Mondial : Mondial, soyons modestes

L��quipe des Etats-Unis n�est pas une petite formation. A la Coupe des conf�d�rations, elle a battu l�Irak, l�Espagne (2 � 0), l��gypte (3 � 0) avant de s�incliner en finale contre le Br�sil (3 � 2). Il s�agit d�un groupe qui joue ensemble depuis des ann�es. En raison de l�organisation du football am�ricain, Bob Bradley a dispos� de la quasi-totalit� de son effectif durant des semaines, n�y manquaient que ceux qui jouaient en Europe.
De ce fait, c�est sans doute la seule �quipe nationale de football � se permettre des regroupements longs avec un budget et des moyens (ce sont les Etats-Unis, premi�re puissance mondiale, il ne faut pas l�oublier) sans commune comparaison. Culture et discipline anglosaxonnes aidant, et m�me si la moiti� de l�effectif n�est pas d�ascendance irlando-anglaise, les joueurs am�ricains sont pr�par�s sur tous les plans (tactique, physique et surtout psychologique) pour gagner ou du moins faire honneur � leur pays. Ce sont des joueurs qui respectent leurs adversaires. Ils nous ont battus mais ont fait montre de retenue dans leurs d�clarations d�apr�s-match. Aucun n�a d�clar� que l��quipe d�Alg�rie �tait faible. Chaque fois que l�un des joueurs am�ricains �tait interview�, il d�clarait que le jeu alg�rien avait �t� �tudi�, analys� et d�cortiqu� par Bob Bradley et son staff. Ils n�ont n�glig� aucun d�tail, allant jusqu�� �laborer des fiches techniques sur chaque joueur alg�rien. Par cons�quent, quand j�entends certains commentaires ou quand je lis certaines d�clarations affirmant que l�Alg�rie est sortie par la petite porte, je dis ce n�est pas s�rieux. Il faut donc comparer ce qui est comparable, faire montre de modestie, avant de porter un jugement sur notre �quipe nationale et sur Rabah Sa�dane. En effet, d�autres �quipes autrement plus exp�riment�es que l�Alg�rie dans ce genre de comp�tition sont pass�es � c�t�. Qui aurait pari� que l�Italie, championne du monde, se fasse �liminer par la Slovaquie ? La France est �galement sortie par la petite porte, non en raison des tensions internes � l��quipe, mais parce que les nations jug�es faibles sur le papier � l�Uruguay et le Mexique � ne le sont pas. La France s�est laborieusement qualifi�e pour le Mondial � l�issue d�un match barrage remport� de la mani�re que l�on sait contre l�Irlande. Elle a eu du mal, lors de ses matchs de pr�paration, � battre le Costa-Rica (2 � 1), fait match nul avec la Tunisie, avant de s�incliner contre la Chine ! Le Danemark est �galement pass� � la trappe. L�Espagne, championne d�Europe, n�est pas encore qualifi�e. Battue par la Suisse, elle a remport� son match contre le Honduras, mais elle n�a pas encore assur� sa qualification : il lui faudra battre le Chili, seule �quipe d�Am�rique latine � avoir battu l�Argentine de Messi et le Br�sil de Kaka, ce qui n�est pas � la port�e de tout le monde. L�Espagne risque donc de quitter la Coupe du monde en cas de d�faite contre le Chili. Et pourtant, la France, l�Italie (un ancien finaliste et un champion du monde), l�Espagne n��taient pas dans des groupes aussi difficiles que celui de l�Alg�rie. Du moins sur le papier. Pour terminer, la seule critique � l�endroit de Sa�dane, c�est cette tendance � une certaine frilosit�. Dans un match-couperet o� l�enjeu �tait la qualification au prochain tour, il n�y avait pas de place aux sentiments. Rabah Sa�dane aurait d� jouer la carte jeunes, jouer son va-tout, faire entrer en seconde mi-temps Boudebouz et Abdoun. Il a, me semble-t-il, c�d� aux pressions des Sa�fi, Ghezzal, pas contents de rester sur le banc en d�pit du nul positif arrach� contre l�Angleterre. Bob Bradley, lui, n�a pas fait dans le sentiment : il a fait entrer des joueurs frais, offensifs, et cela a pay�. La diff�rence entre les USA, pays d�velopp�, et l�Alg�rie, se situe � ce niveau.
Hassane Zerrouky

Nombre de lectures :

Format imprimable  Format imprimable

  Options

Format imprimable  Format imprimable