Monde : LA CAISSE D��PARGNE �CAJA-CASTILLA-LA MANCHA�
Premi�re entit� financi�re espagnole sauv�e par le gouvernement


A l�instar des autres pays occidentaux, notamment europ�ens, l�Espagne est depuis des mois immerg�e dans une crise �conomique dont souffrent tous les secteurs, particuli�rement celui financier.
Afin d�endiguer les effets d�vastateurs de cette crise, le gouvernement espagnol a d�cid� de mettre en place un train de mesures sur plusieurs fronts, en n�excluant pas la possibilit� de mesures ponctuelles et urgentes, comme l�illustre bien sa derni�re intervention volant au secours de Caja-Castilla-La Mancha. Cette action a eu lieu avant que le gouverneur de la Banque d�Espagne avertisse de la n�cessit� de restructurer des entit�s financi�res de petite et moyenne dimension si la crise se prolongeait. En ce sens, il a pr�dit que leur nombre se r�duira probablement � l�avenir, � cause de la diminution du volume d�affaires. En effet, ces d�clarations surviennent apr�s que le gouvernement et la Banque d�Espagne aient d�cid�, le 29 mars dernier, d�intervenir pour �viter la faillite de la caisse d��pargne Caja Castilla-La Mancha (CCM), une entit� financi�re qui se trouve � la treizi�me place du ranking des caisses d��pargne espagnoles en mati�re de volume de d�p�ts bancaires, et qui jouit de la confiance de un million de clients. Depuis le d�but de 2008, la CCM est confront�e � une d�t�rioration constante de ses actifs financiers. Plus de 60% de ses cr�dits sont regroup�s dans le secteur de la construction, de la promotion immobili�re et des cr�dits hypoth�caires. Pourtant, d�s 2004, la Banque d�Espagne l�avait avertie du risque de mettre tous ses �ufs dans le m�me panier. Peine perdue, car les mirifiques plus-values obtenues dans le secteur du �ladrillo� (qui peut se traduire par la �brique�, signifiant la construction ou le b�timent) avaient fait perdre de vue � ses dirigeants les risques latents. Exc�s de confiance ou manque de vigilance de leur part au moment o� se profilait � l�horizon le spectre de la crise financi�re et �conomique actuelle, ils ne r�agissent pas quand, � partir de 2008, les difficult�s de la Caisse s�aiguisent. La filtration de mauvaises nouvelles sur sa situation financi�re provoque un retrait continu des d�p�ts dont la somme globale se situera en de�� du capital minimum exig� par la Banque centrale d�Espagne � l�effet de maintenir la viabilit� de toute entit� financi�re. Ce sombre panorama pousse la CCM � proposer une fusion avec Unicaja, une autre caisse d��pargne de la r�gion d�Andalousie. Cette derni�re n�est pas pr�te, cependant, � juguler les difficult�s financi�res de la CCM en argumentant que les conditions qu�elle avait pos�es pour cette op�ration n��taient pas r�unies. Devant la r�ponse n�gative de Unicaja pour le projet de fusion avec la CCM, qui aurait permis � cette derni�re de retrouver un second souffle, la Banque d�Espagne d�cide d�intervenir en coordination avec le gouvernement. Le dimanche 29 mars, le pr�sident du gouvernement espagnol, Jos� Luis Rodriguez Zapatero, convoque un Conseil des ministres extraordinaire afin d�approuver un d�cret qui permette � la Banque d�Espagne de mettre � la disposition de la CCM un fonds de garantie de 9 milliards d�euros pour r�pondre � ses besoins urgents de liquidit�s, ceci en attendant de trouver une solution d�finitive � sa situation. Parall�lement � cette mesure, la Banque d�Espagne d�cide de destituer tout le conseil d�administration de la CCM, et � sa t�te son pr�sident, Pedro Hern�ndez Molto, et de d�signer trois inspecteurs de l�institution pour assainir la gestion de la Caisse. Apr�s cette op�ration de sauvetage d�une entit� financi�re (la premi�re du genre en Espagne depuis le d�but de la crise financi�re mondiale, il y a plus d�une ann�e), le gouvernement a voulu lancer un message d�apaisement � tous les petits �pargnants et aux cr�anciers de la CCM en insistant sur sa solvabilit� et en affirmant qu�il n�y a aucune autre entit� qui souffre de probl�mes similaires. L�avenir pourrait remettre en question cet aplomb de l�Ex�cutif puisque le gouverneur de la Banque d�Espagne pense exactement le contraire, en avan�ant que si la crise se prolonge, il faudrait pr�voir de nouveaux sauvetages d�entit�s financi�res, m�me si le syst�me financier espagnol reste solide dans l�ensemble.
M�hamed El Mansouri

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