R�gions : POMME DE TERRE � BOUIRA
Entre appr�hension des producteurs et �s�r�nit� des responsables


Si sur les march�s, la d�cision de l�Etat de prendre en stock de s�curit� quelque 150 000 tonnes de pomme de terre de saison au niveau national a �t� d�un grand apport dans le cadre de la stabilisation des prix, il reste que dans cette d�cision prise, quelques d�tails n�ont pas encore �t� �lucid�s.
Selon certains producteurs de Bouira, et devant l�ampleur de la surproduction au niveau local et dans d�autres wilayas du pays, les producteurs se sont retrouv�s pris de panique lorsque les prix de vente �taient descendus sous la barre des 10 DA. L�on s�en souvient, au mois de juillet dernier, les producteurs sont all�s jusqu�� d�verser leurs productions sur la RN�5 pour alerter les pouvoirs publics sur leur situation catastrophique. De fait et devant l�urgence de la situation, le ministre de l�Agriculture avait pris la d�cision de prendre � sa charge les frais de stockage de ce tubercule au niveau des diff�rentes chambres froides du pays auxquelles il a fait appel. Le ministre avait parl� d�une quantit� de 150 000 tonnes qui allaient �tre stock�es. Au niveau de la wilaya de Bouira, c��tait la bouff�e d�oxyg�ne. Des dizaines de producteurs � ils sont plus de 300 � l��chelle de la wilaya � se sont empress�s d�envoyer leurs marchandises aux quatre coins du pays pour les stocker au prix r�f�rentiel de 20 DA le kilogramme. Dans leur pr�cipitation, les fellahs n�avaient qu�une chose dans la t�te : se d�barrasser de ce lourd fardeau. �Pourvu qu�on ne la voie pas p�rir sous nos yeux�, disaient-ils � l�unanimit�. Au total, les agriculteurs de Bouira ont envoy� leurs marchandises vers 13 wilayas allant depuis Mostaganem � l�ouest jusqu�� Skikda � l�est. Cependant, si l�Etat avait tout pr�vu dans ce dispositif en prenant en charge les frais de stockage et en donnant une bonification de 5 DA aux organismes stockeurs, c�est-�-dire aux propri�taires de ces chambres froides, ces derniers ne sont pas tous des professionnels pour suivre ce dispositif. D�aucuns disent qu�ils n�ont fait que r�pondre positivement � l�appel de l�Etat mais qu�ils ne sont pas l� pour se recycler obligatoirement en vendeurs de pomme de terre comme semble les y pousser l�Etat. Or, selon ce dispositif, les organismes stockeurs sont appel�s � se rapprocher des banques afin d�avoir des lignes de cr�dits n�cessaires pour payer les producteurs de pomme de terre au prix de 20 DA le kilogramme. Quant � eux, ils devront, toujours selon ce dispositif, attendre le feu vert des walis ; chaque wilaya est libre de fixer la date selon ses besoins afin de r�guler le march� et �viter la flamb�e, pour d�stocker et vendre au prix de 25 DA en gros et encaisser le b�n�fice net de 5 DA le kilo ainsi que les frais de stockage. Tout cela est bien beau et logiquement b�n�fique pour les organismes stockeurs, mais ceux-ci ne sont pas tous int�ress�s. Aussi, des cas d�organismes qui n�ont pas contract� des lignes de cr�dits sont l�gion. Les producteurs de Boudehane qui ont exp�di� leur marchandise �valu�e � quelque 6 000 qx, depuis El-Esnam vers Mostaganem, nous diront qu�ils sont toujours dans l�attente d��tre pay�s. Les chambres froides o� ils ont mis leur marchandise ne sont pas emball�es pour ni contracter des cr�dits pour les payer ni vendre la marchandise stock�e. Pis, m�me les chambres froides dans lesquelles ils avaient stock� leur marchandise n�ont, semble-t-il, pas respect� les normes. Du coup, ils se retrouvent dans une situation o� leur marchandise est carr�ment avari�e et d�grad�e et ils ne savent plus � quel saint se vouer. D�autres agriculteurs sont confront�s � un autre ph�nom�ne : celui des quantit�s livr�es. Dans la pr�cipitation, ils avaient livr� beaucoup de quantit�s avec d�livrance de simples bouts de papier et parfois sans aucun papier. Aujourd�hui, ils se retrouvent avec des quantit�s diff�rentes de celles que les organismes stockeurs avancent. En somme, et selon toujours Boudehane, au niveau de la wilaya de Bouira, o� les producteurs avaient exp�di� pr�s de 100 000 qx au niveau des autres wilayas, ajout�es aux 44 000 qx stock�s au niveau local, pour le moment, aucun producteur n�a �t� pay�. Les seuls producteurs qui peuvent l��tre sont ceux qui ont stock� leur marchandise � Boumerd�s, puisque, l�, l�organisme stockeur, l�Enafroid, vient de contracter les cr�dits pour les payer. Pour les autres, ils sont des dizaines pour ne pas dire des centaines � attendre leur argent. Cela �tant, pour les stocks existant au niveau des 21 chambres disponibles au niveau de la wilaya de Bouira, selon le DSA, Morsli Rachid, les �quipes de contr�le qui ont sillonn� la wilaya pendant la semaine derni�re sont tr�s satisfaites puisque sur les 44 000 qx de pomme de terre stock�e au niveau de ces chambres froides, un seul compartiment d�une capacit� de 1 500 qx, au niveau d�une chambre froide � M�chedallah a �t� d�clar� d�fectueux et la pomme de terre d�t�rior�e. Le reste des quantit�s est intact et devra �tre d�stock� aux mois d�octobre et novembre lorsque la pomme de terre fra�che sera indisponible. Car, selon le DSA, tant que les prix de la pomme de terre au march� de gros n�ont pas d�pass� le seuil des 28/30 DA, la d�cision de d�stocker ne sera pas prise. Pr�sentement, m�me au niveau du march� de d�tail, la pomme de terre reste parmi les rares l�gumes dont les prix sont rest�s dans les normes, entre 30 et 35 DA. Au sujet des appr�hensions des producteurs quant au sort de leurs marchandises exp�di�es dans les chambres froides, le DSA pr�f�re plut�t parler de retard dans leur payement au lieu d�autre chose. Pour lui, les producteurs exag�rent puisque, si la situation �tait aussi catastrophique qu�ils le pr�tendent, ils ne se lanceraient pas dans la pr�sente campagne avec un m�me engouement. En effet, et toujours selon le DSA, pour la pr�sente campagne, la quantit� d�hectares ensemenc�e en pomme de terre au niveau de la wilaya de Bouira, principalement au niveau du plateau d�El- Esnam et la plaine des Aribs � A�n Bessem, a d�pass� les 1 800 ha. Cette quantit� devra atteindre les 2 000 ha mais d�ores et d�j�, selon notre interlocuteur, les pr�visions sont atteintes. Or, selon les producteurs, et c�est parce qu�ils sont des professionnels qu�ils se sont lanc�s dans cette campagne. Selon eux, malgr� toutes les emb�ches, ils ont assum� tous les risques en se d�menant comme des diables pour se procurer la semence et les engrais n�cessaires � temps alors que l�Etat avait mis du retard pour les en doter. Alors, les pouvoirs publics et les services du minist�re de l�Agriculture prendront-ils en charge les pr�occupations de ces agriculteurs ou continueront-ils � les ignorer jusqu�� ce qu�ils d�sesp�rent et abandonnent la profession ?
Y. Y.

