Actualit�s : SUR D�CISION DU CONSEIL DE LA MONNAIE ET DU CR�DIT
Le capital minimum des banques port� � 10 milliards de dinars


Le Conseil de la monnaie et du cr�dit a d�cid� d�augmenter le capital minimum des banques � 10 milliards de dinars et des �tablissements financiers � 3,5 milliards de dinars. Ces �tablissements ont une ann�e pour se conformer � cette d�cision.
Ch�rif Bennaceur � Alger (Le Soir) - A travers une d�cision rendue publique mercredi soir, le Conseil de la monnaie et du cr�dit (CMC) aupr�s de la Banque d�Alg�rie revoit � la hausse le capital minimum requis des banques et �tablissements financiers op�rant dans notre pays. Si le r�glement datant de mars 2004 fixait le capital requis � 2,5 milliards de dinars pour les banques et � 500 millions de dinars pour les �tablissements, le nouveau r�glement adopt� quadruple, voire multiplie par sept ces minimums. Ainsi, le capital minimum des banques et des succursales de banques passe d�sormais � 10 milliards de dinars, soit quatre fois le montant initial. Quant au capital minimum des �tablissements financiers et succursales d��tablissements financiers, il augmente � 3,5 milliards de dinars, soit 7 fois le montant actuel. A contrario du pr�c�dent r�glement qui accordait un d�lai de deux ann�es � ces �tablissements pour s�y conformer, le nouveau r�duit ce d�lai de moiti�. Ainsi, les 9 banques et �tablissements financiers publics et les 17 banques et �tablissements financiers � capitaux mixtes � pr�dominance internationale, op�rant actuellement, ont une ann�e pour revoir leur capital. Reste � conna�tre le pourquoi de ce r�ajustement, voire sa pertinence, et ce, malgr� le fait, paradoxal, que le CMC autorise des banques, � leur demande, � augmenter leur capital, sachant que ces �tablissements auront � le faire une seconde fois en moins d�une ann�e. En effet, l�autorit� bancaire a autoris� mercredi les augmentations de capital introduites ant�rieurement � ce nouveau r�glement, par respectivement, la Banque de l'agriculture et du d�veloppement rural (BADR) pour le porter � 33 milliards de dinars (15 milliards de dinars), la Gulf Bank Alg�rie (de 4 � 6,5 milliards de dinars), la BNP Paribas El Djazair (de 1 � 4,5 milliards de dinars) et la succursale de la banque HSBC Algeria (de 800 millions � 3,3 milliards de dinars).
Quelle pertinence pour cette d�cision du CMC ?
A ce propos, le CMC apporte quelques r�ponses en expliquant que cette augmentation �vise � renforcer davantage la solidit� financi�re ainsi que la stabilit� du syst�me bancaire en Alg�rie et contribue �galement � la protection des d�posants�. Allant plus loin, le CMC consid�re que ces mesures ont �t� prises pour renforcer les r�gles prudentielles et stimuler les cr�dits � l'investissement � moyen et long terme. Il s'agit aussi pour les banques de renforcer leurs fonds propres comme l'exige la r�glementation, de contribuer � l'am�lioration de leur position et leur conf�rer des moyens d'intervention plus importants, tout en respectant en permanence le cadre prudentiel en vigueur. Pour la Banque d�Alg�rie, ce renforcement de fonds propres de base s'inscrit dans la d�marche d'am�lioration soutenue des indicateurs de sant� financi�re du syst�me bancaire en Alg�rie. Une d�cision que le CMC soutient �galement par le fait qu��apr�s la promulgation du r�glement de mars 2004, amendant celui de 1993, il avait �t� constat� qu'un grand nombre de banques et d��tablissements financiers s'�taient non seulement mis en conformit� avec ce texte r�glementaire mais avaient formul� des demandes en vue d'obtenir l'autorisation d'augmentation de capital, d�passant largement le capital minimum requis. D'autres, par contre, s'�taient retrouv�es dans l'incapacit� de se conformer � ces exigences financi�res et avaient �t�, en cons�quence, dissoutes�. Les banques en exercice pourront-elles se conformer � cette nouvelle mesure, notamment celles � capitaux �trangers qui poursuivent leur expansion dans notre pays malgr� la crise financi�re internationale et qui seront tenues de ramener plus d�une centaine de millions d�euros dans leur giron. Et cela m�me si cette augmentation de capital peut �tre financ�e par certains de ces �tablissements, d�autres banques pr�sentes en Alg�rie risquent de ne pas pouvoir le faire, leurs maisons m�res n��tant pas en bonne sant� financi�re. Au-del� de la volont� de prot�ger les d�posants (en cas de probl�mes) et de faciliter le financement de l�investissement des grands projets d�envergure, un souci maintes fois exprim� par les pouvoirs publics et les op�rateurs �conomiques, la r�vision � la hausse du capital minimum ne vise-t-elle pas, n�anmoins, � remodeler le paysage bancaire dans le sens de la contraction, m�me si l��largissement bancaire est pr�f�rable pour le financement ? Ne refl�te-t-elle pas d�autres consid�rants li�s � la volont� de consolider le secteur public ? Voire � la conduite de la politique mon�taire, une conduite excessivement prudente ? Autant de questionnements auxquelles l�autorit� mon�taire et bancaire ainsi que le gouvernement devront r�pondre.
C. B.

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