Actualit�s : �GYPTE-ALG�RIE
Le jour d�apr�s� match
Par Sofiane A�t Iflis


Seulement sportive devait �tre la rivalit� entre l�Alg�rie et l�Egypte � l�occasion de la confrontation footballistique d�hier soir, m�me si le match �tait d�terminant en ce sens qu�il constituait le s�same qui allait ouvrir pour l�un ou l�autre team les portes de Johannesburg. Les crues vindicatives, outranci�rement belliqueuses des Egyptiens ont fait qu�elle en �pousa des contours insoup�onn�s et dangereux, lesquels ne resteront certainement pas sans influer n�gativement sur les relations entre les deux pays.
Le caillassage jeudi, au Caire, du bus transportant les joueurs de l��quipe nationale depuis l�a�roport vers l�h�tel et les blessures aux gravit�s attest�es occasionn�es pour Halliche, Lemouchia et Sa�fi n��taient pas pour apaiser une atmosph�re d�j� extr�mement tendue. L�agression, sauvage, qui sentait fort le relent de la pr�m�ditation, invitait, du c�t� alg�rien, � d�autres tons diplomatiques que ceux usuels aux formules ampoul�es. Ce fut fait avec la r�action prompte et ferme du ministre des Affaires �trang�res, Mourad Medelci qui qualifia l�agression de grave et invita son homologue �gyptien Ahmed Aboul Gheit � prendre toutes les mesures n�cessaires devant garantir la s�curit� et des membres de l��quipe nationale et des supporters alg�riens. Se trouvant �galement dans la capitale �gyptienne et t�moin du guet-apens, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Hachemi Djiar jugea inacceptable l�agression. A Alger, l�ambassadeur d�Egypte a �t� convoqu� sine die au si�ge du minist�re des Affaires �trang�res o� il dut s�expliquer sur ce qui �tait arriv� � la d�l�gation alg�rienne. La r�action avait fus� �galement du plus haut sommet de l�Etat avec l�appel t�l�phonique du pr�sident, Abdelaziz Bouteflika � son homologue �gyptien, Hosni Moubarak. C�est dire qu�entre l�Alg�rie et l�Egypte, quelque chose venait de se briser. Rien, peut-�tre, ne sera plus comme avant, lorsque les deux pays trouvaient en tout mati�re � congratulation. Fraternelles jusqu�� la moelle, l�Alg�rie et l�Egypte for�aient le diplomatiquement correct. M�me quand l�Egypte s�amusait en sourdine � nous chercher noise. Mais cette fois, les Egyptiens ont franchi la gradation de trop. Leurs m�dias avaient fait, plus d�un mois durant, dans le professionnellement incorrect. Sur les plateaux de leurs t�l�visions satellitaires le fiel avait coul� � flots, au point d��corcher les Alg�riens dans ce qu�ils ch�rissent le plus, la glorieuse guerre d�ind�pendance. Le d�rapage, condamnable � plus d�un titre, a f�l� s�rieusement cette fois le sentiment de fraternit� qui, jusque-l�, cimentait un lien solide entre les deux peuples. Les forums de discussions, qui ont essaim� ces temps derniers sur la toile, donnent un large aper�u du ressentiment �prouv� d�un c�t� comme de l�autre. Mais �tant ici et la bas proche de l�abstraction que du politiquement agissant, le sentiment populaire, alt�r� qu�il est � pr�sent, n�est pas param�tre � perturber le bin�me b�ti et consolid� au fil des ans. Or, avec ce qui est arriv� aux joueurs de l��quipe nationale de football, on n�en est plus dans le seul ressentiment populaire. L�inhospitalit� �gyptienne a us� le cordon qui unissait politiquement les deux pays. Un peu plus, doit-on dire, car, entre Alger et le Caire, l�entente n��tait pas vraiment au beau fixe depuis qu�Alger avait fait preuve d�un int�r�t agissant envers le secr�tariat de la Ligue arabe dans ses attributions et fonctionnement. Crime de l�se-Egypte, avaient vite d�duit les �gyptiens qui tiennent au secr�tariat de la Ligue arabe comme qui tient � la prunelle de ses yeux. Il y a de quoi, tant le secr�tariat o� officie Amr Moussa en titulaire inamovible et ind�tr�nable leur sert d�atout diplomatique de poids. L�Egypte voyait, depuis la r�union d�Alger de la Ligue arabe, en l�Alg�rie un fr�re par trop aga�ant. Elle ne fait rien pour ne pas le montrer, y compris en ce qu�elle postula et obtint � la copr�sidence de l�Union pour la M�diterrann�e (UPM) ch�re � Nicolas Sarkozy. L��rosion du lien politique entre l�Alg�rie et l�Egypte entra�nera, pour s�r, une d�t�rioration de la relation �conomique. Du moins, la fibre fraternelle ne devrait pas jouer en facteur influent dans la conclusion de partenariats �conomiques et commerciaux.
S. A. I.

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