Actualit�s : ARCELOR MITTAL ANNABA
R�v�lations du secr�taire g�n�ral du syndicat


Des soup�ons, rumeurs et confirmations se pr�cisent chaque jour, un peu plus, autour du dossier de la �Grande Smithy World� (GSW), actuellement en cours d�instruction au tribunal d�El-Hadjar (Annaba). Il s�agit d�une soci�t� indienne de statut alg�rien de r�cup�ration des d�chets ferreux avec si�ge dans l�enceinte du complexe sid�rurgique d�El-Hadjar, Arcelor Mittal Annaba, tout aussi indien � 70% du capital.
Dans ce dossier, sont impliqu�s le directeur g�n�ral de la GSW ainsi qu�un de ses proches collaborateurs. Tous deux, de nationalit� indienne, sont poursuivis par la justice alg�rienne. Soup�onn�s de d�lits divers, dont celui d�atteinte � l��conomie nationale, ils ont �t� plac�s sous mandat de d�p�t. Ces derniers jours, le dossier a pris une autre dimension. Il �corche au passage la direction g�n�rale d�Arcelor Mittal, pour non-respect des clauses du contrat de partenariat sign� entre le gouvernement alg�rien et le leader mondial de l�acier en 2001. Il met �galement en relief la l�g�ret� dont ont fait preuve les r�dacteurs de contrats de partenariat, intervenus dans notre pays dans le cadre de la privatisation des EPE. Ce que confirment, du reste, les pr�judices financiers importants dont est victime la partie alg�rienne dans l�affaire GSW. Ils ont �t� r�v�l�s lors des op�rations de v�rification des comptes lors de ces derni�res ann�es � Arcelor Mittal Annaba. C�est, en tous les cas, ce qu�explique A�ssa Menadi, secr�taire g�n�ral en titre du syndicat. Bien que l�g�rement en retrait de cette activit�, de par sa fonction de d�put� � l�Assembl�e populaire nationale, il a tenu � pr�ciser : �Les b�n�fices issus des produits import�s par le partenaire indien et commercialis�s sur le march� national, via la direction commerciale, n�apparaissent pas sur ces comptes. Les investissements � charge de la partie indienne, conform�ment aux clauses du contrat de cession, n�ont pas �t� enti�rement r�alis�s. Les p�nalit�s de retard, pour non-respect de la clause portant taux de production de 1,3 million de tonnes/an, avec accompagnement d�investissement, n�ont jamais �t� appliqu�es. Il y a �galement cette tendance du m�me partenaire indien � acqu�rir des pi�ces de rechange, souvent de mauvaise qualit� aupr�s de fournisseurs majoritairement indiens.� Il a, par ailleurs, tenu � signaler que le secr�taire g�n�ral du syndicat de Fersid, filiale du groupe Sider, et un agent de s�curit� m�riteraient d��tre cit�s � l�honneur. �Ils sont les seuls, personne d�autre, � avoir d�nonc� des actes portant atteinte � notre �conomie. Ils impliquent directement le P-dg indien de la GSW. Ce dernier leur a propos� des cadeaux de valeur de longs s�jours � l��tranger et, au secr�taire g�n�ral du syndicat Fersid, 3 millions de dinars en contrepartie de leur silence. Ils ont non seulement refus� la proposition, mais, preuves mat�rielles � l�appui, ils les ont d�nonc�s au service de s�curit�, a ajout� Menadi. Cette affaire GSW-Arcelor Mittal se complique davantage, avec la d�cision portant mutation � Alger d�un cadre alg�rien de haute comp�tence et ma�trisant parfaitement le process de production sid�rurgique. Ce que les syndicalistes ont qualifi� �d��loignement d�un g�neur� est d� au fait que ce cadre s��tait oppos� aux pratiques douteuses du P-dg de la GSW et � l�acquisition d��quipements de production de mauvaise qualit�. Ce qu�explique notre interlocuteur, lorsqu�il affirme que des �quipements de production acquis r�cemment pour la transformation