Chronique du jour : DECODAGES
LOI DE FINANCES 2010
Un �tat plus redistributeur que producteur
Par Abdelmadjid Bouzidi
abdelmadjidbouzidi@yahoo.fr


Le Conseil des ministres a approuv� lundi 19 octobre le projet de loi de finances 2010. Une loi de finances qui s�inscrit dans la continuit� des politiques �conomiques mises en �uvre depuis le d�but de la d�cennie. Politique budg�taire expansionniste � fortes doses de d�penses publiques, programme d�investissements publics d�une enveloppe de 45 milliards de dollars, poursuite de la politique de rattrapage salarial : 230 milliards de dinars pour la hausse du SNMG et la mise en �uvre du nouveau syst�me indemnitaire des fonctionnaires. Mais ce qu�il faut surtout retenir de cette loi de finances, c�est le retour de l�Etat-providence redistributeur et � forte action sociale.

Jugeons-en.
La politique sociale de l�Etat va co�ter pour 2010, 1 000 milliards de dinars, soit quelque 12 milliards de dollars, et l�action sociale de l�Etat dans le cadre du budget d��quipement (am�lioration des conditions de vie de la population), 1 000 milliards de dinars comme l�indiquent les deux tableaux qui suivent
Politique sociale de l�Etat (Milliards de dinars)

Subventions aux �tablissements
hospitaliers
473
Fonds de r�serves
de retraites
37
Pensions de retraites 190
Soutien des prix des c�r�ales, lait,
eau, transports de marchandises.
260
Enfants scolaris�s
de familles d�munies
29
Lutte contre le ch�mage 100

Action sociale de l�Etat (am�lioration des conditions de vie de la population

Infrastructures de sant� 55
Habitat et urbanisme 496
Alimentation en eau
et assainissement
160
Alimentation en gaz
et �lectricit�
64
Am�lioration
transports urbains
51
Encouragement
de l�emploi de jeunes
250

Ainsi sur un total de d�penses publiques de 5 860 milliards de dinars, la politique et l�action sociales de l�Etat b�n�ficient de 2 250 milliards de dinars. Lorsqu�on se rappelle cette phrase du pr�sident Bouteflika lanc�e en 1999 : �L�Etat-providence, c�est fini !�, on mesure l�ampleur de la d�faite des lib�raux du gouvernement qui lan�aient aussi � qui voulait les entendre : �L�Etat doit �ter ses mains de l��conomie� ou bien encore, �les m�nages alg�riens doivent mettre la main � la poche� pour dire leur rejet des subventions consenties par l�Etat. Ainsi, et pour revenir � la loi de finances 2010, on peut faire quatre observations :
1) Cette LF n�est adoss�e � aucun projet �conomique clair sinon cette politique conjoncturelle keynesienne de relance par la demande qui commence � montrer ses limites.
2) En guise de politique de l�emploi, cette LF poursuit dans la politique de gestion du ch�mage financ�e par la d�pense publique (rendue possible gr�ce � la fiscalit� p�troli�re).
3) Nous sommes bien en pr�sence d�un Etat redistributeur mais redistributeur d�une rente et non pas d�une valeur ajout�e cr��e par le travail, par l�investissement, par la productivit� et la comp�titivit� de nos entreprises.
4) Nous avons pu conna�tre avec cette LF, les choix �conomiques et financiers de l�ann�e 2010 avant de pouvoir conna�tre le contenu du plan 2010 / 2014 dans lequel est cens�e s�inscrire cette LF et qui semble-t-il est encore en pr�paration !?
Les silences de la LF 2010
1) On aurait aim� trouver dans cette loi de finances des mesures concr�tes et pr�cises de soutien � l�entreprise, un chiffrage des programmes de mise � niveau, une enveloppe financi�re plus consistante pour l�appui � la comp�titivit� industrielle (6 milliards de dinars inscrits seulement), un encouragement de l�investissement productif par des exon�rations fiscales, un soutien au foncier industriel, des efforts financiers pour l�am�lioration du doing business...
2) La loi de finances 2010 est silencieuse �galement sur le chapitre de l�aide que l�Etat doit apporter aux �tablissements priv�s d��ducation-formation lorsqu�ils sont d�excellence (� l�instar de ce qui se passe par exemple en Tunisie o� l�Etat apporte son aide aux �tablissements priv�s d�enseignement sup�rieur contre le respect d�un cahier des charges).
3) La loi de finances 2010 ne retient aucune mesure de soutien et d�accompagnement des exportateurs hors hydrocarbures r�els et potentiels.
M. B.

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