Contribution : SOS plan�te en danger
Par Abdelmadjid Attar*


La crise �conomique historique qui est en train d�affecter le monde entier a, certes, oblig� les pays d�velopp�s � se concerter et se mobiliser de plus en plus sur les voies et moyens d�en sortir et de red�marrer la croissance, alors que la crise climatique, dont les cons�quences sont d�j� pr�gnantes et risquent d��tre � l�avenir beaucoup plus dramatiques, ne semble pas aboutir au consensus pr�vu par le Protocole de Kyoto qui prendra fin en 2012.

Beaucoup de pays h�sitent encore entre l�option d�un d�veloppement et d�une croissance quitte � sacrifier pour le moment l��cologie, ou un d�veloppement durable plus respectueux de l�environnement. Et pourtant, l�avis de tous les experts climatiques est unanime pour ce qui est des cons�quences actuelles du r�chauffement climatique et surtout des dangers qui guettent notre plan�te. Cette derni�re est plus que jamais � l�aube d�une �re nouvelle qui sera caract�ris�e :
- soit par un risque de disparition de la civilisation actuelle ?
- soit par une phase de transition majeure vers un mode de vie, d�organisation et de consommation que personne ne peut pr�voir ou d�crire pour le moment. Mais l�espoir est encore de mise avec la r�cente prise de conscience par les chefs d�Etat et de Gouvernement de l�Union europ�enne qui ont admis qu�il faudrait � l�avenir pas moins de 100 milliards d�euros par an entre 2013 et 2020 pour aider les pays sous-d�velopp�s � faire face aux cons�quences du r�chauffement climatique. Parmi les modalit�s de financement �voqu�es, il est envisag� une sorte de pr�l�vement sur les transactions financi�res dont le montant pourrait atteindre 30 milliards d�euros par an, destin�s � financer notamment le recours aux �nergies renouvelables. Mais il reste encore � d�finir les m�canismes de ces pr�l�vements et surtout leur affectation.
Il y a aussi la prochaine Conf�rence de l�ONU sur le r�chauffement climatique � Copenhague du 7 au 18 d�cembre 2009, au cours de laquelle les pays membres seront appel�s � d�gager un accord sur des actions � l��chelle plan�taire.
Un avenir incertain

Ce ne sont pas les indices ou les motifs qui manquent pour pr�dire un avenir aussi incertain car quelques donn�es tr�s simples et � combien r�elles nous laissent penser � cette issue :
- Toutes les pr�visions d�mographiques laissent � penser que la population mondiale passera de 6 milliards actuellement � 9 milliards en 2050.
- La croissance d�mographique, � laquelle s�ajoute un exode rural intense du fait du manque d�eau, de la d�gradation des sols cultivables et des conditions de vie de fa�on g�n�rale ont fait que 50 % des populations sont urbaines actuellement, et ce pourcentage d�passera les 65 % en 2050.
- La croissance et le d�veloppement �conomiques ont entra�n� une consommation �nerg�tique de plus en plus importante � tel point que depuis 1950, elle a �t� multipli�e par 4. Selon les pr�visions de l�AIE, la consommation mondiale passera de 11,7 millions de TEP par jour en 2008 � 17 millions de TEP par jour en 2030, soit une augmentation de la demande mondiale en �nergie primaire de 1,6 % par an d�ici 2030, ce qui repr�sentera 45 % de hausse en une vingtaine d�ann�es seulement.
- Il en est de m�me pour les c�r�ales, l�eau, le nombre d�arbres abattus et les surfaces de for�t disparues, les quantit�s extraordinaires de d�chets de toutes sortes non trait�s et h�las transf�r�s des pays occidentaux d�velopp�s vers les pays sous-d�velopp�s (notamment en Afrique o� par exemple 2 000 tonnes sont exp�di�es par jour au Nigeria).
Bien que la plupart des experts aient confirm� sans �quivoque la r�alit� du changement climatique, il subsiste encore un certain d�bat qui les divise, notamment sur les causes et les cons�quences :
- Est-ce vrai, d�abord ?
- Et depuis quand ?
