Reportage : VIR�E SUR LA C�TE DU CHENOUA � TIPASA
Tout ce qui g�che le s�jour en bord de mer


Reportage r�alis�
par F. Zohra B.
D�s la petite ville de Tipasa d�pass�e, le mont Chenoua se profile droit devant le visiteur tel une sentinelle qui penche son opulente silhouette sur la M�diterran�e. En contrebas, une mer calme de sa c�l�bre couleur azur vient doucement effleurer les bords de la plage de la localit� du Chenoua.
Cette r�gion, particuli�rement agr�able en �t�, a de tout temps fascin� et attir� les visiteurs amoureux de la grande bleue et soucieux de s��loigner des plages limitrophes de la capitale et bond�es de monde. Si les lieux ont gard� leur charme, ils sont tout de m�me victimes de leur succ�s. Ceci d�autant que depuis quelques ann�es le rush estival a gagn� la c�te de Tipasa qui compte ses visiteurs par milliers au quotidien au cours des mois de juillet et d�ao�t. Toutefois, l�attrait de la grande bleue et des criques ombrag�es fait supporter aux estivants les inconv�nients qui, au quotidien, g�chent leur s�jour au bord de la mer. Chaque week-end le d�placement vers Tipasa devient un v�ritable parcours du combattant qui met la patience des vacanciers � rude �preuve. Le sc�nario est le m�me : une fois que l�autoroute prend fin � la sortie de Douaouda, le calvaire commence pour les visiteurs qui se dirigent vers Tipasa, Chenoua ou m�me Cherchell. D�s le d�but de matin�e, la circulation ralentit et des fois s�arr�te � l�entr�e de la ville de Bouharoun. Pare-choc contre pare-choc, les v�hicules peinent � avancer. Prenant leur mal en patience, les automobilistes se r�signent � suivre la file. Ce ralentissement est souvent subi le week-end jusqu�� l�entr�e de la ville de Tipasa. Certains vacanciers agac�s choisissent d��courter leur trajet et s�engouffrent dans les petites plages et criques situ�es entre A�n Tagoura�t (ex-Berar) et Tipasa. Les lieux n�ont cependant pas perdu de leur attrait et leur magie op�re toujours sur la route de la fascinante Tipasa. Tout au long du trajet l�on oublie le stress de la circulation en noyant son regard dans la mer azur qui d�file entre les arbres et autres arbustes. Berar, halte oblig�e pour la plupart des amoureux de la r�gion, permet de s�approvisionner en denr�es alimentaires mais aussi en accessoires de plage. Les tout-petits imposent leurs lois aux parents et exigent bou�es, brassards, sceaux de plage et autres planches. Une fois les voitures reparties encore plus alourdies par les emplettes, cap sur la derni�re �tape du voyage : le mont Chenoua. L�odeur de la mer enivre, capte l�attention et annonce les plaisirs d�une journ�e de plage rafra�chissante. Pour le trajet du retour cependant, les vacanciers devront revivre le m�me calvaire des embouteillages et ce, jusqu�� des heures avanc�es de la nuit.
N�gligences des autorit�s et manque de civisme des estivants

