Culture : AMBIANCE PANAF
Zahouania enflame Boumerd�s


La nuit de ce samedi a �t� chaude, tr�s chaude � Boumerd�s. C�est la faute � Zahouania.
Durant trois heures, de nombreux jeunes de Boumerd�s ont oubli� le ch�mage, la pr�carit� et le r�ve d�une harga. Ils n�ont pas pens� aux responsables et aux �lus incomp�tents, aux mauvais regards des gendarmes et des flics pas tr�s sympas, aux int�gristes, aux terroristes et aux attentats. En cette nuit de samedi, c��tait la f�te. On dansait pour s�ext�rioriser. Des fillettes, des jeunes filles et, comble de sacril�ge pour les gardiens du temple, des dames, s�en donnaient � c�ur-joie sur l�esplanade du stade de Boumerd�s, au pied du Rocher Noir. Les jeunes beaucoup plus. En effet, les policiers de Boumerd�s avaient du mal � contenir la soif de ces ardents f�tards. Mais en d�pit de l�immense foule qui envahit les alentours de la plage centrale de Boumerd�s, organisateurs et services de s�curit� ont ma�tris� la situation. Les programmateurs ont r�serv� des endroits exclusivement aux familles. Les jeunes �taient entre eux. La brise marine donnait de l��nergie � l�assistance. Avec fr�n�sie, de leurs pieds qui ne s�arr�taient plus, leurs corps en sueur, grands et petits chassaient le d�mon. Le d�mon de l�ennui et de la sinistrose. Ils bravaient les interdits des moralisateurs. Ils ont dans� pour se sentir vivre. C�est arriv� par la faute du groupe de danseurs typiquement africain venu accompagn� d�une vraie princesse du lointain Swaziland, de Yacine Dahmane et son r�pertoire de flamenco, de A�t Hamid qui avait chant� �Allo triciti�, mettant la pression sur l�assistance. Mais la foule n�avait d�yeux et de voix que pour une autre princesse. Celle du ra�. Zahouania (joyeuse). Sa voix l�avait pr�c�d�e sur la sc�ne. V�tue d�un ensemble blanc et embl�me national en main, elle a fait une entr�e de grande star. V�ritable b�te de sc�ne elle mis son public en extase. A la fin de la premi�re chanson, elle a parl� � ses fans. �Bonsoir nass Boumerd�s ! nass Tizi-Ouzou et de la Kabylie ! Je suis venu pour vous ! On m�a dit, � Alger, que vous �tes des gens bien. Je le constate. C�est vrai !� Puis elle emballa la foule. Les femmes ! je veux un tonnerre de youyous ! La jeunesse ! je veux un tonnerre de sifflets ! � Et la communion entre le public qui reprenait en ch�ur toutes ses chansons et la star, qui par ses mots secoua les esprits et par son rythme les corps, fut totale. Le secr�taire g�n�ral de la wilaya, Messad Yahia, l�organisateur en chef de ces festivit�s du Panaf � Boumerd�s et de la saison estivale promettait du spectacle. Il en fut en cette nuit. D�autres nuits chaudes, particuli�rement avec la venue, le 16 de ce mois, de Lotfi Double Canon, sont attendues. Chasser la sinitrose Bien des citoyens trouvent la participation de la wilaya de Boumerd�s au Panaf 2009 et l�organisation de galas aux co�ts �lev�s inopportuns. Pour eux, il y a des priorit�s �conomiques, sociales et culturelles, pr�cis�ment en direction de la jeunesse. S�agissant du Panaf, les d�tracteurs de ce rassemblement africain pense qu�une fois les festivit�s closes, le pouvoir politique en place ne manquera par de verser dans la r�cup�ration pour cacher ses �checs retentissants. Des observateurs estiment que les arguments d�velopp�s ne sont pas d�nu�s de bon sens. Mais bien des jeunes qui habitent la wilaya de Boumerd�s pourraient faire un autre diagnostic. Tout le monde s�accorde � dire qu�� long terme, la chance du d�veloppement durable de la r�gion de l�ex-Rocher Noir r�side dans le d�veloppement du secteur du tourisme. C�est une activit� synonyme de divertissement. De plus, pour asseoir une solide r�putation dans le secteur, il faut n�cessairement faire preuve de tol�rance et commencer par quelque chose. Pourquoi pas des galas populaires pour attirer les foules d�estivants ? Les op�rateurs investissent l� o� il y a foule et convivialit�. Au plan politico-social, la wilaya de Boumerd�s, prise entre deux entit�s politiques de grande importance � la Haute Kabylie et l�Alg�rois � , n�est pas totalement sortie des griffes des islamistes de tous bords et des groupes arm�s affili�s � Al- Qa�da. Ces derniers ne d�sesp�rent pas de faire de cette r�gion leur base arri�re. La population a v�cu trop longtemps dans un climat de stress. Ramener Zahouani, une star bien de chez nous, pour aider, momentan�ment, les jeunes � mettre de c�t� leurs difficult�s pour se ressourcer et les familles � avoir des instants de plaisir vaut bien quelques d�penses. On peut donc �tre, pour cette conjoncture seulement, tr�s vigilant mais sans �tre totalement n�gatif.
Abachi L.

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