Actualit�s : INTERVIEW EXPRESS DE RINA SHERMAN, COMPAGNE DE DIDIER CONTANT :
Que l�honneur et la r�putation de Didier Contant soient r�tablis�


Le Soir d�Alg�rie : Quelle est l�impression que vous a laiss� le d�roulement du proc�s de jeudi ?
Rina Sherman : C��tait une audience � juge unique pour des raisons juridiques de droit fran�ais et contenue dans le temps d�une matin�e.
Nous �tions tous un peu frustr�s du manque de temps accord� � chacun, et ce apr�s cinq ans de bataille juridique pour arriver � une audience publique. N�anmoins, pour la m�moire et l�honneur de Didier Contant, pour le droit et pour la d�ontologie des journalistes, il est tr�s important que cette audience publique ait eu lieu. Pour que les faits et gestes de Jean-Baptiste Rivoire � l�encontre de son confr�re Didier Contant soient connus et que la dignit� de ce grand reporter soit r�tablie. Le fait qu�un journaliste ait mis en examen et renvoy� devant le tribunal correctionnel pour violences volontaires pr�m�dit�es envers un confr�re est tr�s important pour la jurisprudence et la d�ontologie.
Le fait que la pr�sidente ait d�roul� dans le d�tail tous les appels t�l�phoniques, courriers, et entretiens de Rivoire avec les m�dias pour les mettre en garde contre Didier Contant n'est-il pas de bon augure ?
La juge me semblait tr�s bien conna�tre le dossier, d�tail par d�tail, et pi�ce par pi�ce. En un sens, elle a fait la synth�se en reprenant geste par geste et acte par acte les faits pour r�tablir le d�roulement des �v�nements tels qu�ils se sont d�roul�s non seulement pendant l�investigation de Didier Contant sur l�enl�vement et l�assassinat des moines de Tibhirine mais aussi apr�s son retour en France et la tournure tragique qu�ont prise les choses � partir du d�but du mois de f�vrier 2004. Maintenant, laissons la justice faire son travail et attendons le verdit le 26 novembre prochain.
L'on a vu se constituer partie civile, la veille du proc�s, les enfants de Didier. Ils d�noncent, � travers leur avocat, le harc�lement de leur p�re par Rivoire. C'est un peu le coup de th��tre pour la d�fense de Rivoire qui s'est vue affaiblie hier, non ?
J�ai appris leur d�cision la veille du proc�s. Je venais de rentrer � Paris apr�s six semaines d�absence et je n�avais donc eu aucun contact avec eux. La d�cision leur appartient. Il est tout a fait normal que les enfants de Didier Contant insistent pour que la m�moire et la dignit� de leur p�re soient r�tablies. Leur conseil a d�ailleurs tr�s bien plaid� allant dans ce sens. Je ne peux que saluer leur d�marche.
Fran�ois G�se, pr�sent hier au proc�s, a tent� par le bais de l'avocat Bourdon de t�moigner. Il n'a pu le faire et cela a eu l'air de mettre en boule la d�fense de Rivoire. Est-ce un �chec , dans ce proc�s des �qui-tu-qui ?�

Fran�oise G�ze a peut-�tre voulu t�moigner du fait que je lui ai �crit au sujet du livre de Rivoire qui devait sortir chez lui peu de temps apr�s la mort de Didier Contant. Je trouvais extr�mement choquant que quelqu�un puisse continuer de travailler normalement, alors que �l�affaire Rivoire� venait d��clater sur la place de Paris. La moindre des choses aurait �t� de retarder de quelques semaines la sortie du livre, par d�cence. J�ai �galement �crit � la direction de Canal +, qui m�a menac� d�articles de droit. Je lui ai r�pondu que Rivoire agissait au nom de Canal+. Je n�ai pas re�u de r�ponse. Seulement, une seule des �missions de Canal+ pour lesquelles travaillaient Rivoire et Paul Moreira existe toujours, l�autre a �t� annul�e. Et ce n�est ni Rivoire ni Moreira qui s�en occupe. Peut-�tre, il faut croire que Canal + a pr�f�r� agir ainsi. C�est par G�ze que l�information sur la pr�sence de Didier Contant en Alg�rie est arriv�e � Rivoire. Anouar Koutchoukali de Justicia Universalis, ONG n�erlandaise, �tait alors le porte-parole de Tigha, en d�tention provisoire aux Pays-Bas. Koutchoukali a t�l�phon� � G�ze pour lui dire qu�un journaliste fran�ais � peut-�tre Rivoire ? � a fait une interview avec la femme de Tigha � Blida. De l�, Anna Bozzo s�est jointe � l�emballement et avec elle Tigha a d�cr�t� que Contant travaillait pour des services. Mais Tigha l�a dit par la suite publiquement � deux reprises, que Didier Contant n�a en rien g�n� son �pouse. Anna Bozzo a m�me sign� un article sur Algeria Watch publi� apr�s la mort de Didier Contant qualifiant de harc�lement sa visite � Mme Tigha, alors qu�il est rest� sur le pas de la porte, en pr�sence d�un confr�re et une femme pour respecter les traditions en vigueur. C�est comme �a qu�ils travaillent.
Qu'attendez-vous pr�cis�ment de ce proc�s ? Quel type de condamnation ?

Que justice soit faite, que les faits soient reconnus, que l�honneur et la r�putation de Didier Contant soient r�tablis.
Propos recueillis par K. B.-A.



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http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2009/10/03/article.php?sid=89308&cid=2