de la coul�e, sont douteux. Ma�trisant apparemment bien ses informations, A�ssa Menadi a cit� en exemple plusieurs installations, dont le �CV� du laminoir fil et rond perc�, un mois � peine apr�s son acquisition � l��tat neuf. Aussi cit�s comme �tant de qualit� douteuse les �quipements install�s sur l�aci�rie � oxyg�ne, le laminoir fil et rond ainsi que les pi�ces de rechange. De nos investigations sur le terrain, il ressort qu�aucun des partenaires ne s�est interrog� sur la remise � la GSW, � titre gracieux, de deux grues propri�t� du complexe. Elles avaient pr�alablement fait l�objet d�importantes r�parations � l�atelier d�entretien et de maintenance. Pas de r�action aussi au prix excessif de cession appliqu� � Arcelor Mittal Annaba, de la tonne de d�chets ferreux r�cup�r�s de son propre crassier. Des op�rateurs �conomiques alg�riens, sp�cialis�s dans cette activit� de r�cup�ration, affirment qu�ils avaient propos� un prix deux fois moins cher que celui de la GSW. �Nous avons exprim� notre �tonnement quant � l�absence de tout appel d�offres en ce sens, pour l�exploitation du crassier et la r�cup�ration des d�chets n�cessaires au process de production �, a affirm� l�un de ces op�rateurs. �J�ai personnellement et plusieurs fois pos� les m�mes questions aux directeurs g�n�raux qui s��taient succ�d� au complexe, en vain. Tout ce qui m�a �t� confirm� est que le propri�taire de la GSW est un intouchable, car proche parent du grand patron du groupe Arcelor Mittal�, explique le secr�taire g�n�ral en titre du syndicat Arcelor Mittal. Tout en pr�cisant que les besoins du march� national en rond � b�ton, de plus de 3 millions de tonnes/an, d�passent de loin la production annuelle du complexe d�El-Hadjar de l�ordre de 800 000 t/an. �Ce qui implique la n�cessit� de faire appel � l�importation pour assurer la joint-venture. Que l�on ne tombe surtout pas dans les travers qui ont marqu� les pr�c�dentes importations, o� le partenaire alg�rien Sider a �t� ignor� en mati�re de b�n�fices g�n�r�s par la commercialisation des produits �, a pr�cis� la m�me source. Il a soulign� que l��t� 2009 risque d��tre chaud au complexe sid�rurgique d�El-Hadjar, avec un retour sur la table des n�gociations sur des revendications socioprofessionnelles, pr�vues pour �tre entam�es d�s le 1er juillet 2009. �Ces n�gociations, qui s�ach�veront le 4 juillet, doivent aboutir � la satisfaction des revendications des travailleurs. Et, surtout, que notre partenaire �vite l�argument de la crise �conomique mondiale, qui ne nous concerne pas. Elle ne touche pas le rond � b�ton, principale production de notre complexe. Quant � ce syndicaliste, qui manipule l�information pour ses propres int�r�ts, au d�triment de ceux des travailleurs, nous allons nous en occuper s�rieusement�, a expliqu� Menadi. Cette affaire GSW, r�v�l�e en f�vrier 2009, a �norm�ment perturb� le gouvernement alg�rien. Elle a eu pour cons�quence la d�cision du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, de r�viser la totalit� des contrats r�cemment sign�s, portant cession des actifs des EPE � des �trangers. La nouvelle clause limite cette cession � 49%. C�est le cas pour le projet sid�rurgique de Bellara, dans la wilaya de Jijel. Le site en question a �t� c�d� � parts �gales � Arcelor Mittal et au groupe �gyptien El-Iz, sp�cialis� dans la sid�rurgie. La majorit� des actions de ce projet, qui pr�voit la cr�ation de 2 900 postes de travail, dont 2 000 directs, est d�tenue par l�Etat alg�rien.
A. Djabali

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