Si la nature fid�le � elle-m�me et g�n�reuse offre les m�mes attraits, les plages et criques du Chenoua et Tipasa connaissent ces derni�res ann�es un laisser-aller qui consterne le visiteur et le r�volte. Des images d�solantes heurtent les sensibilit�s et transforment les journ�es de plage en v�ritable cauchemar. Les vacanciers qui fr�quentent la grande plage du Chenoua s��tonnent au quotidien de l�insalubrit� et du laisse-aller qui r�gnent dans ces lieux. Tr�s t�t le matin, quelques agents de nettoyage de l�APC passent pour ramasser nonchalamment les d�tritus qui jonchent le sable. Vu leur nombre r�duit et les quantit�s impressionnantes de sachets en plastique, bouteilles et autres restes de nourriture, les agents en laissent forc�ment derri�re eux. Ici, l�absence des autorit�s locales en pleine saison estivale n�a d��gale que le manque de civisme et l�irrespect des estivants pour la nature. En effet, une fois leur journ�e au bord de l�eau termin�e, la plupart des visiteurs repartent en laissant derri�re eux le spectacle d�solant d�une plage recouverte d�ordures. Il ne fait pas bon de s�attarder en fin de journ�e, les lieux �tant loin d��tre accueillants. Le visiteur qui s�aventure � faire une balade le soir dans la petite localit� du Chenoua ne peut qu��tre surpris par l�absence de vie estivale et surtout par l�aspect r�barbatif des lieux. Rien n�est fait en fait ici pour s�duire le visiteur et rendre son s�jour agr�able. Le b�timent impressionnant qui domine la ville et qui abrite le fameux centre culturel du Chenoua reste d�sesp�r�ment vide en l�absence d�activit�s. Il est certain aussi que si l�on s�installe le soir sur une terrasse en face de la plage ce ne sont pas les effluves iod�s qui vous effleurent les narines mais plut�t les relents d�eaux us�es et d�ordures en d�composition. Ainsi pour 19 douars et 13 plages un seul petit engin est charg� de la collecte des ordures. Cette situation incommode les estivants et leur fait m�me regretter leurs petits appartements en ville comme le dit si bien une vieille dame originaire de la capitale.
Le b�ton �touffe et enlaidit la c�te du mont Chenoua
Elles sont loin les ann�es o� l�attrait de la c�te surplomb�e par le mont Chenoua �tait cit� en exemple. Elle offrait des moments de d�tente et de d�paysement sans �gal aux visiteurs. Aujourd�hui, l�on est plut�t choqu� par les habitations qui poussent comme des champignons sur la c�te. Pour la plupart inachev�es, ces habitations ne respectent aucune r�gle urbanistique et surtout sont �rig�es �� et l�, �touffant la c�te et privant les estivants de passage de la vue unique sur la mer. Le village d�El-Beldj plus particuli�rement rebute le visiteur par l�absence d�esth�tique architecturale et la prolif�ration de commerces destin�s presque exclusivement � l�alimentaire. La circulation et les embouteillages ininterrompus n�arrangent en rien les choses. Les p�tarades assourdissantes des deux roues qui d�gagent une fum�e naus�abonde surprennent aussi les visiteurs de la r�gion. Les conducteurs de ces petits engins, d�fiant toutes les r�gles �tablies par le code de la route, zigzaguent entre les voitures mettant en danger leur vie et ceux des autres. Toutefois, tout au long du trajet vers la ville de Cherchell des moments de r�pit et de pure d�tente sont offerts aux vacanciers une fois que les agglom�rations sont d�pass�es et que la nature a repris ses droits. Ainsi, la route en mauvais �tat est vite oubli�e devant le spectacle qu�offre le d�fil� incessant d�arbres et de verdure touffue encercl�s par les flancs de la montagne et les longues plages de galets. L��merveillement atteint son summum une fois la ville de Cherchell d�pass�e et que l�on aborde la c�te encore � l��tat sauvage de Damous, Larhat, Beni- Haoua et Tenes. Ici de petites criques � l�ombre des pins, dont les branches penchent mollement pour flirter avec la grande bleue, sont pour la plupart inaccessibles. Ce paysage encore vierge, hormis la pr�sence de quelques visiteurs, offre une v�ritable bouff�e d�oxyg�ne loin du bruit des agglom�rations et des plages surpeupl�es.
La location chez l�habitant a la cote
Beaucoup d�estivants en visite dans la wilaya de Tipasa ont opt� cette ann�e pour la location chez l�habitant. Cette solution a �t� privil�gi�e en raison aussi bien du manque flagrant de structures d�accueil que du laisser-aller qui r�gne dans les h�tels et les complexes touristiques de la c�te. Fuyant l�atmosph�re confin�e des complexes et la cacophonie qui y r�gne, certains vacanciers ont choisi de s�offrir des s�jours dans des villas entourant le Chenoua. Si les prix sont tout de m�me �lev�s, il font en moyenne d�bourser de 40 000 a 70 000 DA pour 15 jours de location, beaucoup n�h�sitent pas � s�offrir des vacances pieds dans l�eau. En plus des baignades et du farniente, les vacanciers s�offrent des balades dans la charmante ville de Tipasa, visitent ses ruines et ses mus�es, se baladent dans ses all�es et poussent jusqu�au Tombeau de la Chr�tienne ou jusqu�� Cherchell. Les plus t�m�raires s�aventurent jusqu�� T�n�s situ�e � plus de 100 km de Tipasa. Les vacanciers se plaisent aussi � se rendre t�t le matin � Cherchell pour s�approvisionner en l�gumes mais surtout dans le but de choisir minutieusement quelques poissons et crustac�s destin�s au repas de midi. La balade est pittoresque et le go�t du poisson cuit lentement au barbecue reste in�gal�. Devant ce rush d�estivants sur le Chenoua, beaucoup d�habitants de la r�gion ont donc c�d� leurs habitations l�espace d�une saison. D�s l�entr�e de la petite agglom�ration on peut ainsi voir des pancartes avec l�annonce �villas ou appartements � louer�. Sur les plages du Chenoua, on vient des diff�rentes r�gions du pays mais surtout des wilayas de Blida et de A�n-Defla dont les habitants fuient la chaleur caniculaire. Le site affiche donc complet et les prospections pour la location commencent � peine l�hiver termin�.
F. Z. B

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