Monde : SOUDAN
Peur et f�brilit� � Khartoum avant un possible mandat contre B�chir


Des Soudanais envisagent avec peur et f�brilit� l'�mission probable par la Cour p�nale internationale (CPI) d'un mandat d'arr�t contre leur pr�sident Omar el-B�chir, accus� de crimes de guerre et contre l'humanit� au Darfour.
�Omar el-B�chir est peut-�tre un criminel mais nous ne savons pas ce qui va nous arriver s'il est inculp�, explique Abdelrahmane, un dipl�m� en informatique, qui comme de nombreux Soudanais craint qu'un mandat d'arr�t contre leur pr�sident ne plonge le pays dans le �chaos�. Le procureur de la CPI Luis Moreno-Ocampo avait demand� en juillet � des juges d'�mettre un mandat d'arr�t contre le pr�sident soudanais, pour son r�le pr�sum� dans le conflit du Darfour. Cette r�gion de l'ouest du Soudan est le th��tre depuis 2003 d'une guerre civile � l'origine de 300 000 morts et de 2,7 millions de d�plac�s selon l'ONU. Khartoum fait �tat de 10 000 morts. La tension est mont�e d'un cran � Khartoum ces derniers jours � la suite d'informations selon lesquelles les juges de la CPI avaient d�cid� d'�mettre un mandat d'arr�t � l'encontre du pr�sident B�chir. La CPI a, pour sa part, assur� qu'aucune d�cision n'avait encore �t� prise. �Le pays est divis� en deux, entre ceux qui sont avec le gouvernement et ceux qui ne le sont pas�, pense Youn�s, sirotant un th� dans le souk Al-Arabi. �Moi par exemple, je soutiens la justice internationale �, dit-il. Assis dans une des nombreuses �places � th� improvis�es sur les trottoirs sablonneux de la capitale, Oussama pense autrement : �Je suis du c�t� du pr�sident�. �Le conflit au Darfour est avant tout une affaire de tribus�, estime-t-il, accusant �les Occidentaux d'avoir mont� en �pingle cette affaire�. Certains disent aussi ne pas conna�tre les d�tails de la situation au Darfour. �Pour nous, ce n'est pas clair ce qui se passe au Darfour parce que les m�dias locaux sont contr�l�s par le gouvernement�, explique Awad, un marchand de journaux pr�s de la grande mosqu�e, dans le centre de la capitale soudanaise, sur la rive orientale du Nil. �Les gens ont peur de s'exprimer sur cette question parce que les services de renseignements et le parti du pr�sident (NCP) sont tr�s puissants�, souffle Sadig, un avocat, discutant avec des hommes �g�s v�tus de la tunique blanche traditionnelle. �Il y a plusieurs personnes qui seront tr�s contentes d'apprendre que le pr�sident est inculp� par la CPI� car elles �souffrent� dans un syst�me contr�l� par le parti du pr�sident, dit son ami Awad. Les autorit�s soudanaises ont pr�vu de grandes manifestations publiques � Khartoum et dans des r�gions cl�s du pays si le pr�sident Omar el-B�chir est inculp�, mais il n'est pas dit que le peuple y participera en grand nombre. Des manifestations en juillet avaient attir� seulement un millier de personnes � Khartoum. Le pr�sident B�chir tente actuellement de recueillir des appuis afin de montrer l'image d'un soutien unanime au sein de la population et des partis d'opposition s'il est inculp�. Dans cette hypoth�se, �le r�gime tol�rera encore moins toute forme d'opposition �, estime un diplomate occidental sous le couvert de l'anonymat. Il cite en exemple l'opposant islamiste Hassan al-Tourabi emprisonn� depuis un mois pour avoir d�clar� qu'Omar el-B�chir �tait �politiquement responsable� de la situation au Darfour et qu'il devait se rendre � La Haye en cas d'inculpation.

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