Culture : Les veill�es du Ramadan ne se ressemblent pas

Les veill�es du Ramadan ne se ressemblent pas sauf dans la rue, illumin�e, regorgeant de pi�tons, promeneurs, en qu�te de fra�cheur ou en tourn�e des marchands de fournitures scolaires, et de v�hicules en circulation nocturne non moins intense que la journ�e ; dans les caf�s d�bordant de clients, consommateurs et partisans des parties de dominos, de cartes et d��checs ; dans les mosqu�es o� la pri�re des tarawih attire de tr�s nombreux fid�les.
Ailleurs, il n�y a presque plus de lieu accueillant convivial et enrichissant si l�on excepte la Maison de la culture. Heureusement qu�elle existe. C�est un �lot de fra�cheur, de gaiet� dans un oc�an de morosit�, d��change et d��vasion � pr�server malgr� les insuffisances que l�on peut d�celer et les critiques qui pourraient lui �tre adress�es. En ce temple d�une maigre culture subsistante, les veill�es du Ramadan ne se ressemblent pas du tout. Les premiers jours furent plut�t ternes, la participation aux soir�es musicales ne d�passaient pas 500 places, le co�t du billet d�entr�e et les appr�hensions d�ordre s�curitaire que l�on croyait � l�origine de ce d�ficit d�engouement se sont av�r�s inexactes. C�est la renomm�e des chanteurs programm�s et les go�ts diff�rents des spectateurs qui font la diff�rence. Les 12e et 13e nuits, pourtant � l�oppos� l�une de l�autre sur les plans du genre musical, de la th�matique, et de la richesse po�tique, sont �difiantes � cet �gard. Said Youcef et Mourad Naar ont fait vibrer la salle de spectacles de la Maison de la culture bien pleine pour la premi�re fois, vendredi 12, de l�avis m�me des mordus de spectacles. Les jeunes, �crasante majorit� des pr�sents, se sont d�foul�s comme des fous dansant fr�n�tiquement au rythme endiabl� d�une musique moderne de type l�ger et festif. Du rythme et des paroles sentimentales �voquant les fantasmes et les frustrations de la jeunesse, les spectateurs en ont eu, ce jour-l�, pour leur go�t et leur argent. L� entr�e � 300 DA, major�e de 100 DA par rapport aux soir�es pr�c�dentes, ne les a pas dissuad�s de prendre part � la soir�e d�exub�rance dont ils raffolent. Lounis A�t Menguellet, d�un style diam�tralement oppos�, qui se produisait le lendemain, samedi 13, a jou� � guichets ferm�s. Des dizaines de retardataires en qu�te d�un billet d�entr�e, propos� � 500 DA � l�ext�rieur, furent chass�s, sous la menace de la matraque, par la police qui redoutait des d�bordements. Signalant entre parenth�ses qu�au cours des soir�es de Ramadan la Maison de la culture est hautement s�curis�e, la rue longeant l�entr�e principale est coup�e � la circulation, des agents en tenue et en civil surveillent �troitement les alentours et l�int�rieur. Le public de A�t Menguellet est nettement diff�rent et exigeant, par ailleurs tr�s largement au-dessus des capacit�s d�accueil de la Maison de la culture, un millier de places au grand maximum, cela tombe sous le sens des organisateurs qui l�ont programm� deux jours cons�cutifs (13 et 14) dans l�espoir de faire baisser la tension sur la salle, de dispatcher et satisfaire les fans de ce grand po�te kabyle de notre �poque b�n�ficiant de l��coute respectueuse des amateurs moyens et d�une grande estime des m�lomanes d�licats. Nous reviendrons, au cours de nos prochaines �ditions, sur l�ambiance de sa deuxi�me prestation � laquelle nous esp�rons pouvoir assister. Comme on peut s�en rendre compte � la lecture de ce modeste article, ni le prix du billet d�entr�e ni les appr�hensions d�ordre s�curitaire ni la chaleur suffocante d�une salle, toutes portes ouvertes, transform�e quand m�me en bain maure, ne d�couragent nullement les gens sevr�s de spectacles de venir voir et �couter leurs chanteurs pr�f�r�s.
B. T.

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