Actualit�s : DEVANT LA PERSISTANCE DE LA D�FAILLANCE DU SYST�ME D�APPROVISIONNEMENT
Les prix des fruits et l�gumes maintiennent leur flamb�e


La crise actuelle de la flamb�e des prix des fruits et l�gumes n��pargne aucun aliment. C�d�s � des prix exorbitants, le simple citoyen, avec son revenu modeste, se trouve impuissant et vit de plus en plus mal cette situation qui semble ne pas inqui�ter les dirigeants du pays.
Ben Aziz - Oran (Le Soir) - Des dirigeants plus occup�s � pr�parer l��lection pr�sidentielle, tournant ainsi le dos � cette crise et pr�f�rant consacrer leurs efforts � sillonner le pays pour convaincre les �lecteurs � aller, en masse, participer au vote. Le simple citoyen ne se soucie gu�re de l��ch�ance du 9 avril, ce qui le pr�occupe c�est de trouver le moyen de remplir son couffin �de nos jours, nous dira un citoyen, s�offrir quelques kilos de l�gumes frais est devenu un luxe�. Le citoyen est loin d�ignorer qu�il repr�sente le dernier maillon d�une cha�ne de commercialisation d�faillante et se trouve �tre la victime directe de toutes les sp�culations qui influent sur le syst�me d�approvisionnement des march�s locaux. En fait, avant que la marchandise atterrisse sur les �tals des march�s de d�tail, elle parcourt plusieurs �tapes, � commencer par les exploitants agricoles, qui c�dent souvent la quasi-totalit� de leurs r�coltes aux �courtiers agriculteurs� qui la revendent aux mandataires. Une fois parvenue au march� de gros, ce sont souvent les �mandataires- bis� (certains commer�ants exer�ant dans l�informel) qui ach�tent la marchandise, pour que dans la majorit� des cas, la grande partie de la r�colte se vende aux stockeurs (propri�taires des chambres froides), qui � leur guise, d�cident soit de conserver la marchandise fra�che afin d�augmenter les prix ou � maintenir la quantit� dans leurs locaux, le temps d��couler leurs anciens stocks. Puis la marchandise arrive aux vendeurs d�taillants de fruits et l�gumes, ex-m�mes divis�s en deux cat�gories : ceux qui travaillent conform�ment � la r�glementation et d�autres qui pr�f�rent exercer dans l�informel. Pour cette saison, le probl�me n�est pas li� au stockage, selon la majorit� des mandataires que nous avons contact�s, � l�instar de M. Abouda Mahieddine, �galement membre de l�association des mandataires des halles centrales d�Oran, qui nous a pr�cis� que �la r�colte hivernale de la pomme de terre ne peut �tre stock�e, par contre, la prochaine production le pourrait�. M. Abouda nous a fait remarquer que �les derni�res intemp�ries qui ont marqu� les diverses r�gions du pays ont fort contribu� � la p�nurie des diff�rents fruits et l�gumes, notamment la pomme de terre et la tomate�. Pour leur part, les agriculteurs, particuli�rement ceux qui pratiquent les cultures sous serres (tomate, piment�), avec lesquels nous avons pris contact, ont partag� le m�me avis, ajoutant que �c�est uniquement pendant cette p�riode creuse de l�ann�e que le citoyen ressent vraiment la faiblesse de la r�colte, m�me si nous la signalons des mois auparavant�. Cette fois-ci encore, l�Etat s�est montr� impuissant pour faire face � cette crise, qui a co�ncid� � quelques jours seulement avec l��lection pr�sidentielle. L��chec de tout ce dispositif de maintien des prix est flagrant, que se soit pour le minist�re de l�Agriculture (l��chec du syst�me de r�gulation des produits agricoles de large consommation), ou encore l��chec essuy� par le minist�re du Commerce (contr�le des prix et de la concurrence). D�ailleurs, � ce sujet, nous avons interrog� un responsable de la DCP d�Oran sur le r�le de cette institution dans ce cas de figure, notre interlocuteur nous a expliqu� que �la r�glementation en vigueur n�a pas pr�vu des prix fixes pour les fruits et l�gumes�, qui a ajout� que �la r�gle de l�offre et de la demande est le seul facteur qui d�termine la valeur du produit, qui est totalement soumis � la libert� des prix�, pr�cisant que �par contre, si la fraude concernait des d�fauts de facturation, de registre ou de stockage illicites, les �quipes d�ploy�es sur le terrain peuvent intervenir�. En revanche, cette argument avanc� par ce responsable de la DCP n�exclut pas la part de responsabilit� de son institution dans l�aggravation de la situation, puisque selon le directeur du march� de gros d�Oran, M. Abdel Dayem Fouzi, �le nombre de personnes exer�ant dans l�informel, dans le secteur du commerce des fruits et l�gumes, vente en gros au sein du march� lui-m�me ou dans ses alentours ne cesse de se multiplier�. Ce responsable nous a fait savoir que sa demande adress�e � la DCP pour le red�ploiement de ses agents, transmise depuis pr�s de deux ans, est rest�e lettre morte. M. Abdel Dayem estime que �depuis que le march� a �t� d�sert� par les agents du service communal de l�hygi�ne, de la DCP, des forces de l�ordre, suite � l�ordonnance de d�m�nagement du march� vers un autre site, transmise par le wali d�Oran, la situation est devenue insurmontable�. Pour sa part, le pr�sident de l�association des mandataires, M. Oukbi Baghdad, tout en soutenant le point de vue du responsable de l�unique march� de gros d�Oran, nous a pr�cis� que �les commer�ants informels aggravent la flamb�e des prix par leur comportement irresponsable �, d�plorant ainsi d�un autre c�t�, la marge b�n�ficiaire excessive appliqu�e par ces derniers qui, selon lui, �ne leur a pas suffi d��chapper � la fiscalit� mais ils persistent en imposant des marges b�n�ficiaires draconiennes sur les prix des produits vendus�. Ce qui semble malheureusement persister, c�est que le citoyen continue d��tre la victime de la d�faillance du syst�me d�approvisionnement des march�s en produits alimentaires, sans oublier le diktat des �barons� du stockage. En attendant, la pomme de terre est � 90 DA le kilo, la tomate, quant � elle, a atteint les 140 DA le kilo, la plus petite est affich�e � 90 DA, le haricot vert a battu le record � 220 DA le kilo, le poivron � 180 DA, la laitue � 80 DA, les petits pois entre 60 et 80 DA le kilo, alors que la f�ve est � 50 DA et que les artichauts et l�aubergine sont � 120 DA... Durant notre petit tour au march� de La Bastille, un citoyen est interpell� par un militant qui m�ne la campagne de l�un des six candidats � la pr�sidentielle afin qu�il accepte un petit calendrier avec au dos la photo du candidat, le citoyen lui r�torqua �je n�en veux pas de ton bout de papier et qu�on ne me pose pas la question si je vais aller ou non voter ! Face � ces prix, je pense que ma r�ponse est claire !�.
B. A.

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