Monde : D�FENSE
La Russie et l'Otan peinent � surmonter leur m�fiance r�ciproque


Un net d�saccord est apparu hier entre la Russie et les pays de l'Otan sur la mani�re de relancer leur dialogue sur les questions de s�curit�, traduisant deux ans apr�s le conflit russo-g�orgien la difficult� de surmonter une m�fiance r�ciproque.
Les 28 pays de l'Otan ont rejet� un nouveau trait� propos� par la Russie pour encadrer les travaux du Conseil Otan-Russie�, l'instance cr��e en 2002 pour institutionnaliser leur dialogue, a indiqu� � l'AFP un diplomate de l'Alliance atlantique. �Les alli�s pr�f�rent une am�lioration de leur coop�ration militaire pratique avec Moscou�, a-t-il ajout�, � l'issue d'une r�union de ce Conseil Otan-Russie au niveau des ambassadeurs au si�ge bruxellois de l'Otan. �Nous sommes pour am�liorer la coop�ration et montrer une grande ouverture � l'�gard de la Russie, mais pas pour signer un trait� contraignant�, a-t-il soulign�. Les pays de l'Otan, a poursuivi ce diplomate, consid�rent que le dialogue � 29 doit continuer sur les bases de l'Acte fondateur, qui a pr�sid� en 1997 � la r�conciliation des anciens ennemis de la guerre froide et de la D�claration de Rome de 2002 qui a cr�� le Conseil Otan-Russie. Derri�re ce d�bat d'apparence bureaucratique, se profile en r�alit� la divergence cl� entre une Otan soucieuse de ne pas laisser Moscou avoir un droit de regard sur ses affaires, et une Russie qui tient � emp�cher l'Alliance atlantique, autrement dit les Etats-Unis, de se renforcer � ses fronti�res. D'o� l'insistance de l'Otan � n�gocier plut�t avec la Russie dans d'autres ar�opages internationaux, comme l'OSCE (Organisation pour la s�curit� et la coop�ration en Europe), ou � l'occasion du renouvellement du trait� sur les Forces conventionnelles en Europe (FCE). De son c�t�, la Russie n'a de cesse d'essayer de limiter l'expansion de l'Otan vers l'Est, qu'elle juge strat�giquement dangereuse et contraire aux engagements des Occidentaux lors de la chute du bloc sovi�tique. Le nouveau pacte de s�curit� euratlantique propos� en juin 2008 par le pr�sident Dmitri Medvedev n'a pas d'autre objet. Le trait� sur le Conseil Otan-Russie, que le ministre russe des Affaires �trang�res, Sergue� Lavrov, avait pour la premi�re fois �voqu� en d�cembre au cours d'une r�union de r�conciliation avec ses homologues de l'Otan, en est une nouvelle illustration. Le texte n'en a pas �t� publi�. Mais le chapitre qui semble g�ner les Occidentaux, a affirm� hier vendredi � la presse l'ambassadeur russe Dmitri Rogozine, c'est celui portant sur �la d�finition des troupes de combat�. �La discussion n'est pas termin�e mais la tendance est visible. L'Otan continue de vouloir �viter de d�finir ces troupes�, a-t-il ajout�. Ce que Moscou veut �viter, a-t-il confirm� � l'AFP, c'est le stationnement sans contr�le de forces ��trang�res �, en d'autres termes am�ricaines, pr�s de la fronti�re russe, et non le d�veloppement de l'arm�e polonaise ou roumaine. Jugeant �totalement inacceptable� que les pays de l'Otan puissent s'en tenir � ce refus sur un sujet aussi sensible, il a estim� que �des conversations au plus haut niveau seraient peut�tre n�cessaires�. Pour qu'un sommet r�unissant M. Medvedev et ses homologues occidentaux ait un int�r�t, a-t-il estim�, encore faudrait-il que l'Otan et la Russie s'entendent sur trois points. En substance, il faut d'abord que le nouveau concept strat�gique que l'Alliance atlantique doit adopter � son sommet de Lisbonne en novembre ne parle pas de la Russie comme d'un danger. Ensuite, que les alli�s de l'Otan et Moscou concluent positivement leurs discussions actuelles sur les menaces communes auxquelles ils font face. Et, enfin, que le bouclier antimissile am�ricain ne soit pas unilat�ralement d�ploy� en Europe orientale sans que la Russie ait eu son mot � dire.

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