Pour installer sa pr�sidence � vie, le chef de l�Etat a sonn� le rappel des symboles de la R�volution, valeurrefuge dans les situations de crise et source de rente en temps de prosp�rit�. Il ne dissocie pas entre les victimes de cette R�volution, ses h�ros et ses commer�ants alors qu�il recrute dans cette derni�re cat�gorie ceux qui applaudissent au viol de la libert�, principal socle fondateur de l�adh�sion du peuple alg�rien � la guerre de Lib�ration.
Et c�est justement parce qu'il consid�re que l'autorit� du pouvoir n'est pas fond�e sur le savoir, la l�gitimit� et de r�elles comp�tences que Bouteflika en vient � d�clarer que la non-limitation des mandats est une avanc�e d�mocratique. Cette assertion d�note d�un m�pris pour l�intelligence des Alg�riens et constitue une contre-v�rit� historique pour peu que l'on regarde autour de soi. Elle renseigne surtout sur le niveau des ambitions que nos plus hauts dirigeants ont pour un grand pays r�duit � leur dimension personnelle pour faire du r�ve alg�rien une addition de destins individuels. Apr�s 10 ans de pouvoir absolu port� par la sympathie de la communaut� internationale convaincue de la justesse des th�ses alg�riennes par les attentats du 11 septembre 2001, des revenus p�troliers jamais �gal�s depuis l�Ind�pendance, des contrepouvoirs institutionnels anesth�si�s par la rente, une opposition r�duite au silence par la fermeture du champ politique et son incapacit� � f�d�rer ses forces, le pr�sident de la R�publique diagnostique que la solution � la crise r�side dans la constitutionnalisation d'un pouvoir � vie. Les Alg�riens �taient en droit d'esp�rer que la grande R�volution de Novembre enfante des Mandela, elle a accouch� d�un Mugabe.
A. R.

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