- Est-ce � cause des activit�s humaines ou cela est-il d� � la croissance �conomique et d�mographique ? - Est-ce le fait d�une �volution normale de notre plan�te ?
L'inexorable destruction des esp�ces et des �cosyst�mes
Les r�ponses � toutes ces questions sont variables, et pourtant, il y a un lien incontestable entre elles et par cons�quent entre les r�ponses.
- Nous sommes enti�rement d�pendants de l�environnement qui nous entoure, mais nous avons tendance, h�las ! � l�oublier. Et de ce fait, nous le modifions sans cesse sans nous en rendre compte.
- La plan�te est un vaste syst�me comportant un certain �quilibre entre tous ses occupants humains, animaux et v�g�taux.
- L�interaction des esp�ces est par ailleurs essentielle � la stabilit� des �cosyst�mes, qu�il s�agisse d�une for�t, d�un oc�an ou d�une zone g�oclimatique d�termin�e, et par cons�quent � la stabilit� de la plan�te toute enti�re.
- Or c�est cet �quilibre qui est en train de se d�grader � une vitesse exponentielle en aboutissant � la destruction des habitats et, par voie de cons�quence, � la disparition des esp�ces sans que la nature n�arrive � y rem�dier, h�las ! parce qu�un �cosyst�me est avant tout bas� sur l�existence de tous les maillons qui le composent.
On peut citer ces exemples :
- 15 % des esp�ces de flore et 12 % des esp�ces animales sont actuellement menac�es de disparition.
- 20 % des mammif�res, 40 % des poissons et 71 % des amphibiens dispara�tront dans tr�s peu de temps.
- La disparition de 50 % des insectes pourrait entra�ner une catastrophe �cologique mondiale du fait de ses cons�quences sur la pol�nisation, et la reproduction/production v�g�tale.
- Les plus grands sp�cialistes s�accordent � dire que l�homme � travers de ce qui est appel� �l�entreprise humaine� est, h�las ! devenu l�esp�ce qui est capable de faire dispara�tre d�autres esp�ces qui lui sont pourtant vitales, � cause de la destruction des habitats propres � chacune d�elles.
- L�homme ne se rend pas compte ainsi de ses actions sur la nature et augmente son influence du simple fait qu�il recherche sans cesse � assouvir ses besoins alimentaires grandissants (agriculture industrielle, monoculture, engrais, d�forestation, OGN, etc.).
Les pays d�velopp�s ont une dette climatique envers les pays sous-d�velopp�s
Depuis toujours et m�me durant la premi�re moiti� du XXe si�cle avec la r�volution industrielle, l�homme n�avait qu�une influence locale sur son environnement imm�diat. Mais � compter de la Deuxi�me Guerre mondiale, son influence a commenc� � s��largir de fa�on exponentielle, � tel point qu�on peut le comparer � un v�ritable param�tre g�oclimatique ou m�me g�ologique affectant la terre et la nature autant que n�importe quel autre ph�nom�ne. La croissance, le niveau de d�veloppement �conomique et les progr�s industriels destin�s � produire et consommer de plus en plus ont ainsi entra�n� l�augmentation de tout ce qui est nuisible � l�environnement de notre plan�te et divis� le monde en trois compartiments :
- D�un cot�, un monde occidental riche et d�velopp�, �nergivore, consommateur et gaspilleur de ressources naturelles, producteur de d�chets non trait�s et de quantit�s extraordinaires de gaz � effet de serre.
- De l�autre, un monde sous-d�velopp�, gros pourvoyeur de ressources naturelles, mais tr�s pauvre, vivant avec moins de 1,5 $ par jour et par personne, tr�s affect� par les cons�quences naturelles (climatiques, environnementales, etc.) et, en sus, souvent transform� en poubelle pour les d�chets produits par le monde occidental. En Afrique par exemple, la r�gion du Sahel est durement affect�e depuis plus de 25 ans par un d�ficit pluviom�trique catastrophique (cons�quence quasi certaine du r�chauffement climatique) qui est en train de d�truire son �cosyst�me aussi bien naturel que socio�conomique. Pour les m�mes raisons, un peu partout dans les pays du Sud, on assiste � une acc�l�ration des ph�nom�nes de s�cheresse, une fragilisation des ressources en eau, une baisse des rendements agricoles, une pr�valence accrue des maladies des cultures, une augmentation du co�t de l��nergie et des denr�es alimentaires et une accentuation de l�ins�curit� et de la pauvret�. Il est par cons�quent ind�niable que les pays d�velopp�s ont une �dette climatique� envers les pays sous-d�velopp�s parce que �les pays industrialis�s ont une culpabilit� historique dans les �missions de gaz � effet de serre qui causent aujourd�hui le d�r�glement climatique�.
