Chronique du jour : ICI MIEUX QUE LA-BAS
Perdre en Angola, casser en France !
Par Arezki Metref
arezkimetref@free.fr


On a pris la tann�e, manque de pot ! Faut admettre ! Ouais, il faut accepter ! Non que les Verts aient d�m�rit� mais le sort s�est acharn� contre eux. Hostile, teigneux, il s�est incarn� dans l�arbitre. Un homme et un pouvoir, quand �a ne colle pas l�un � l�autre, il en a toujours qui trinquent. Ce furent nos gar�ons. Le B�ninois en bleu, f�ru de cartons rouges, a �t� ouvertement d�favorable � notre �quipe.
Qui ne l�a pas vu ? Pas la peine d�en rajouter une louche Cependant, il n�y a pas que la sape du juge du match ! Comme le dira leur meneur de jeu, Zidan, sans e � la fin, l��gypte voulait prendre sa revanche sur l�Alg�rie. Une revanche aux allures de vengeance plut�t, car nous sommes dans un lexique, pour ne pas dire un registre, guerrier. Les joueurs �gyptiens n�auraient pas os� rentrer chez eux s�ils avaient �t� �limin�s une fois de plus par notre EN. Ce sont eux, du coup, qui auraient �t� caillass�s par leurs propres supporters. �a aussi, �a s�est vu. Ils avaient pour mission moins de garder le titre que d�emp�cher de se le faire enlever par l�Alg�rie. Mais en foot, et pas seulement en foot, toutes les motivations sont bonnes. On le sait bien chez nous depuis Khartoum. La rage de vaincre n�est pas toujours seulement sportive. Techniquement, je ne sais pas comment les sp�cialistes, c'est-�-dire tous les Alg�riens, chacun par son nom, analysent le match. Ce qui est, d�une certaine mani�re, sans grande importance. D�abord, parce qu�avec trois joueurs en moins c�t� alg�rien et une promptitude in�dite � la sanction de la part d�un arbitre incompr�hensiblement remont� contre nos joueurs, comment analyser tactiquement � froid un match ? Impossible ! Nous sommes dans une autre dimension. Le foot n�a plus rien � voir l�-dedans. Le scoop aurait �t� qu�avec trois joueurs de plus et l�appui de l�arbitre, l��gypte perde. L�, �a aurait eu de la gueule, je te le dis ! Mais cette mission impossible n��tait pas ex�cutable comme dirait ce cher de La Palice. Ensuite, il n�y a pas que de la technique, on le sait, dans un match de foot. Il y a aussi la gnaque, l�envie de gagner, et parfois m�me la haine. Ce dernier moteur vrombissait plut�t du c�t� �gyptien. Les Pharaons semblaient charg�s d�effacer l�humiliation de Khartoum. Comme quoi ! Nos joueurs, eux, avaient l�air d��tre partis avec une �tape psychologique d�avance : avoir soumis l��gypte � Khartoum. Rien n�est jamais acquis, ils auraient d� le savoir. Malgr� un score aussi lourd, il est vrai qu�il flotte dans l�air comme un air triomphal car il y a des d�faites aux allures de victoire. Celle-ci en est une. D�ailleurs, les joueurs �gyptiens ont v�cu, � la fin du match, leur succ�s avec la mod�ration des conqu�tes indues. C�est un peu, comme si au fond, ils avaient conscience qu�il ne fallait pas se la ramener devant des spectateurs, qui, t�moins de visu, avaient constat� que sans le sacr� coup de main fil� par l�arbitre, ils en auraient �t� pour une nouvelle t�te basse. Ce match a montr� aussi que les supporters de l��quipe nationale ne sont pas ces faux justiciers impitoyables qui se retournent contre leurs idoles au premier tr�buchement. F�ter une d�faite comme une victoire, �a a quelque chose de noble. Mais oui, il y a ce mais gigantesque, pourquoi diable l�Alg�rie perdant un match de foot contre l��gypte en Angola, c�est � Marseille et dans quelques autres villes de France que des pr�sum�s supporters de l��quipe nationale (au fond, on ne sait qui sont ces jeunes !) s�en prennent aux policiers ? �a ressemble � quoi, �a, franchement ! L�, je ne pige pas ! On a l�impression qu�on veut absolument donner de l�Alg�rie cette image n�gative qui fait des ravages dans l�opinion. Pas la peine d�essayer de se cacher derri�re son petit doigt, les autres n�ont pas toujours tort. On est des grands. S�il est indispensable de d�noncer impitoyablement le racisme � chaque fois qu�il pointe son abjecte frimousse, il faut aussi manifester son indignation devant ces actes gratuits. En s�ajoutant les uns aux autres, ils alimentent l�incompr�hension qui, parasit�e par les pr�jug�s, culmine dans le racisme. J�ai �t� touch� par cette pr�caution d�un internaute qui, avant le match, a �crit sur je ne sais plus quel site qu�il avait peur d��tre trait� de raciste parce qu�il appr�hendait la casse. Comme toujours, c�est une minorit� qui agit et c�est la majorit� qui trinque. Mais cette minorit�, il faut la fustiger. Non pas en stigmatisant les �musulmans� comme l�a fait Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille, encore qu�il convienne de le croire quand il rectifie en parlant de lapsus. En accomplissant un travail p�dagogique � l�adresse de ces jeunes dont, il est vrai, la situation sociale et psychologique, exacerb�e par l�exclusion subie, aiguise une sorte de hargne vis-�-vis de la soci�t� fran�aise qui, h�las, souvent le leur rend bien. Cette casse n�a pas de sens. Il faut trouver le moyen d�y mettre fin. On pourrait commencer en cessant de la justifier immanquablement.
A. M.

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