le pr�sident de la R�publique... Oui bien fait. Or, le mal fait, Monsieur le ministre, c'est que vous avez oubli� d'une mani�re ou d'une autre que le chiffre 13 ne renvoie pas uniquement � l'�ge de ce laur�at, c'est aussi � mon �ge, encore petite �l�ve, et c'est aussi l'�ge de la maladie ravageant mon p�re, surveillant connu dans les milieux �ducatifs de ma r�gion, une maladie encore �nigmatique. Selon les rapports extraits des milieux hospitaliers d'Alger et bien d'autres, mon p�re serait tr�s probablement atteint d'une forme canc�reuse des plus compliqu�es au niveau de la moelle �pini�re d'o� le traitement de cet homme qui s'est pleinement donn�, corps et �me, � l'�ducation n'est possible qu'� l'�tranger vu la complication du cas. Monsieur le ministre, cela fait 13 ans que l'auteur de mes 13 ans souffre en silence, et derri�re son calvaire c'est aussi le calvaire de toute une famille nombreuse. Monsieur le ministre, pr�sentement, mon p�re dont les jours sont compt�s est compl�tement paralys�. Est-ce ainsi la r�compense ? Monsieur le ministre, mes larmes coulent am�rement en vous �crivant mais plus am�res encore les larmes qui ne coulent pas.�
algerian_man@hotmail.com

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