Corruptions : LA DÉFIANCE RECORD DES FRANÇAIS
64% des Français estiment que «les dirigeants politiques sont plutôt corrompus»


Selon le sondage Viavoice réalisé pour le compte du quotidien français Libération(édition du 5 juillet 2010), la population française s’indigne de la série d’affaires touchant les responsables de la majorité présidentielle sur fond de rigueur. Cette «rupture»-là n’a rien à voir avec celle promise par le président Sarkozy lors de sa campagne présidentielle. Elle est pourtant totale.

Effarante même lorsqu’elle se résume à travers ce chiffre de ce sondage : 64% des Français estiment que «les dirigeants politiques sont plutôt corrompus ». Et ils sont seulement 29% à les trouver «plutôt honnêtes». Evanouis les rêves de «République irréprochable» du candidat Sarkozy… Trois ans après son accession au pouvoir, la France cauchemarde en voyant poindre le spectre du «tous pourris» et du populisme. A qui la faute ? Le mauvais mélange des genres dans l’affaire Woerth-Bettencourt(*) n’est pas seul en cause. Certes, selon ce sondage, «le cumul des fonctions de ministre et de trésorier de l’UMP (parti au pouvoir)» apparaît «choquant » à une large majorité de Français (60%). Mais ce feuilleton politico-financier en cours arrive après une série de révélations sur le comportement de ministres et de responsables politiques qui ont indigné l’opinion : les 12 000 euros de cigares payés sur deniers publics du secrétaire d’Etat — démissionnaire le 4 juillet 2010 — Christian Blanc, le salaire exorbitant versé à l’ex-ministre du Logement (en sus de ses 6 000 euros de retraite parlementaire) pour une mission à l’utilité douteuse, le double logement de fonction pour le ministre de l’Industrie et sa fille à Paris, le trouble permis de construire octroyé au secrétaire d’Etat à la Coopération — lui aussi démissionnaire hier — (par ailleurs amateur d’avions privés facturés au prix fort à son ministère), …
Climat d’indignation dans le pays
Dans le même temps, des sacrifices sont imposés aux Français presque chaque jour au nom de la crise et de la détérioration des déficits publics. Conscient du climat d’indignation qui s’installe dans le pays et inquiet des potentiels ravages politiques provoqués par ces scandales à répétition, le gouvernement français a tenté de reprendre la main en annonçant des mesures visant à encadrer les dépenses quotidiennes des ministres. Rien de bien fracassant si ce n’est l’interdiction de cumuler une activité ministérielle et une retraite de parlementaire, une incitation à utiliser le train plutôt que l’avion en France ou encore la demande expresse du chef de l’Etat de ne plus payer sur des budgets publics les frais liés à la vie privée des membres du gouvernement… Peu surprenant que 75 % des Français, comme l’indique notre sondage, jugent «pas suffisantes » ces mesures de réduction du train de vie de l’Etat et des ministères. Dans ce contexte, la défiance vis-à-vis du pouvoir et des dirigeants politiques (64% des Français, rappelons-le, les trouvent «plutôt corrompus») atteint un pic.
LSC

(*) Woerth est le nom du ministre du Travail en charge du dossier très controversé des retraites, anciennement ministre du Budget et trésorier à ce jour ( !) de l’UMP, parti du président ; Mme Bettencourt est la première fortune de France, elle fait partie des généreux donateurs de l’UMP, et était, il y a quelques jours encore, l’employeur de Mme Woerth (cette dernière a démissionné depuis, suite aux révélations parues dans la presse

Nombre de lectures :

Format imprimable  Format imprimable

  Options

Format imprimable  Format imprimable