Actualit�s : ALGER : DERNIER MEETING DE BOUTEFLIKA
�Jamais d�amnistie g�n�rale sans r�f�rendum�


Bouteflika a cl�tur�, hier lundi, sa campagne �lectorale pour la prochaine pr�sidentielle, comme il l�avait entam�e, avant l�heure, le 12 f�vrier dernier : � la m�me salle de la Coupole du complexe olympique Mohamed-Boudiaf, dans le m�me d�cor et le m�me faste � l�am�ricaine, les �officiels� en moins.
Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Sur instruction du �candidat� lui-m�me, il n�y avait aucun membre du gouvernement ni aucun autre cadre de l�Etat dans la salle. L�assistance �tait compos�e exclusivement de jeunes, essentiellement des �tudiants, et de femmes. Arriv� vers 14h 30, Bouteflika rejoint directement le pupitre. Et apr�s les salutations introductives, il attaque : �Notre pays est revenu de loin, de tr�s loin ! Il �tait �crit quelque part que notre pays ne mourra pas. Il a d�finitivement derri�re lui une crise qui a failli l�emporter. Nous avons travers� une grave crise qui a manqu� souffler notre jeune Etat. C��tait la cons�quence d�un cumul d�erreurs de ceux qui ont dirig� le pays. Mais aussi d�un terrorisme des plus barbares. Aujourd�hui, il est utile de nous interroger sur les raisons qui nous ont men�s � cette situation pour que, plus jamais, celle-ci ne se reproduise.� Apr�s avoir exhort� la jeunesse alg�rienne � se mobiliser, il reprendra : �Nous sommes tous concern�s par la n�cessit� de recouvrer la paix et la s�curit�. Ceci �tant, je tiens � dire que ma priorit� � moi demeure le r�tablissement d�finitif de la paix et de la s�curit�. La majorit� �crasante du peuple alg�rien a ouvert ses bras � tous ceux qui ont d�pos� les armes. Je leur dis, en votre nom � tous, soyez les bienvenus.� Il ajoutera aussit�t : �La charte pour la paix et la r�conciliation nationale a grandement contribu� � faire revenir la s�curit� et la confiance. Et c�est pour cela que je demeure profond�ment attach� au choix de la r�conciliation nationale. Mais que tout le monde le sache : soyez-en certains, nous allons �liminer le terrorisme. Car le peuple alg�rien en a assez ! Que tout le monde sache que nous n�abdiquerons ni ne plierons face � ceux qui tiennent encore au terrorisme. Le peuple alg�rien, l�ANP et tous les services de s�curit� vont �liminer, je dis bien �liminer, �liminer d�finitivement le terrorisme !� Comme partout o� il est pass� depuis le 19 mars, Bouteflika d�veloppe le m�me discours � l�endroit du courant islamiste et du terrorisme. �L�amnistie g�n�rale ? Que les choses soient claires : on ne touchera pas un seul mot de la charte pour la paix sans que le peuple alg�rien soit consult� par r�f�rendum. Et puis il n�y aura jamais d�amnistie tant que tous les groupes terroriste ne d�clarent pas leur reddition. Il n�y aura jamais d�amnistie au profit de quiconque tant que demeure ne serait-ce qu�un seul terroriste au maquis. Ce fl�au (le terrorisme, ndlr) nous a co�t� des dizaines de milliers de victimes et nous allons en finir d�finitivement !� Bouteflika, qui avait termin� � ce moment-l� la lecture de son discours �crit, fixera l�assistance et lancera : avec votre permission � tous, je m�adresse ici � la presse �crite : j�ai fait un discours, maintenant je vais vider mon c�ur !� Il reprend avec l�assistance donc et, cette fois, c�est un discours improvis� dans le pur style des ann�es 1999-2000 !
�C�est � vous d��duquer vos enfants, d�embellir vos maisons, pas � l�Etat !�
�Vous m�avez (le peuple, ndlr) combl� de plaisir � quatre reprises : 1999, 2004 et surtout � l�occasion des deux r�f�rendums de 1999 et 2005. Et je vais vous le confier franchement : n��tait la majorit� �crasante que voue m�aviez exprim�e en 1999 et 2005, je n�aurais jamais poursuivi ma mission avec vous. Ce sera la m�me chose cette fois-ci encore. Sans une majorit� �crasante du peuple alg�rien, je ne continuerai pas ! Que les choses soient claires.� Il revient, comme � chaque fois, sur ses visites en Kabylie. �J�ai visit� B�ja�a, j�ai visit� Tizi- Ouzou. Eh bien, j�y ai trouv� des nationalistes, que des nationalistes ! A pr�sent, et je vous le dis tout de suite, s�il y a des probl�mes �conomiques, culturels ou je ne sais quoi encore nous allons leur faire face. Le cauchemar est derri�re nous. Il faut toutefois retrousser vos manches !� A l�assistance, symboliquement voulue jeune, il lancera : �Vous les jeunes, secouez-vous ! Vous �tes jeunes et l�Alg�rie a les moyens d�organiser deux coupes du monde. Je dis bien deux coupes du monde. L�Alg�rie a besoin de m�dailles, elle a besoin d�une �quipe nationale de football tr�s forte. L�Alg�rie a besoin que son drapeau flotte haut, tr�s haut. L�Alg�rie dispose de trois cartes majeures � jouer : la terre, la jeunesse et les femmes. Si avec ces cartes-l�, on ne r�ussit pas, si avec ces cartes-l� on ne d�vore pas l�ogre, eh bien que l�ogre nous d�vore tous alors!� Il �voque l�agriculture : �Nous avons mis 1000 milliards de dinars pour l�agriculture. Mais o� �tes-vous, les paysans ? O� �tes-vous, pardi ! C�est pas de dipl�m�s dont nous manquons mais de vrais paysans qui travaillent la terre.� Il encha�ne tout de suite apr�s avec le civisme. �Nous avons construit un million de logements et nous allons en construire encore un million et demi. Chaque Alg�rien et chaque Alg�rienne aura son propre logement. Mais je vous le dis tout de suite : je le jure devant Dieu le Tout-Puissant que, d�sormais, celui qui va me construire un bidonville sera jet� en prison ! Vous avez enlaidi l�image du pays. Et puis, c�est quoi cette habitude, que j�ai personnellement vue d�est en ouest et qui consiste � entamer des constructions, on y met un garage, un �tage � habiter et deux ou trois autres restent �ternellement inachev�s ! Et quand on pose la question, mais pourquoi vous ne finissez pas vos maisons, on vous r�pond : mais on attend l�Etat pour le faire. Non ! Non ! Non ! Que chacun s�occupe de sa propre maison. De sa propret� ! Je ne comprends toujours pas que l�on roule en Mercedes alors que l�on habite une maison sale et d�grad�e. Les Alg�riens sont tous des jaloux. D�s que vous voyez quelqu�un habiter une belle maison, vous le d�nigrez dans son dos ! Et s�il a les moyens de se la permettre ? Et s�il a, lui, le savoir-vivre ?� M�me topo s�agissant de l��ducation. �Tout le monde s�en prend au syst�me �ducatif. Soit, admettons que l��cole, le syst�me �ducatif ne remplissent pas leur mission convenablement. Et vous ! Et la famille, que fait-elle ? C�est � vous, d�abord, d��duquer vos propres enfants pas � l�Etat !�
K. A.

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