Mondial : LES PAYS-BAS NE VEULENT PAS S’ARRÊTER EN SI BON CHEMIN
Le Big Four va-t-il enfin faire rêver ?


Le quatuor offensif des Pays-Bas, le Big Four Van der Vaart- Sneijder-Robben-Van Persie, qui fait fantasmer les supporteurs Oranje, n’a pas encore été aligné depuis le début du Mondial, mais Bert van Marwijk y pense pour la demi-finale face à l’Uruguay.

Conséquence des blessures d’Arjen Robben d’abord, de Rafael van der Vaart ensuite, le sélectionneur néerlandais n’a encore jamais eu la possibilité de constituer ce quartet qui devait, selon Robin van Persie, faire exploser les défenses adverses. «Avec ces trois joueurs dans mon dos, nous allons faire des dégâts», avait promis l’avant-centre d’Arsenal avant la Coupe du monde. Une sortie qui n’aurait guère plu aux joueurs évincés de ce «projet», comme Dirk Kuyt. La question se pose désormais pour la demi-finale de mardi au Cap, que les Pays- Bas abordent avec le statut de favori. Arjen Robben est rétabli d’une blessure à la cuisse contractée début juin et Rafael van der Vaart, qui se plaignait de crampes au mollet gauche ces derniers jours, est à nouveau apte à jouer. Alors, que va faire Van Marwijk ?
Van Persie en question
Wesley Sneijder brille de mille feux depuis l’ouverture du tournoi, il est incontournable au poste de meneur de jeu. Le gaucher Arjen Robben semble s’être définitivement installé sur le côté droit, même si son match face au Brésil (2-1) a été moins convaincant que ses entrées en jeu face au Cameroun et surtout à la Slovaquie. Meilleur joueur de la Bundesliga 2009-2010, «Arjen est un plus incontestable pour l’équipe», avait alors dit Van Marwijk. En pointe, Robin van Persie est pour l’instant la déception du tournoi. Il avait pourtant été le meilleur Néerlandais durant les matches de préparation. Mais après avoir été longtemps blessé cette saison (de décembre à avril), le protégé d’Arsène Wenger cherche visiblement un second souffle. Soupçonné de jouer «perso», au centre d’une affaire qui aurait pu lui valoir une sanction — quand il avait exprimé sa colère d’être remplacé en fin de match face à la Slovaquie —, Van Persie a perdu beaucoup de crédit à force de se mettre trop de pression. Pourrait-il laisser sa place à Klas-Jan Huntelaar ? «Robin garde toute ma confiance. Il s’améliore de match en match», a assuré Van Marwijk après le quart de finale face au Brésil (2- 1). Reste le poste de milieu offensif gauche, celui qui torture sans doute le plus le sélectionneur.
Le cœur ou la raison
«Quand Rafael Van der Vaart est en forme, il est indispensable », avait dit Van Marwijk avant le Mondial. Mais lors de la phase de groupes, Van der Vaart est apparu peu à l’aise sur le côté gauche, «rentrant trop» et mettant ainsi souvent en difficulté l’arrière Giovanni van Bronckhorst. Son statut de chouchou du sélectionneur a donc peut-être vécu. Car lors des deux derniers matches, c’est le droitier Dirk Kuyt qui a occupé le flanc gauche, contre nature mais avec réussite. Kuyt présente l’avantage d’être percutant, de travailler énormément dans la récupération, mais l’inconvénient d’être moins inventif et moins spectaculaire que VDV. Van Marwijk devra donc choisir entre le cœur et la raison. Entre le Big Four réclamé par des supporteurs en manque de spectacle et une formule a priori plus austère mais qui a fait ses preuves.

Rafael van der Vaart, une saison dans l’ombre
Dans l’ombre de Wesley Sneijder aux Pays-Bas, Rafael van der Vaart a aussi vécu une saison difficile au Real Madrid mais reste l’un des éléments les plus utilisés par le sélectionneur Oranje Bert van Marwijk avant la demi-finale face à l’Uruguay mardi. A 27 ans, «Rafi» compte 81 sélections sous le maillot national et pourrait à ce titre être considéré comme l’un des cadres de l’équipe. Mais les places sont chères au sein d’un effectif qui grouille de stars, et la saison de Van der Vaart en Liga espagnole a été très irrégulière. Au Real, où il entamait son deuxième exercice après une première campagne satisfaisante (32 matches de championnat et 5 buts), le milieu de terrain s’est d’abord entendu dire qu’il ne faisait plus partie des priorités et qu’à l’instar de ses compatriotes Wesley Sneijder, Klas-Jan Huntelaar et Arjen Robben, il pouvait devait !) quitter Madrid. Ses trois amis sont partis respectivement à l’Inter Milan, à l’AC Milan et au Bayern Munich. Mais lui a préféré s’accrocher et rester à Madrid, malgré des offres de clubs anglais. Car Van der Vaart a un rêve : s’imposer en Espagne comme il l’a promis à sa mère d’origine espagnole. Profitant d’une blessure du Brésilien Kaka, le Néerlandais a fini par réintégrer le onze Merengue (26 matches, 6 buts) pour terminer la saison en boulet de canon grâce à quelques réalisations décisives. Cela n’a pourtant pas suffi à rendre le joueur formé à l’Ajax incontournable en équipe nationale. Car Van der Vaart est victime des prestations de Wesley Sneijder, désormais installé au poste de meneur de jeu. Et sur le flanc gauche, le n°23 de la sélection est en concurrence avec Dirk Kuyt et Eljero Elia, qui sont eux de vrais ailiers. Mardi face à l’Uruguay, «VDV», chouchou de Van Marwijk, pourrait reculer d’un cran, au poste de milieu défensif qu’il a déjà occupé par le passé, en remplacement de Nigel De Jong, suspendu. L’ex-petit prince de l’Arena d’Amsterdam en serait donc réduit à jouer les bouche-trous. Dur pour celui qui est surnommé le «Beckham néerlandais» au Plat Pays.

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