Actualit�s : ALORS QUE LA LOI A INTRODUIT L�INJONCTION TH�RAPEUTIQUE POUR LES TOXICOMANES
Magistrats et corps m�dical en qu�te de coordination


Ce n�est un secret pour personne : la consommation de drogue en Alg�rie est en nette progression. Pour les quatre premiers mois de 2009, 4 tonnes de cannabis ont �t� saisies. Les narcotrafiquants ne reculent devant rien pour �couler leur marchandise. L�Alg�rie tente d�adapter son arsenal juridique. Une loi promulgu�e en 2004 a introduit l�injonction th�rapeutique. Le texte en question est jug� insuffisant par les magistrats et le corps m�dical qui peinent � travailler en coordination.

Nawal Im�s - Alger (Le Soir) - Plus imaginatifs, plus virulents, les narcotrafiquants recentrent leur trafic sur l�Alg�rie. Les contr�les draconiens impos�s dans d�autres pays, la proximit� avec le Maroc, qui produit 60% du cannabis, et l�app�t du gain facile font de l�Alg�rie un pays s�rieusement menac� par ce fl�au. Les quantit�s de cannabis saisies sont impressionnantes tandis que des drogues dures font leur apparition. La loi relative � la pr�vention et � la r�pression, et le trafic illicite de stup�fiants et de psychotropes qui introduit l�injonction th�rapeutique souffre d�insuffisances. Magistrats, forces de s�curit� et m�decins se sont r�unis hier sous l��gide de l�Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie pour d�battre de l�arsenal juridique mis en place pour tenter de le parfaire. La loi 04-18 du 26 d�cembre 2004 relative � la pr�vention et � la r�pression, et le trafic de stup�fiants et de psychotropes, qui avait introduit l�injonction th�rapeutique, a fait hier l�objet de critiques. Magistrats et m�decins s�accordent � dire qu�en l�absence de coordination, il est difficile d�appliquer les dispositions de ladite loi sans compter que les centres de d�sintoxication ne sont pas assez nombreux pour r�pondre � une demande de plus en plus croissante. La situation est en effet alarmante. Selon M. Sayeh, directeur de l�Office de lutte contre la drogue, le trafic de stup�fiants, devenant de plus en plus lucratif, des trafiquants de tous bords s�y adonnent. Ne r�ussissant plus � faire exp�dier leur marchandise en Europe, les trafiquants finissent par l��couler en Alg�rie. �Le canal Alg�rie- Maroc est consid�r� par les trafiquants comme �tant plus accessible. Il y a un sc�nario pour faire de l�Alg�rie un pays � forte consommation.� Une th�se confort�e par le colonel Zeghida de la Gendarmerie nationale qui explique que les forces de s�curit� tentent d�adopter leurs dispositifs en fonction de celui mis en place par les trafiquants de drogue. Il reconna�t �galement que les narcotrafiquants sont devenus plus virulents car, dit-il, si dans le pass� ils abandonnaient leur marchandise lorsqu�ils �taient poursuivis, aujourd�hui, ils usent d�armes et tirent sur les gardes frontaliers. Une situation qui pousse la Gendarmerie nationale � proposer des alternatives comme le contr�le rigoureux de la vente des 4X4 utilis�s par les trafiquants. Une proposition en ce sens sera faite aux diff�rents services de s�curit� afin de priver les trafiquants de la logistique.
N. I.

AISSA KACEMI, DIRECTEUR DE LA COOP�RATION DE L�OFFICE NATIONAL :
�Il faut imaginer d�autres solutions�

Travaillant sur la question de la toxicomanie depuis plusieurs ann�es, M. Kacemi Aissa, directeur de la coop�ration de l�Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie, reconna�t que les dispositions de la loi 04-18 du 26 d�cembre 2004 relative � la pr�vention et � la r�pression et le trafic de stup�fiants et de psychotropes restent � parfaire. �L�un de nos objectifs est d�actualiser la loi parce que l�ancien code de la sant� s�est av�r� d�pass� au regard de l�ampleur que la situation a fini par prendre. La promulgation de cette nouvelle loi a tent� de prendre en charge les nouvelles exigences tout en �tant en conformit� avec les textes au niveau interne et international�, dit-il, reconnaissant que �dans la pratique, les magistrats, les m�decins, les pharmaciens et l�ensemble des intervenants ont constat� des probl�mes dans la coordination. Si les acteurs sont aujourd�hui r�unis, c�est justement pour am�liorer ce texte�. Pour M. Kacemi, il ne s�agit pas seulement de proposer une th�rapie au toxicomane mais de l�accompagner. �Le toxicomane est aujourd�hui consid�r� comme un malade et une victime. Il est soumis � une injonction de traitement. Il passe sa cure de 21 jours, le m�decin atteste qu�il est sorti de l�engrenage de la drogue mais il reste la probl�matique de la r�insertion sociale. Il n�y a pas en la mati�re un mod�le � imposer. La soci�t� stigmatise le toxicomane, les employeurs ne lui ouvrent pas les portes de leurs entreprises. C�est l� un �l�ment de difficult� suppl�mentaire. Il faut imaginer des solutions, et elles existent, pour que le drogu� retrouve sa valeur de citoyen.�
N. I.

Ce que pr�voit la loi 04-18 du 26 d�cembre 2004 relative � la pr�vention et � la r�pression, et le trafic de stup�fiants et de psychotropes
-L�expertise m�dicale � laquelle sont soumis les usagers des drogues.
-L�injonction th�rapeutique.
-L�exemption des poursuites ou l�exemption facultative de la peine au profit de personnes qui se sont conform�es au traitement m�dical de d�sintoxication.
-L�exemption de la peine au profit de la personne qui d�nonce aux autorit�s comp�tentes toute infraction pr�vue par la loi avant toute ex�cution ou tentative.
- La r�duction de la moiti� de la peine si apr�s d�clenchement des poursuites, la d�nonciation a permis l�arrestation de l�auteur ou complice de l�infraction ou la remise de la peine de 10 � 20 ans.

La drogue par les chiffres
83,59% des personnes impliqu�es dans des affaires de drogue ont moins de 35 ans.
96% des toxicomanes ont commenc� en fumant une cigarette.
91% prennent de l�alcool en plus des psychotropes. 25 000 toxicomanes ont �t� en cure ces dix derni�res ann�es.
53% d�entre eux n�ont pas de structure familiale.
6% vivent dans la rue.
Le niveau d�instruction de 84% d�entre eux ne d�passe pas le cycle moyen.

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