- Et enfin, entre les deux, un certain nombre de pays en voie de d�veloppement qui atteindront en 2050 le m�me niveau de croissance et de d�veloppement que les pays actuellement d�velopp�s, avec certainement les m�mes cons�quences sur la plan�te et son environnement, non pas du fait de leur croissance d�mographique seulement mais aussi de leurs nouveaux besoins de consommation au m�me titre que les pays d�velopp�s. Prenons l�exemple de la Chine. Avec ses 8 % de croissance annuelle et les gigantesques changements qui la caract�risent (autoroutes, habitat, parc automobile, consommation �nerg�tique, besoins alimentaires, etc.), la Chine atteindra d�s 2030 le m�me niveau de d�veloppement que les Etats-Unis, soit :
- Les 2/3 de la consommation mondiale de c�r�ales.
- Un parc automobile de 1,8 milliard de v�hicules alors que le parc mondial est actuellement de 800 millions.
- Une consommation de papier qui sera le double de la consommation mondiale actuelle. L�Inde suivra tr�s probablement de tr�s pr�s le m�me chemin de croissance.
Les cons�quences du r�chauffement climatique sur la plan�te sont d�j� catastrophiques de nos jours

Un sc�nario de l�AIE pr�voit que d�ici 2030, les �missions de CO2 pourraient s�accro�tre de 45 % dont les trois quarts suppl�mentaires proviendraient de la Chine, de l�Inde et du Moyen-Orient. Il n�est pas difficile d�imaginer alors les cons�quences de pareilles situations. La meilleure illustration de la relation entre le changement climatique et la vitesse de variabilit� de la nature et de la plan�te en g�n�ral est la suivante :
- Depuis 1980, on a enregistr� les vagues de chaleur les plus importantes dans le monde.
- Dans le bassin m�diterran�en par exemple, la hausse des temp�ratures a �t� la plus �lev�e jamais v�cue en 1994 et 1997, avec des pics de 40 � 47 degr�s celsius pendant plus de 30 jours dans certains pays.
- Dans les Alpes, on a constat�, preuves � l�appui, une fonte vertigineuse des glaciers depuis 30 ans, et dans 50 ans, les plus petits n�existeront plus. Certains paysages autrefois couverts de glaces et de neige toute l�ann�e ont compl�tement disparu entre 1910 et 2000.
- 90 % des glaciers sont en recul et les 2/3 dispara�tront en 2050, alors qu�il a fallu des mill�naires pour leur naissance.
- Le recul et la disparition des glaciers entra�neront in�vitablement un d�ficit alimentaire catastrophique, une remont�e du niveau des mers, l�inondation d�immenses territoires suivie d�importants exodes humains (r�fugi�s �cologiques).
- Les r�gions polaires qui sont consid�r�es depuis longtemps comme l'un des barom�tres les plus fiables des changements climatiques et influencent les conditions g�n�rales des oc�ans et de l'atmosph�re ont atteint de nos jours un seuil critique de fonte et d�amincissement qu�on ne croyait pas possible avant 2050. Certains rapports d�experts citent m�me des indices de changements des courants marins qui auraient un impact gravissime sur le syst�me climatique mondial. Ce ph�nom�ne a entra�n� non seulement l�ouverture de nouvelles routes navigables mais a surtout attis� l�int�r�t des �tats riverains sur les �ventuelles ressources naturelles de ces r�gions (p�trole et gaz) dont l�exploitation n�est pas sans risque pour l�environnement.
