Actualit�s : LE DOCTEUR H. DJELLIT, DIRECTEUR DE RECHERCHE AU CRAAG :
�Nous avons finalis� la premi�re carte sismique du nord de l�Alg�rie�


L�activit� sismique ressentie ces derniers jours par la population relance le d�bat sur les risques majeurs et les pr�visions en sismologie. Les habitants du nord du pays notamment, traumatis�s par le tremblement de terre qui a secou� le Centre le 21 mai 2003, ont exprim� leur pr�occupation devant un ph�nom�ne naturel particuli�rement redout�. Les s�ismes de Beni Ilm�ne � M�sila et de Kol�a, dans la wilaya de Tipasa, ont raviv� les appr�hensions et suscit� moult interrogations. Toutefois, les sp�cialistes du Centre de recherche et d�astronomie astrophysique et de g�ophysique (Craag) ont d�clar� que les deux secousses sont des �v�nements sismologiques ind�pendants. Le docteur Hammou Djellit, directeur de recherche et chef de d�partement �tudes et surveillance sismique au Craag, rappelle dans un entretien qu�il nous a accord� que les secousses et r�pliques font partie de l�activit� sismique normale et r�guli�re active au nord de l�Alg�rie. Il a aussi annonc� que le Craag vient de finaliser la r�alisation de la premi�re carte sismique du nord de l�Alg�rie.

Entretien r�alis� par F. -Zohra B.

Le Soir d�Alg�rie : Une r�plique de 5,2 sur l��chelle de Richter a �t� ressentie ce dimanche dans la r�gion de Mellouza. L�intensit� de la secousse a �t� presque �gale � celle du s�isme lui-m�me. Comment expliquez-vous cet �v�nement sismologique ?
Le docteur Djellit :
En g�n�ral, les r�pliques sont moins fortes que le s�isme initial, cela d�pend de la taille de la faille. Ceci alors que la s�quence de la r�plique va en s�att�nuant en g�n�ral. Mais de temps en temps, il y a des pics intenses et il y a des cas, tr�s rares, un ou deux dans le monde, o� les r�pliques d�passent l�intensit� du s�isme comme cela a �t� le cas en Turquie. Il existe ainsi une loi d�att�nuation, mais cela n�emp�che pas qu�il y ait une �volution d�croissante avec une r�plique importante.
Deux tremblements de terre fortement ressentis par la population en l�espace d�une semaine, comment expliquez-vous cela ?

Les deux �v�nements ne sont pas li�s, c�est une simple co�ncidence ; la r�gion de M�sila et la structure active du bassin de la Mitidja relative � la r�gion alg�roise sont diff�rentes. Il faut savoir qu�entre temps, l�activit� sismique se poursuit. Il y a eu notamment trois secousses � Jijel hier, et � Seddouk. En moyenne, il y a 60 secousses par mois, c�est un rythme r�gulier. A titre d�exemple, apr�s le tremblement de terre de B�ni Ilm�ne, il y a eu 200 r�pliques.
Le nord de l�Alg�rie est une zone sismique active, et cette activit� n�cessite des �tudes affin�es. Quelles sont les activit�s sur lesquelles s�est concentr� le Craag depuis le s�isme de 2003 notamment en vue de mieux identifier les failles existantes ?

Depuis l�ann�e 2004, les autorit�s concern�es et les �quipes du Craag ont mis en place trois r�seaux totalement num�ris�s avec un logiciel de derni�re g�n�ration. Il g�re de fa�on automatique les signaux �mis par les stations. Une fois les donn�es arriv�es en temps r�el, nous sommes avertis de toute activit� sismologique en Alg�rie, mais aussi au niveau mondial. Le syst�me fonctionne en outre par le biais du Dsat et transite par une bande passante s�curis�e. Nous sommes de ce fait ind�pendants et nous nous passons actuellement de l�aide d�autres pays. Nous avons aussi install� un r�seau de GPS de pr�cision ; des stations d�acc�l�rom�tres sont ainsi en voie de r�alisation sur le terrain. Le Craag assure aussi des publications scientifiques. Cependant, il est � noter que le risque sismique ne peut �tre g�r� que par une interdisciplinarit�. Il s�agit notamment des g�osciences telles que la g�ologie, la g�ophysique, le g�nie civil et les r�seaux. Pour ce faire, les infrastructures de base existent au niveau des universit�s. Il s�agit des facult�s des sciences de la terre de Bab- Ezzouar, de Jijel et de Boumerd�s, avec lesquelles le Craag d�veloppe la g�ophysique. Nous avons sign� trois conventions pour l�ouverture de magister en mati�re de g�oscience avec les Universit�s de Tlemcen, S�tif et Jijel. Ces conventions ont �t� mat�rialis�es sur le terrain par des post-graduations, comme nous essayons de lancer aussi de nouvelles sp�cialit�s qui n�existent pas en Alg�rie. D�velopper notamment la g�ochronologie pour la datation des failles. Le Craag a aussi r�alis� la carte sismique du nord de l�Alg�rie, qui est soumise � publication et d�ici deux ann�es, nous serons � m�me de fournir un document plus �labor�.
Qu�apportera de plus la carte sismique dans le cadre de la prise en charge du risque sismique ?

La carte sismique visualise et situe de fa�on pr�cise les sources sismog�nes en Alg�rie ; elle peut �tre un document de base dans le secteur de l�am�nagement du territoire et permet d�affiner et de mieux d�finir le r�glement parasismique alg�rien, notre but �tant d��uvrer pour l�alerte sismique et de diffuser nos donn�es.
F.-Z. B.

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