Sadek B. a �t� victime d'un AVC au d�but du mois d'ao�t. Il �tait 23 heures. Il ne sera pris en charge que le lendemain � 17 heures parce que successivement, les h�pitaux d'El-Harrach, de Kouba, d'Hussein-Dey et l'h�pital Mustapha n'ont pu ou voulu le recevoir faute de place.
Arriv�e � Mustapha (4 heures du matin), sa famille refuse de continuer de le trimbaler et d�cide d'y rester, sans aucune prise en charge du malade, jusqu'� ce qu'elle lui trouve enfin, par piston, une place � Beni Messous, o� il sera admis en r�animation. 18 heures se seront donc �coul�es, avec leur lot d'angoisse, de cris, de pleurs et m�me de coups, avant que le calvaire de la famille (mais pas du malade) ne cesse. Sadek B., mon neveu, ne survivra pas, �videmment, � un tel traitement. Tout profane sait qu'un AVC est une urgence absolue qui doit �tre s�rieusement prise en charge et dans les plus brefs d�lais. Apr�s ce drame, malheureusement r�curent dans notre pays, des questions s�imposent : est-il concevable que ce soit � la famille du malade de se d�brouiller un lit d'h�pital ? Est-il difficile d'�tablir une interconnexion entre les diff�rents �tablissements de sant� pour �viter ces courses folles avec un malade en piteux �tat ? Est-il concevable que ce pays, dont les dirigeants nous vantent les progr�s � longueur de JT, soit incapable d'avoir des h�pitaux dignes de ce nom, avec des lits, du mat�riel, des m�decins qualifi�s ? Les caisses de l'Etat, para�t-il, sont pleines, alors ne peut-on, dans ce pays, mettre l'argent n�cessaire l� o� il faut au lieu de le voir gaspill� dans des projets de prestige ? Ces dirigeants cach�s derri�re leurs statistiques savent-ils que nos h�pitaux sont devenus des mouroirs ? Savent-ils dans quel �tat de d�liquescence ils ont mis ce pays ? Savent-ils qu'ils ont l'obligation morale de laisser la barre s'ils ne savent pas piloter ? Car savent-ils qu'ils sont coupables de leur incurie, si ce n'est devant les hommes, devant Dieu ?
H. H.

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