- La d�forestation tropicale est responsable de 20 % des �missions de gaz � effet de serre et l�Amazonie qui est l��cosyst�me le plus important dans le monde tend � devenir un immense gruy�re � cause de la d�forestation. Il n�en restera que 20 % dans moins d�un si�cle.
- Les 2/3 des fleuves du globe n�atteignent plus actuellement leur embouchure et l�ass�chement catastrophique de r�serves d�eau comme pour le lac Tchad, la mer d�Aral et la mer Morte est un exemple remarquable.
- Plus d�un milliard d��tres humains souffrent actuellement de p�nurie d�eau potable et leur nombre augmentera de plusieurs dizaines de millions par an dans l�avenir.
- La d�sertification est un v�ritable fl�au dont la principale cause est le r�chauffement climatique et, bien s�r, la pression humaine sur les ressources naturelles (d�forestation et mode d�exploitation intensive des sols). Ses cons�quences sont catastrophiques au point de vue accroissement de la pauvret� du fait que sur les deux milliards de personnes vivant d�j� dans des zones arides ou semi-arides, 250 millions vivent bien en dessous du seuil de pauvret� et sont candidats � l��migration �cologique. Avec un niveau de CO2 qui s�est extr�mement �lev�, sans qu�on se rende compte, jusqu�� ces derni�res ann�es et des mod�les climatiques qui pr�voient une augmentation moyenne de la temp�rature de 6 � 7 degr�s en un si�cle, il est clair que nous sommes en train de pousser notre plan�te vers une situation incontr�lable pour laquelle l�humanit� n�est absolument pas pr�par�e :
- La fr�quence des catastrophes naturelles a quadrupl� en 50 ans avec des effets jamais connus ou m�me imagin�s (incendies, inondations, s�cheresse, ouragans, famines, etc.).
- Ces catastrophes entra�neront, selon la plupart des experts, le d�placement d�s 2010 de plus de 50 millions de r�fugi�s �cologiques (essentiellement d�Afrique et d�Asie) oblig�s de chercher o� survivre.
- Ce d�placement cro�tra de plus en plus et entra�nera alors in�vitablement des confrontations entre groupes et r�gions de notre plan�te.
L�Alg�rie face au d�fi climatique

Il est aussi int�ressant de voir ce qui se passe ou ce qui adviendra en Alg�rie face � tous ces risques et incertitudes climatiques. Le territoire alg�rien, au m�me titre d�ailleurs que tous les pays africains, conna�t une p�riode de s�cheresse qui dure depuis 1975, puisque globalement et en moyenne sur cette p�riode, la pluviom�trie a baiss� de 35 %, tandis que le nombre de catastrophes li�es aux inondations du fait de pr�cipitations tr�s intenses s�est accru de fa�on alarmante. 75% des parcours steppiques sont au seuil de la d�sertification et l��volution du ph�nom�ne s�est acc�l�r�e de 40 000 ha par an au cours des 20 derni�res ann�es. En 2007, lors de la c�l�bration de la Journ�e mondiale sur l�environnement, le ministre de l�Am�nagement du territoire et de l�Environnement a d�clar� que �le nombre de jours de neige a diminu� de 40 % dans plusieurs r�gions d�Alg�rie telles Tlemcen, l�Ouarsenis et le Djurdjura� et qu��� l�horizon 2050, la temp�rature gagnerait 3 degr�s Celsius suppl�mentaires d�o� l�urgence et l�importance qui devraient �tre donn�es aux �nergies renouvelables et propres dont le recours favorisera la protection de l�environnement �. L�augmentation de temp�rature cit�e ci-dessus pourrait alors se traduire par une �vapotranspiration de pr�s de 200 mm par an et par cons�quent une remont�e des ceintures de v�g�tation en latitude de plus de 500 kilom�tres, entra�nant une acc�l�ration du regroupement des habitants sur les c�tes o� se concentre d�j� 40 % de la population sur une bande de 30 � 40 kilom�tres de large, avec une densit� de 240 habitants au km2 (20 % de la population est d�j� concentr�e autour d�Alger, sur 