Culture : MEDJAHED HAMID ET ALI IDEFLAWEN
Une complicit� et une compl�mentarit� artistique


Medjahed Hamid, un musicien insatiable sur le plan technique, et Ali Idheflawen, un po�te engag� qui chante avec ses tripes, ont offert, mercredi 10 septembre, � leurs fans, tr�s nombreux, un bel exemple de compl�mentarit� et de complicit� artistique ainsi qu�une convergence id�elle qui transcende les diff�rences ;
le second �tant plus militant et parolier que le premier, les deux jouent de la guitare et du mandole avec passion. Ils ont, en effet, choisi, d�rogeant aux habitudes ancr�es dans les milieux artistiques, de chanter c�te � c�te, avec les m�mes accompagnateurs et suivant un arrangement pr�alable, au lieu de se succ�der sur sc�ne avec les pertes de temps dans les interm�des et les changements sc�niques. Ce proc�d� a permis de rattraper le retard enregistr� sur l�horaire pr�vu et, surtout, de comparer deux styles et deux itin�raires artistiques diff�rents mais compl�mentaires, d�alterner aussi deux temp�raments et deux sensibilit�s vis-�-vis des choses de la vie. En d�pit de la chaleur qui aurait pu, en d�autres circonstances, d�courager nombre de spectateurs les quelque 500 m�lomanes pr�sents ce jour-l� dans la grande salle de spectacles de la Maison de la culture, non climatis�e, ont transpir� � grosses gouttes, � l�instar des artistes contraints de s�essuyer, sans s�ennuyer ni d�crocher pour autant. Il ne s�agissait pas simplement pour les pr�sents de passer le temps en cette dixi�me nuit du ramadan caniculaire dans une ville o� l�on meurt d�ennui, mais de renouer, moralement, le contact avec un pass� politique et social, avec, aussi, des images po�tiques et des �motions sentimentales immortalis�es dans les r�pertoires d�Ali Idheflawen, le plus c�l�bre des deux complices dans la r�gion, le plus engag� �galement, et de Medjahed Hamid qui a agr�ablement surpris les Tizi-Ouz�ens, qui ne le connaissaient pas, lors de sa prestation dans le cadre d�une rencontre intitul�e �Parole aux artistes� anim�e par Slimane Belharat et relat�e par notre journal. Les m�urs politiques et sociales des ann�es 1970 et 1980 et les esp�rances pointant � l�horizon du combat pour la libert� et la d�mocratie caract�risent ouvertement la th�matique d�Ali Idheflawen. Ces id�aux sont moins forts et plus nuanc�s chez Medjahed Hamid qui est, de son propre aveu, plus musicien que parolier, et surtout plus calme que son vis-�-vis bouillonnant. Medjahed Hamid est, rappelons- le, un Kabyle alg�rois, son retour aux sources il le doit � la chanson kabyle. �Jusqu�� l��ge de 20 ans, je ne connaissais pas un mot de kabyle�, disait-il lors de son r�cent et premier passage � la Maison de la culture de Tizi-Ouzou. Les deux ont suffisamment d�atouts pour ravir � la t�l�vision et � la fl�nerie en plein air des citoyens fid�les � leurs convictions, partisans d�autres formes d��motion et amateurs de convivialit�. Leur affiche a attir�, en effet, l�une des plus grandes affluence de cette premi�re d�cade du Ramadan o� l�on s�est pas bouscul� pour acheter des billets � 200 DA la place. Ce co�t du billet d�entr�e et les appr�hensions d�ordre s�curitaire, notamment sur les routes menant des localit�s p�riph�riques vers le chef-lieu de wilaya, seraient, d�apr�s certains observateurs, � l�origine de la faible affluence des 10 premiers jours du mois de ramadan o� la ville de Tizi affiche, au cours de la nuit, une animation �gale � celle de la journ�e. A partir du samedi 13 septembre o� sont programm�s une pl�iade de chanteurs � grande renomm�e, � commencer par Lounis A�t Menguellet, on appr�ciera mieux si la part des facteurs �voqu�s ci-dessus est sup�rieure � l�audience personnelle des vedettes en affiche. Les organisateurs s�attendent en tous les cas � un v�ritable assaut lors des passages, les 13 et 14, de A�t Menguellet, de Yasmina pr�vue pour les 18 et 19, les 20- 21 et 22 � l�occasion de la prestation de Allaoua entre autres. Le programme d�animation �labor� par la direction de la culture concerne, il est vrai, 20 autres chefs-lieux de da�ra dont les structures d�accueil sont trop limit�es pour accueillir des chanteurs r�put�s et satisfaire une jeunesse avide de culture et de loisirs.
B. T.

Nombre de lectures :

Format imprimable  Format imprimable

  Options

Format imprimable  Format imprimable