Culture : IL EST LE H�ROS DU NOUVEAU LIVRE DE ABDERRAHMANE LOUNES
Djeha d�fie Harry Potter


Harry Potter n�a pas fait oublier notre Djeha national (et m�me international) et si un jour, ils se rencontrent, ce sera, bien s�r, l�apprenti sorcier qui va y laisser des plumes, si, par hasard, il s�avise de le d�fier.
Ce h�ros souvent sans peur, mais pas toujours sans reproches, revient au devant de l�actualit� � travers un nouveau livre de Abderrahmane Lounes. L�ouvrage est intitul� Djeha tout simplement et il suffit de prononcer ce nom pour que �les visages les plus graves s�illuminent de sourires complices�, comme le fait remarquer l�auteur, au d�but de son ouvrage. �Depuis les temps les plus recul�s, une tradition s�est �tablie en Alg�rie, qui veut que toutes les histoires dr�les ou satiriques et les contes plaisants et humoristiques soient attribu�s � l�in�narrable Djeha�, rappelle Abderrahmane Lounes. Qui est Djeha ? Ce personnage l�gendaire a-t-il r�ellement exist� ? Dans quel pays (ou ville) est-il n� ? Lounes r�pond � toutes ces questions et aussi � d�autres. �Djeha, symbole de la culture populaire, m�lange de sagesse orientale et d�ironie arabo-berb�re, peut �tre consid�r� comme l�un des esprits les plus fac�tieux et les plus subversifs que l�histoire de l�humanit� nous ait l�gu�s. Il manie habilement l�ironie, dit tout haut ce qui est chuchot�, �crit Abderrahmane Lounes.Souvent, la na�vet� de ce �philosophe comique� n�est que feinte et lui sert � mieux passer ses messages ou � mieux planter ses banderilles dans le dos des imb�ciles, tyrans et autres puissants de ce monde. Djeha est donc c�l�bre en Alg�rie et au Maghreb. Il est aussi connu au Moyen- Orient, sous le nom de Jouha ou Goha, selon la prononciation �gyptienne. En Turquie, on l�appelle Nasrad- Dine Khodja et � l��le de Malte, Djahan. On retrouve ce h�ros (plut�t anti-h�ros) en Italie (Giuf� en Sicile ou Giucca), en Calabre (Hicha ou Jovani), en Nubie (Djawha), dans le Turkestan chinois (Effendi) et sur la c�te orientale de l�Afrique o�, pr�cise l�auteur, ses historiettes sont attribu�es � Ab� Nuwas. Ce n�est pas fini ! Djeha est aussi connu en Azerba�djan o� il est appel� Mulla (Mollah ?) Nasreddin (mulla veut dire : le ma�tre). Les Tadjiks l�appellent Mulla Mchfiki, les Kazakhs et les kirghiz Aldar-Kosse, les Tartares Ahmed Aka� et les Cr�tois Annastrattin . Enfin, Juha est un pr�nom commun en Finlande. Citant un certain nombre de chercheurs , Abderrahmane Lounes est s�r que le mythique Djeha a bel et bien exist�. Chaque communaut� pr�tend que �l�authentique Djeha� est originaire de son pays. Le chercheur Charles Pellat parle d�une source selon laquelle Djeha aurait v�cu plus de cent ans avant de mourir � K�fa sous le r�gne de Ab� Dja�far al-Mansur (136-158 de l�H�gire). Comme une cerise sur le g�teau, Lounes nous offre dans ce livre un grand nombre d�histoires, souvent illustr�es, de Djeha. Consultant en free lance (communication et �dition), Abderrahmane Lounes est d�j� l�auteur de plusieurs ouvrages dont Ras el-mahna et Matoub Lounes, le rebelle flingu�. En 1994, il avait re�u le prix Malek Haddad de la Fondation Noureddine Aba, avec le concours de l�Unesco, pour son texte Les polis p�tits chiens (un titre � la Djeha, pour dire �les politiciens�), publi� aux �ditions Le bruit des Autres, en France. Lounes a �galement re�u, en 1998, le grand prix litt�raire de la ville d�Alger pour son recueil Po�mes pieds et poings li�es(�ditions Othmania, Alger). Un tas de raisons (toutes valables) ont incit� Abderrahmane Lounes � �crire ce livre. Nous en citons deux : �Notre objectif est de faire conna�tre un des aspects de l�humour alg�rien, de ressusciter l�inoubliable Djeha, issu de la tradition musulmane, puis tour � tour adopt� par les communaut�s arabo-berb�res, juives et chr�tiennes. Un patrimoine oral � transmettre � ses h�ritiers.� Deuxi�me raison : �A l�heure o� la mondialisation et l�offensive des m�dias pervertissent tout, nous avons cru int�ressant de r�unir sous forme de floril�ge, les histoires de Djeha afin de mieux prendre conscience aux jeunes g�n�rations de la richesse de leur patrimoine culturel occult�.� En effet, quel beau floril�ge !
Kader B.

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