1 % du territoire) et, par voie de cons�quence, une pression terrible sur les ressources en eau disponibles et les sols cultivables. Sur un autre plan, selon la Direction g�n�rale des for�ts (2007), �le d�sert avance inexorablement vers le nord de l�Alg�rie. La d�sertification menace pr�s de 20 millions d�hectares de terres steppiques en Alg�rie alors que 600 000 hectares sont d�j� d�sertifi�s. Les effets du r�chauffement climatique vont aggraver la situation du pays qui devra, d�sormais, faire de la lutte contre la d�sertification sa priorit�. Outre cette avanc�e inqui�tante du d�sert, 12 millions d�hectares, situ�s dans les bassins versants des r�gions montagneuses, sont menac�s par l��rosion hydrique et 32 millions autres par l��rosion �olienne en zones steppiques et pr�sahariennes. 47 % des terres menac�es par l��rosion hydrique se trouvent dans la r�gion ouest du pays. La menace est r�elle, les moyens mis par le gouvernement pour contenir cette avanc�e du d�sert sont �triqu�s. Le programme de reboisement, initi� depuis 2000 par le gouvernement, n�a touch� que 400 000 hectares, une goutte dans un oc�an de sable. Les r�gions semi-arides risquent la disparition si la pr�servation de l��cosyst�me n�est pas assur�e dans l�imm�diat�. Par ailleurs, selon le minist�re de l�Agriculture (2007), �l�Alg�rie perd annuellement 120 millions de tonnes de s�diments et conna�t une diminution des capacit�s de stockage des eaux de barrages �quivalent � 20 millions de m3. Parmi les cons�quences directes de la d�sertification, le glissement de terrain et le pays enregistre annuellement un affaissement de l��paisseur du sol de l�ordre de 1,6 mm�. Il y a cependant aussi d�autres avis (ONM) qui tendent � minimiser les causes de ces ph�nom�nes ou certains d�entre eux, en affirmant par exemple que �la vuln�rabilit� de l�Alg�rie aux intemp�ries est beaucoup plus due � l�urbanisation qui ne respecte aucune norme et qui contribue � la r�duction des espaces d��coulement des eaux pluviales �. Ce qui est vrai dans beaucoup de cas mais �n�exclut pas que ces intemp�ries soient le r�sultat du r�chauffement climatique�. Il est vrai qu�aujourd�hui, malgr� les nombreux efforts des quelques experts et chercheurs alg�riens, on manque cruellement de donn�es et d��tudes s��talant sur l�ensemble du pays et des p�riodes allant au-del� de 50 ans, n�cessaires � l��tablissement des liens entre le r�chauffement climatique et l��volution de l��cosyst�me propre � l�Alg�rie. Mais il n�est pas permis non plus de se croire hors de danger ou non concern� alors que le monde entier est mobilis� dans ce cadre. Cela ne signifie pas non plus que l�Alg�rie n�est pas mobilis�e, puisque le gouvernement a adopt� depuis plusieurs ann�es des programmes et tout une panoplie de textes r�glementaires destin�s � faire face aux risques annonc�s :
- Adh�sion au Protocole de Kyoto depuis 1992 et � toutes les autres r�solutions de l�ONU.
- Programmes de d�veloppement et de protection des ressources en eau et de l�environnement.
- Programmes de protection et de restauration des sols et de lutte contre la d�sertification.
- R�duction des �missions de gaz � effet de serre (arr�t du torchage du gaz naturel au sud)
- D�veloppement des �nergies renouvelables. Mais force est de constater que cela demeure insuffisant en mati�re :
- d�application, de mise en �uvre et d�efficacit� de ces programmes, notamment en ce qui concerne la recherche scientifique et appliqu�e en mati�re de protection de l�environnement et d��nergies renouvelables ;
- d�actions dans d�autres domaines tr�s importants comme l�am�nagement du territoire, l�adaptation de l�habitat et du mode de consommation �nerg�tique en g�n�ral ;
- de sensibilisation � l��cocitoyennet�.
