I. Kamel, 47 ans, a ouvert un véritable point de vente de drogue en pleine ville de Bordj- Menaïel (w. de Boumerdès). Lui et sa bande sont soupçonnés de sous-traiter ce trafic pour les islamistes armés. Les policiers de la ville voisine, les Issers en l’occurrence, viennent de mettre fin à ce commerce de stupéfiants.
Les policiers de la wilaya de Boumerdès avaient reçu des instructions fermes de la Sûreté de la wilaya pour mettre plus de pression sur les réseaux de trafics de drogue dans la région. Sur ce, ils renforcent leur présence dans des endroits réputés abriter des consommateurs et des dealers. Le résultat ne se fait pas attendre. Rapidement, ils ont mis la main sur B. Omar, 20 ans, en possession d’une vingtaine de grammes de kif de consommation. Ce délinquant dealait, en petites quantités dans la ville des Issers. Ce dernier dénonça son fournisseur dont il ne connaissait que le prénom ; Kamel, sans plus. Les trafiquants notoires ne donnent, en effet, qu’un minimum d’informations. Les policiers commencèrent les investigations qui les mèneront à la ville de Bordj-Menaïel. Sur place, ils découvrent des mouvements de personnes louches autour d’une maison suspecte. Cette bâtisse est, a priori, abandonnée depuis le séisme de 2003. En accord avec la justice, le chef de la BMPJ, intérimaire de la Sûreté de la daïra des Issers, ordonne une descente sur les lieux suspectés. Un policier en civil se présente comme client. Dès que la première porte s’ouvre – les délinquants ont aménagé une seconde sortie pour la fuite — les policiers envahissent la bâtisse. Sur place, les agents de l’ordre constatent que c’est une véritable «supérette » qui est érigée pour écouler plusieurs types de stupéfiants. «Au moment de la perquisition, un individu s’est présenté le plus normalement du monde et a remis au policier en civil, en surveillance devant la porte, 400 dinars pour passer commande de sa dose quotidienne. Cet individu pensait qu’il avait à faire à l’un des trafiquants», nous confie l’un des enquêteurs. Les policiers découvrent dans ce commerce pratiquement libre, 800 grammes de kif, un lot de psychotropes, des épées et de grands couteaux laissant supposer que les trafiquants sont prêts à tout pour faire marcher leur commerce. Par ailleurs, une somme de 100 000 dinars a été trouvée. «C’est la recette d’une journée,» estiment les policiers. On imagine les sommes brassées par cette dangereuse bande. Plus important, les policiers ont arrêté I. Kamel, cité plus haut et ses deux complices T. Amar 34 ans et R. Nabil 21 ans. «Certes, nous avons mis hors d’état de nuire une bande qui écoulait différentes drogues dans plusieurs communes notamment Bordj-Menaïel, Les Issers, Chabet-El-Ameur, mais nous ne sommes pas entièrement satisfaits. Nous sommes certains que ce n’est qu’une partie d’un réseau qui travaille pour les terroristes qui est tombé. Nous poursuivons nos recherches», avoue un officier qui indique en outre que d’autres arrestations ne sont pas à exclure. Les quatre criminels ont été présentés, ce jeudi, devant le procureur du tribunal de Bordj- Menaïel. A l’issue de leur audition devant le juge d’instruction, ce dernier leur a signifié l’inculpation de constitution de bande armée, de trafic de drogue, de blanchiment d’argent et de détention d’armes blanches prohibées. Il les a placés sous mandat de dépôt à la prison de Tidjelabine.
Abachi L.

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