LES BOUIRIS VIVENT UNE SITUATION CAUCHEMARDESQUE
Le singe magot envahit les cultures

Depuis plusieurs ann�es d�j�, la situation s�curitaire aidant, le singe magot qui vivait jusque-l� sur les pics rocheux du Djurdjura, loin des regards des hommes se contentant pour seule nourriture des plantes, commen�ait � se hasarder en descendant plus bas.

D�apr�s certains responsables du PND, le singe magot qui vit en colonies s�est consid�rablement multipli� ces derni�res ann�es et c�est parce que la nourriture au niveau du milieu naturel dans lequel il vivait commen�ait � se faire rare, aid� en cela par le fait que chaque groupe avait son propre territoire, que de nouveaux groupes ont commenc� � chercher plus bas de la nourriture et d�autres territoires. Ainsi, au niveau de la wilaya de Bouira, sur une quarantaine de kilom�tres sur la large ceinture sud du PND depuis Taghzout jusqu�� Takerboust, des dizaines de villages situ�s dans le p�rim�tre du PND (Parc naturel du Djurdjura) vivent cette situation cauchemardesque. Nacer, un citoyen du village Tagnit, situ� sur les hauteurs du Djurdjura, nous raconte : �Ce jeudi, alors que nous �tions en compagnie de quelques villageois en train de deviser sur une colline, nous aper��mes un grand nombre de singes. Le groupe s�est divis� en deux. Le premier s�est dirig� vers un jardin de plantes mara�ch�res et l�autre vers une figueraie. Chaque groupe avait des sentinelles. De v�ritables �tres intelligents. Surtout ceux qui �taient au niveau de la figueraie. L�un d�eux monta sur une branche. Puis un deuxi�me, puis un troisi�me. Au fur et � mesure, je voyais la branche ployer sous l�effet de leur poids. Et ce n�est qu�apr�s avoir vu les autres arracher les figues que j�ai compris le man�ge. Bien s�r, par ce proc�d�, la majorit� du temps, les branches ne ploient pas mais se brisent. De plus, ces primates mangent toutes les figues, y compris celles qui viennent juste d�enfler mais pas m�res. Plus loin, le deuxi�me groupe �tait affair� � arracher tout ce qu�il trouvait sur son chemin : haricots verts, courges, tomates, aubergines, poivrons�Tout cela s�est pass� en pleine journ�e et dans un village habit�, ironise notre interlocuteur. Plus loin, � l�ouest du village, des citoyens de Tanagout et El-Madjen dont les villages ont �t� abandonn�s pendant la d�cennie noire, racontent que les singes ont �lu domicile � telle enseigne que les petits enfants ne peuvent plus s�y hasarder. Ils sont tout bonnement chass�s par les singes qui se prennent d�sormais pour de v�ritables ma�tres des lieux. Des dizaines d�hectares de figueraies et de vignobles, de p�chers, de poiriers et de pommiers sont ainsi squatt�s par ces primates. A Saharidj, au niveau du village Ivelvaren, les singes ne quittent plus les lieux et les seules figueraies qui ont r�sist� � leur furie sont celles dont les propri�taires sont omnipr�sents. Les citoyens de centaines de villages situ�s de part et d�autre du Djurdjura sont d�sappoint�s face � cette situation.
Y. Y.

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