Culture : L�HISTOIRE EN HAUT DE L�AFFICHE
�Dhakirate el madina� et �les trahisons de la France coloniale� font l�actualit�


Ces derniers temps, � Chlef, on constate un regain d�int�r�t pour l�histoire du pays. En atteste cette �mission hebdomadaire sur Radio Chlef, �Dhakirate el madina� qui b�n�ficie d�une large audience. Les d�bats sont rondement men�s par l�historien Mohamed Tiab, l��crivain Mohamed Boudia et l�arch�ologue Djamal Hasnaoui. La pr�sentation est l��uvre de Karim Houari. Le directeur Boukra� Abdelhamid est � f�liciter pour avoir ouvert toutes grandes les portes aux intellectuels de Chlef dans le but de faire profiter de leurs connaissances les jeunes g�n�rations.
Les trois derni�res parties de cette tranche d�histoire radiophonique ont �t� consacr�es � l�histoire de T�n�s. L�historien Mohamed Tiab nous rappelle que cette ville est n�e il y a 3 000 ans avec des occupations successives des Berb�res, des Ph�niciens, des Romains, des Byzantins, des Turcs et des Fran�ais. Au VIIIe si�cle av. J-C, elle servait de comptoir aux Ph�niciens pour le commerce de troc avec les tribus locales. Elle portait une appellation punique : Cartenae. L�intervenant s��tendra longuement sur les personnalit�s de Syphax et Massinissa. En 676, elle fut conquise par le chef militaire arabe Mouhadjir. A la d�cadence de l�Andalousie, elle connut le r�gne des Espagnols, chass�s par le Turc Khe�rdine Barberousse. Puis vint la colonisation fran�aise de 1830. M. Boudia a abord� le chapitre des l�gendes et des traditions. A l�apparition de la chr�tient�, en Alg�rie, M. Boudia nous fera remarquer l�existence de schismes. Les donatistes dirig�s par l��v�que Donat pr�nent la violence condamn�e par les rogatistes, du nom de leur chef Rogatus, et les catholiques consid�r�s comme les moins purs. Durant le r�gne des musulmans, T�n�s a connu un prestige ind�niable avec de grands savants dans le domaine de la science et de la th�ologie. On peut citer Abou Ishak el Tinsi et Abou el Hassan Ykhlef. L�arch�ologue Hasnaoui Djamal s�est attach� � �num�rer tous les tr�sors arch�ologiques de la ville comme la mosqu�e de Sidi Bouma�za. La mosqu�e de Lalla Aziza, le phare d�El Marsa, Bab el- Bahr ou les tombeaux ph�niciens. L�autre �v�nement de taille qui a capt� l�attention est relatif � la pr�sentation du livre d�Ahmed Mellah, professeur de philosophie � l�universit� d�Oran, et qui s�intitule Les grandes trahisons de la France coloniale. Lors de sa conf�rence au niveau de la biblioth�que de wilaya de Chlef, l�auteur va d�velopper les trait� Desmischel et de la Tafna. Le premier accord s�est impos� apr�s le blocus sur la garnison fran�aise d�Oran par l�Emir Abdelkader. Le g�n�ral Desmischel qui a trait� sans l�aval des autorit�s de Paris est remplac� par le g�n�ral Tr�zel. Ce dernier va se permettre de d�clarer les tribus Douairs et Zmalas comme des sujets fran�ais, ce qui va aboutir � la rupture du trait� Desmischel. Concernant le trait� de la Tafna, c�est un lapsus langagier qui est la ruse employ�e pour saborder cet accord. Apr�s avoir conquis Tlemcen, le g�n�ral Clauzel avait besoin d�un point de passage vers la mer pour son ravitaillement. L�embouchure de la Tafna �tait tout indiqu�e. Mais Abdelkader �tait ma�tre du terrain et Clauzel a �t� rejet� vers la capitale des Zianides. Devant une telle d�confiture, Bugeaud fut envoy� pour conclure une paix tactique avec l�Emir. Le trait� de la Tafna, ratifi� le 30 mai 1837, consiste en un approvisionnement en armes contre la paix mais c�est surtout une machination ayant pour le seul but d�imputer � l�Emir la reprise des hostilit�s. Les troupes de l�Emir Abdelkader sont emp�ch�es de se ravitailler en armes et la libert� de circulation des personnes est supprim�e. Le mot � ila kodam� du trait� traduit par une ruse s�mantique �au-del� va mettre le feu aux poudres. En effet, apr�s avoir d�vast� Constantine, le mar�chal Vall�, accompagn� du fils du roi Louis- Philippe 1er, va , par provocation, rentrer sur Alger en traversant les territoires d�Abelkader. Le conf�rencier a eu le m�rite de mettre en �vidence la sagesse de l�Emir qui recherchait la paix par tous les moyens, mais a �t� pouss� � bout par la volont� manifeste de Bugeaud de saborder tout accord afin d�occuper toute l�Alg�rie. C�est un ouvrage tr�s explicite et bien document� qu�il faut absolument lire pour bien comprendre l�action psychologique de la politique coloniale en Alg�rie.
Medjdoub Ali

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