Régions : BISKRA
Nombre de relations virtuelles ont abouti au mariage


Les NTIC, nouvelles technologies d'information et de communication représentées par Internet, évoluant d'une façon extraordinaire, ont démesurément envahi toutes les régions algériennes, voire celles les plus reculées. Depuis leur généralisation, ils sont devenus des besoins essentiels d'une bonne partie d'Algériens.
En effet, notre enquête sera principalement axée sur le Web où des millions de portails poussent comme des champignons et les espaces virtuels de rencontres, de mariage et d'autres y trouvent ainsi fortement leurs comptes. Conséquence : les liaisons légitimes (le mariage) et «les liaisons dangereuses» sont devenues possibles entre des personnes séparées aussi bien géographiquement qu'historiquement. Tout compte fait, trouver l'autre (l'âme sœur) est devenue «produit de première nécessité» pour de très nombreux jeunes des deux sexes. Telle est la nouvelle tendance d'une large catégorie sociale. Mais la toile d’araignée tendra-t-elle à favoriser l'entretien de bonnes relations humaines ou encore à répandre une dépravation tous azimuts ? s'interroge-t-on. Dans l'un des cybercafés grouillant de monde, les points de vue ne sont pas non plus unanimes. Lamia, futur médecin, a accepté de se pencher sur le sujet : «Je pense que le clavardage comme tout autre moyen de contact peut bel et bien tisser des relations intimes aboutissantes. Les exemples sont «à tire larigot», beaucoup de couples de divers horizons se sont mariés via le Net.» Oui, la thèse avancée par notre interlocutrice mérite d'être étayée. Nombreux sont les jeunes de Biskra qui se sont mariés avec des étrangères, européennes surtout, à l'exemple de Halim, ingénieur en télécommunications, Omar, propriétaire d'un cybercafé et Djamel, technicien en bâtiments. Le premier a rencontré une pédiatre polonaise sur un site de rencontres, une relation virtuelle de quelques mois couronnée par un mariage officiel. Il vit «la vie en rose», chez-elle, dit-il. Le second s'est légitimement lié lui aussi avec une Portugaise, alors que le dernier continue sa vie avec une Québécoise. Contrairement à l'avis des défenseurs de ce point de vue, nombre de clavardeurs considèrent que les sites de tchat sur lesquels se rencontrent les internautes sont principalement conçus pour une seule finalité, celle de mondialiser la dépravation. «Les fausses relations virtuelles commencent à prendre une proportion très alarmante, je connais des femmes qui se sont mariées via le tchat mais ce n'était qu'un mariage de profit et d'escroquerie», lance une enseignante de langue française méfiante des dialogues virtuels. Et d'ajouter : «Je suis contre ces relations sans suite, si je me connecte sur un site de conversations c'est juste pour échange d'idées. A mon avis, les relations virtuelles favorisent en partie la généralisation des crimes les plus affreux, le dévergondage et la dissolution de la cellule famille jadis soudée», martèle-t-elle. Un jeune concentré sur des pages de recherche prendra part au débat qui commence à s'enflammer dans ce cybercafé. «De quel mariage parlez-vous madame ? Les sites de rencontres sont créés pour l'intention de répandre les valeurs occidentales. C'est une nouvelle forme à vocation de dominer l'autre à distance. C'est une nouvelle politique de mondialisation d'un libertinage qui ne dit pas son nom. Le mariage est l'un des axiomes sacrés dans notre culture, madame ! Un mariage à distance n'est voué qu'au fiasco !» lance-til, loin du débat réchauffé. A vrai dire, la séduction numérique bat son plein et le nombre de mordus de la recherche de l'âme sœur au bout d'un clic se multiplie de jour en jour. Cachés derrière un écran, le plus souvent, monsieur se fait passer pour Don Juan, le plus beau des anges et madame pour Gisele Bunchen. Mais la réalité est autre. A l'issue de notre enquête, la seule réalité à jaillir, c'est que ces personnes cloîtrées devant des PC, très nombreuses, – sontelles, sous l'effet du stress, du désespoir et de la timidité –, finissent par mener une double vie. Ces gens esseulés, socialement non intégrés, sont aussi accablés par un paramètre que la majorité des Algériens partage : le manque de communication au sein de la famille, ce qui mène nécessairement à se réfugier derrière un écran et se tourner vers l'âme sœur électronique pour enfin être piégés par la «toile d'araignée», pour laquelle de le choix de l'appellation n'est pas anodin. Au demeurant, cette technologie de pointe présente énormément d'inconvénients, de soucis et d'ennuis plus funestes que nous le croyons. Rarissimes sont ceux qui fréquentent les cybercafés pour juste un simple dialogue d'échange. A en croire les affirmations de certains propriétaires de cybercafés, le nombre de surfeurs consultant des pages douteuses, est nettement trop élevé. Des milliers de liens obscènes diffusés sur le réseau portent atteinte aux idéaux de la société et présentent un sérieux danger fragilisant les liens solides.
Hadj Bahamma

Nombre de lectures :

Format imprimable  Format imprimable

  Options

Format imprimable  Format imprimable