Fid�le � lui-m�me, le maestro de la chanson kabyle, Lounis A�t Menguellet, aura tenu toutes ses promesses lors de ce festival exp�rimental lanc� pour trois jours en cette fin du mois de mars au niveau du CNSLT de Tikjda.
Et en attendant son institutionnalisation par le minist�re de la Culture, le festival de Tikjda aura �t� une r�ussite totale et cela, de l�avis des milliers de personnes pr�sentes en cette journ�e de mercredi et de l�avis m�me de celui qui a toujours �t� parmi les plus exigeants en mati�re d�organisation, � savoir le troubadour de la chanson kabyle, Lounis A�t Menguellet. Il faut dire que toutes les conditions �taient r�unies pour que la f�te soit totale et elle l��tait. Elle l��tait surtout de par les moyens mis en place pour r�ussir un tel pari. A la sc�ne professionnelle qui �tait install�e en plein air au niveau du stade matico du CNSLT, on pouvait ajouter l��l�ment le plus important pour ce genre d�activit�s : le public. Un public en or venu de plusieurs wilayas du centre comme B�ja�a, Bordj-Bou-Arr�ridj, M�sila, Alger, Boumerd�s mais aussi et surtout Tizi- Ouzou et Bouira. Des milliers de personnes parmi lesquelles on comptait des dizaines de familles, qui profitant des vacances scolaires, sont venues �couter ou, pour mieux dire, boire les paroles de l�un des plus grands po�tes qu�a enfant�s la Kabylie, le meddah qui poss�de cette magie d�avoir rassembl� autour de lui plusieurs g�n�rations. En cette journ�e printani�re de mercredi, ils �taient plus de 30 000 personnes, d�apr�s les services de s�curit�, � se d�placer � Tikjda pour �couter leur idole qui a d�clar� � la fin de sa production qui a dur� pr�s de deux heures toute sa satisfaction et sa joie de se retrouver dans ces lieux dans lesquels il a grandi mais aussi dans lesquels il a toujours souhait� voir s�organiser un tel �v�nement qui manque tant � la r�gion. Le chanteur, qui s�y conna�t en pareils �v�nements, d�clara tout de go que de par le nombre de personnes qui se sont d�plac�es et la nature de l�organisation qui est sortie de ce cadre classique fait de s�lection des invit�s, chose qu�il a en horreur, que le pari est gagn� et l�institutionnalisation de ce festival ne pourra souffrir aucune �quivoque tant la d�finition m�me du festival est justement celle de permettre au plus large public, � tous ceux qui ne peuvent plus se permettre les spectacles payants des salles, d�avoir acc�s et gratuitement � leurs chanteurs pr�f�r�s. Pour tout dire, ce mercredi, et en pr�sence de plusieurs personnalit�s dont le wali de Bouira, Ali Bouguerra, les directeurs d�ex�cutif, le directeur de la culture de Tizi-Ouzou, Ould Ali El Hadi, et son homologue de Bouira, Aomar Reghal, le grand po�te Ben Mohamed, la majorit� des P/APC de la wilaya de Bouira et plusieurs autres de la wilaya de Tizi-Ouzou, A�t Menguellet, qui �tait aux anges, a chant� grand et long malgr� un probl�me de gorge d� � un petit rhume. Ainsi, juste apr�s la premi�re partie chant�e par Benzina, Lounis A�t Menguellet, fid�le � lui-m�me, entamera son r�cital par une chanson lourde de sens : d Nuva a nefrah (C�est � notre tour de festoyer), une chanson chant�e au d�but des ann�es 2000 et d�di�e � la wilaya de Bouira, mais aussi � toute l'Alg�rie, qui a v�cu les affres du terrorisme et qui m�rite, apr�s le retour de la paix, qu�elle vive et qu�elle chante. Ensuite, et comme � son accoutum�e, Lounis encha�nera ses plus belles chansons en entamant par celles des ann�es 1970, appel�es ann�es d�or avec Thelteyam di lamariw( Trois jours de ma vie), Urjigh(J�ai attendu), Tejra Ilil ( laurier rose ), Ghef Yesmim (Pour toi), Chal Ihedregh fellam (J�ai tant parl� sur toi), avant de passer � la deuxi�me partie de son riche r�pertoire constitu� de chansons engag�es, de chansons philosophiques et sociales, et qui sont tr�s fortes en significations et en sens. Ainsi, l�on citera p�le-m�le Qim Deg Rebbiw (Assis-toi sur mes genoux), A Thaqvailith (� langue kabyle), Yerbah negh yekhser (Qu�il gagne ou qu�il perde, c�est notre fr�re), Assef ru(Le proverbe), Tbel A Alilouche (Applaudis-lui � Alilouche), Acha�lthagh Tafa (Allumez-nous la lumi�re), A Yarrac negh, Lezzayer Tamurth negh (� nos enfants, l�Alg�rie est notre patrie !), Amassa Talufth ateddi am adhu (Un jour, la trag�die passera comme du vent). Durant pr�s de deux heures, des milliers de personnes de tous �ges �coutaient religieusement les chansons �ternelles du troubadour des temps modernes. Rappelons que le festival exp�rimental s�est poursuivi le jeudi avec la production de Radia Adda, Ali Amrane, A�t Hamid et Oujrih alors que pour le troisi�me et dernier jour pr�vu pour ce vendredi, il est pr�vu la production de la troupe Raina Ra�, les Abranis, Kamel Chenane et le groupe Rock de Bouira. Notons � la fin qu�au sujet du probl�me sonore qui serait nuisible pour la faune vivant dans les lieux surtout le singe magot, le wali que nous avons approch� nous dira � ce sujet que des parcs identiques en Belgique et dans plusieurs pays d�Europe organisent des festivals en haute montagne et dans des zones prot�g�es sans qu�il y ait un impact n�gatif ni sur la flore ni sur la faune existantes dans les lieux. En effet, alors que certains parlaient du d�part massif des groupes de singes magot qui avaient fui les lieux d�s la matin�e au moment de l�installation de la sc�ne et des essais, nous avons trouv� au niveau de la c�draie existante au CNSLT des singes magot juste apr�s la fin du gala.
Y. Y.

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