La n�cessaire mobilisation � l��chelle de la plan�te

Il est bien s�r �vident que l�Alg�rie, autant que chaque autre pays africain, n�est qu�un tout petit acteur face au d�fi climatique de la plan�te dont il faut modifier le mode de fonctionnement global de fa�on urgente et imp�rative. Cela ne sera possible que s�il y a une prise de conscience globale de l�humanit� toute enti�re devant se concr�tiser par des d�cisions et des actes concert�s qui doivent aller beaucoup plus loin que ceux des accords de Kyoto, au cours de la prochaine conf�rence de l�ONU sur les changements climatiques � Copenhague.
- La r�duction des �missions de carbone a, certes, un co�t �conomique (530 milliards $ � l�horizon 2020 et 810 milliards $ � l�horizon 2030), mais son efficacit� pourrait �tre de 50 % � l�horizon 2030, c'est-�-dire un retour au niveau d��mission de 1990. Il faudrait pour cela mettre en �uvre toute une s�rie de m�canismes r�ducteurs dans tous les domaines :
- du transport (v�hicules) ;
- de la g�n�ration de l��nergie et son efficacit� ;
- du b�timent (isolation thermique) ;
- de la gestion/protection des for�ts, des sols et de l�eau, dans la mesure o� ces trois �l�ments sont fondamentaux pour l�absorption du carbone atmosph�rique par les for�ts et les plantes (� raison de plus de 40 % � l�horizon 2020), une production agricole et animale adapt�e aux ressources en eau disponibles (70 % de consommation par l�agriculture) et aux besoins alimentaires futurs. Il est clair que nous ne pouvons plus adopter l�approche �conomique simplifi�e de notre �cosyst�me, qui a consist� un peu partout � g�n�raliser les m�canismes de fonctionnement de ce qu�on appelle l���conomie de march�, sans se soucier des cons�quences � long terme. Les besoins vitaux de l�homme, tout simplement comme l�eau, la nourriture, l��nergie et bien d�autres choses ne doivent pas �tre consid�r�s comme de simples produits sur le march�, sujets � n�importe quel mode de gestion et de sp�culation.
- Pour cela, il faut reconstruire l��conomie mondiale sur un mod�le durable en passant le plus rapidement possible de l��nergie fossile � l��nergie renouvelable, � la pr�servation des ressources naturelles (l�eau et le sol en premier lieu) et au traitement syst�matique des d�chets de toute nature. �Le futur de l'humanit�, sans parler de sa prosp�rit�, d�pendra de la fa�on avec laquelle le monde traitera deux challenges �nerg�tiques essentiels : garantir des r�serves viables d'�nergie abordable et se tourner vers des �nergies efficaces et faibles en carbone� (Fatih Birol, AIE, 2009). Il faudra aussi aider les pays en voie de d�veloppement ou sous-d�velopp�s � �viter la transition par l��tape �nergivore ou celle qui consiste � accro�tre une production agricole � travers une exploitation irrationnelle des sols (d�forestation et engrais) et, plut�t, passer directement � un mode de d�veloppement industriel et de consommation nouveau et pr�servateur de ressources naturelles. �Pour entrer dans l��re post-carbone, les nations doivent admettre qu�elles sont interd�pendantes, renforcer la coordination des politiques sur les ressources dans le monde et s�adapter � de nouveaux sch�mas plus contraignants de souverainet�. Copenhague nous donne la possibilit� d�esquisser quelques-uns des nouveaux sc�narios d�action collective sur lesquels l'�conomie postcarbone reposera.� (Jeremy Oppenheim & Eric Beinhocker, McKinsey Global Institute 2009). Les d�fis � relever ne sont plus ceux d�un pays ou d�un continent, des plus riches ou des plus pauvres, mais ceux de toute la plan�te dont l��cosyst�me et subs�quemment le destin sont communs.
A. A.
NB : Cette modeste contribution est largement inspir�e des documentaires r�cemment diffus�s par la cha�ne TV5 et des rapports du GIEC parfois repris int�gralement. L�objectif est destin� � participer � la sensibilisation sur les grands d�fis que nous r�serve l�avenir face au r�chauffement climatique.

*Abdelmadjid Attar : consultant international, ex-P-dg de Sonatrach et ancien ministre des Ressources en eau.

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