Monde : DEUX MEMBRES DU GOUVERNEMENT FRAN�AIS �D�MISSIONNENT�
�Un �cran de fum�e�, selon l�opposition


Deux secr�taires d�Etat � Alain Joyandet et Christian Blanc � ont d�missionn� dimanche soir. Une d�mission qui intervient dans un contexte politique fran�ais des plus troubles. Cette �d�mission� est qualifi�e par l�opposition �d��cran de fum�e destin� � sauver le soldat Woerth� et consid�re que �la situation est en train d��chapper au contr�le du pr�sident � et que le meilleur est � venir.
De notre bureau de Paris, Khadidja Baba-Ahmed.
C�est par un communiqu� tr�s laconique de la pr�sidence de la R�publique que les deux �d�missions� ont �t� annonc�es : �Les secr�taires d�Etat Alain Joyandet (charg� de la coop�ration et de la francophonie) et Christian Blanc (en charge du Grand- Paris) ont pr�sent� leur d�mission du gouvernement. Le pr�sident de la R�publique et le Premier ministre ont accept� ces d�missions.� Et comme unique autre pr�cision, ceci : �Les fonctions d�Alain Joyandet seront exerc�es par Bernard Kouchner et celles de Christian Blanc par Michel Mercier�, le ministre de l�espace rural. Dans la forme d�j�, des interrogations sont exprim�es. Qui a d�cid� de ces d�missions, les int�ress�s ou leurs chefs ? Si l�on en croit Luc Chatel, le porte-parole du gouvernement, ce seraient le pr�sident et le Premier ministre qui auraient tir� les conclusions des �v�nements de ces derniers jours, relatifs � l�utilisation � des fins personnelles des biens publics et leur impact sur les �Fran�ais qui n�ont ni compris ni accept� et qui ont demand� dimanche aux deux secr�taires d�Etat de �d�missionner�. Or, l�un des deux �d�missionn�s�, Alain Joyandet, (�pingl� pour avoir eu recours � la location d�un avion priv� pour 1160 500 euros et d�avoir eu un permis de construire ill�gal pour sa propri�t� priv�e) annon�ait samedi sur son blog qu�il avait, d�s vendredi dernier, �d�cid� de quitter le gouvernement �. Quant � Christian Blanc, mis en cause par le Canard encha�n� qui a �voqu� les 12000 euros d�achat de cigares sur les deniers publics pour sa consommation personnelle, tout en tentant de mettre tout sur le dos de son chef de cabinet, n�a pas du tout appr�ci� que le chef du gouvernement le somme publiquement de rembourser la totalit� des cigares et de ce fait aurait d�cid� de son propre chef de d�missionner. Qui donc a d�cid� de ces deux d�missions, les int�ress�s eux-m�mes ou le pouvoir qui s�attribue cette mesure pour calmer les esprits sur la s�rie d�affaires qui se sont succ�d� ? Ces deux membres du gouvernement ne sont pas les seuls, en effet, � �tre mis en cause. Il y en a d�autres qui auraient us� de pratiques peu recommandables et notamment la derni�re affaire mettant en cause Eric Woerth, le ministre du Travail, dont on d�couvre chaque jour de nouveaux �l�ments sur le fait qu�il ait encourag� ou laiss� faire des avantages fiscaux ayant profit� � Liliane Bettencourt, l�h�riti�re de L�Or�al, et couvert ses fraudes fiscales. C�est pr�cis�ment cette derni�re affaire qui a fortement �branl� le pouvoir, � sa t�te son pr�sident Sarkosy. Ce dernier, face � la cascade d�affaires et au risque de voir son projet sur la retraite capot� parce que port� justement par Eric Woerth et voulant � tout prix �viter le pire, aurait pr�cipit� l�annonce en utilisant des deux d�missionn�s comme fusibles pour faire baisser la tension alors qu�initialement il n��tait pr�vu que pour octobre/novembre. C�est en tout cas le sentiment exprim� par bon nombre de personnalit�s politiques de l�opposition. �Ces d�missions posent plus de probl�mes qu�elles n�en r�solvent ; soit la d�mission des deux ministres est une tentative de l�Elys�e de jeter du lest, c�est tardif, et pose plus fortement la question d��ric Woerth, soit ces d�missions sont spontan�es et c�est l�image du d�litement qui appelle un changement de gouvernement�, estime Cambad�lis, d�put� et secr�taire national du PS. �Pourquoi ces deux-l�, pourquoi pas les autres ?� s�indigne No�l Mam�re, d�put� Vert. Le parti des radicaux de gauche demande, quant � lui, �des �lections l�gislatives anticip�es�. Pour Jean-Luc Melenchon, �si le pr�sident pense que ce d�lestage suffira, il se trompe. L�affaire Bettencourt continuera son �uvre de r�v�lateur�. Il est bien vrai que le pr�sident ne semble plus avoir la main et que ce feuilleton n�est pas pr�s d��tre fini.
K. B.-A.

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