Actualités : SAISON ESTIVALE
Rush sur le littoral algérois


A peine la saison estivale entamée que déjà les plages sont prises d’assaut par des milliers d’estivants. Pour les Algériens, les vacances riment avec plage et soleil. Ils sont à la recherche de moments de fraîcheur et de détente. Grands et petits profitent du soleil, de la mer et du sable.

Rym Nasri – Alger (Le Soir) - Le soleil est à son zénith. Seul moyen de fuir la chaleur : passer la journée au bord de la mer. Hocine et sa famille ont choisi Palm Beach. Résidant à Blida, le père profite de ses weekends pour accompagner sa famille et savourer des moments de détente au bord de la mer, sur cette plage de la côte ouest algéroise. «Tous les weekends, je viens ici passer toute la journée avec ma femme, mes filles mariées et leurs enfants. L’endroit est calme et est réservé aux familles», confie-t-il. Sous un grand parasol et autour d’une table garnie de fruits et de boissons, ce Blidéen et sa famille dégustent quelques mets préparés à la maison, spécialement pour cette sortie. Les enfants, eux, sont dans l’eau en train de barboter, alors que les plus petits sont gardés à l’abri du soleil de midi. Ils jouent à construire des châteaux de sable. Toute la plage est «plantée» de parasols, de chaises et de tables. Les prix de location de ces accessoires sont, selon les estivants, excessifs. «Une table, quatre chaises et un parasol à 600 DA, ce n’est pas à la portée de tout le monde», souligne Hocine. Ce père de famille avoue avoir cessé d’aller passer ses vacances en Tunisie depuis 4 ans. Il estime que la sécurité est revenue en Algérie. Mais pour lui, il reste encore beaucoup de choses à faire. «Il faut développer le tourisme, la culture du tourisme et agir sur le comportement des gens dans notre pays», dit-il. Pour son congé annuel, ce cadre de Sonelgaz a préféré «changer complètement d’endroit». Il a, ainsi, programmé pour la mi-juillet un séjour d’une semaine au bord de la mer à Ziama-Mansouriah, à Jijel. «C’est un coin particulier, caractérisé par le calme et la sérénité. Une ambiance familiale y règne, et c’est justement une occasion pour réunir tous mes enfants et petits enfants dans un cadre agréable», at- il expliqué. Plus à l’ouest, à Azur Plage, Lamia et ses voisines s’offrent un bain de soleil. Allongées sur leurs serviettes, elles semblent savourer ces moments de relaxe, bercées par le doux ronronnement des vagues. «Je fréquente cette plage depuis mon enfance. Elle est toujours propre et les plagistes sont accueillants. On se sent à l’aise ici. On y passe toute la journée, et parfois on y reste jusqu’à minuit», dit Lamia. Sa copine, Amina, affirme, elle aussi, qu’elle vient à la plage à la recherche de détente et de repos. Mais, poursuit elle, «le confort fait défaut. C’est mal organisé. Les jeunes plagistes sont livrés à eux-mêmes». Et de citer, à ce titre, les quelques hôtels et clubs de la région, mettant en exergue l’organisation qui y règne. Cela dit, elle estime que l’accès à ces lieux et les prestations reviennent excessivement cher. Dans la station balnéaire du complexe touristique de Zéralda, la plage offre un paysage paradisiaque. Le rivage «dessiné» en forme de criques et les rochers «sculptés» par les vagues donnent l’impression d’une petite île. Une agréable plage où familles et amis peuvent se retrouver pour passer des moments de détente et de joie, sous un beau soleil. Ici, les estivants sont moins «entassés». En effet, les parasols et les tentes implantés à travers la plage sont espacés. Il est 14 heures, le soleil tape fort. Kamel, Mehdi, Nadjib et Hachemi, un groupe de jeunes amis, s’en protègent sous un parasol. Tous bronzés, ils sirotent quelques boissons fraîches. «Nous sommes en congé et nous profitons de notre repos. La plage est le seul moyen de détente que nous pouvons nous permettre en Algérie. Mêmes les quelques piscines existantes ne sont pas fameuses», lancent-ils. Toutefois, eux aussi déplorent le manque de propreté, de sécurité et d’organisation. A cela s’ajoutent les prix «excessifs» pratiqués. «Ici, un parasol, et une table avec chaises sont proposés à 1000 DA la journée», se plaignent-ils. Habitué de cette plage depuis plus de trois ans, Mehdi ajoute : «Certes, l’ambiance est bonne et on s’est même fait des amis parmi les estivants. Mais le manque de commodités, de confort nous empêche de passer nos vacances dans de parfaites conditions.» Sous un autre parasol, un peu plus loin, Ahcène prépare des sandwichs pour ses deux enfants. Résidant à Belouizdad, ce fonctionnaire dit passer tous ses week-ends au bord de la mer. «Nous arrivons ici vers 10h et nous quittons les lieux aux environs de 18h. La plage du complexe de Zéralda est sécurisée, propre, familiale et moins encombrée qu’ailleurs», précise-t-il, avant d’ajouter : «Même les soirées du mois de Ramadan, nous les passons en famille sur cette plage. Nous passons notre temps à discuter et à goûter à des friandises jusqu’à une heure du matin.» Fréquentant la région depuis 1988, Ahcène juge que le tourisme dans notre pays a subi un sacré coup : «Nous sommes très loin du vrai tourisme. Il n’y a plus de compétences et le service s’est considérablement détérioré. Nous aurions aimé avoir les commodités qui vont avec la plage, telles que les cafétérias, les vestiaires, les douches et autres sanitaires.»
 R. N.

Pas de sanitaires à Palm-Beach et Azur-Plage !

Les plages de Palm-Beach et d’Azur-Plage sont privées, cette année, de sanitaires, de douches et de vestiaires ! Depuis le début de la saison estivale, ces cabines demeurent fermées. Cette situation a été dénoncée par les plagistes. Ayant pris l’habitude de louer des espaces dans ces plages de l’ouest d’Alger, cet été, ces plagistes ont été confrontés à un refus de la commune de Staouéli. «Je gère une partie de la plage de Palm-Beach depuis 1992. Mais cette année, l’APC de Staouéli a refusé de nous louer ces espaces, sous prétexte que c’est une décision prise par le wali d’Alger», indique Kamel, un jeune plagiste. Et de poursuivre : «Même les sanitaires, les douches et les vestiaires ont été fermés aux estivants et l’eau a été coupée.» Il affirme que malgré ce refus, les ex-bénéficiaires continuent à occuper leurs anciens «territoires» et à les exploiter de manière informelle. D’ailleurs, au cours du mois de juin dernier, «tout notre matériel a été saisi par les forces de l’ordre», a-t-il précisé. Kamel s’interroge sur le sort des toilettes qui demeurent depuis le début de la saison fermées. «Pourquoi l’APC de Staouéli pénalise-t-elle les estivants ? Ce n’est pas parce que les plages n’ont pas été louées qu’il faut aussi que les toilettes publiques soient fermées au public. Certains vont faire leurs besoins dans l’eau. A cause de ces conditions lamentables, beaucoup d’estivants ne reviennent plus dans cette plage», déplore-t-il.
R. N.

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