Régions : SKIKDA
Les 117 logements de Laghouat, entre problèmes de régularisation, d’eau et de santé


Inexistence d’une structure sanitaire, problème de transport, fuites d’eau, éclatement des conduites des eaux usées, problème de drainage des eaux pluviales, perturbations touchant l’approvisionnement en énergie électrique, non-respect des règles élémentaires du bâti, le retour du zinc tout autour des demeures, routes impraticables... Telles sont les lacunes auxquelles sont confrontés les habitants des 117 logements de Laghouat.
Cette localité relève de la circonscription administrative de Skikda, à une dizaine de kilomètres du chef-lieu de Wilaya. Dans les années coïncidant avec le début de l’implantation de la zone industrielle, fin 1960 début 1970, le site, qui s’étendait sur 17 600 m2, était considéré comme zone tampon, censée absorber l’émission des gaz torchés. Il n’était, en vérité, qu’une chaâba devenue ensuite un grand réceptacle des déversements du remblai des constructions de la même zone. «C’est un remblais non compacté qui s’est couvert tout seul», nous explique un habitant. En l’an 2000, une petite ville est née. On a hébergé des centaines de familles sur un oued L’opération de recasement, initiée en 1999, a principalement touché les indus occupants de l’ex-aérodrome, site où est implanté actuellement l’unité Topping de production de 5 tonnes de condensât par an, au sein de la plateforme pétrochimique de Skikda, et les habitants jouxtant l’actuelle brigade de la gendarmerie de la station balnéaire Larbi-Ben-M’hidi. Depuis, une grande agglomération, où s’entassent pêle-mêle 117 logements type évolutif, a commencé à formuler stoïquement ses besoins en matière de scolarité, de transport et de santé. Si on prend seulement ces trois volets, il est à relever que beaucoup reste à faire. Pourtant, comme cela est de coutume sur papier, le plan élaboré prévoyait la construction d’un centre de santé. Celui-ci est actuellement fermé et est convoité par un cadre de l’APC de Skikda. Les habitants sont obligés de se déplacer vers l’hôpital de Skikda pour recevoir les premiers soins. Sachant que le tronçon les reliant à la commune du chef-lieu est l’un des plus dangereux, on se rend compte du danger qu’ils encourent pour une simple injection ou prélèvement de sang. Et c’est là, par voie de conséquence, qu’apparaît le problème du transport. «À partir de la gare routière Mohamed- Boudiaf, le déplacement est plus au moins aisé. Par contre, quand on veut aller à Skikda, à partir de notre localité, l’épreuve de l’attente nous fait vieillir sans garantie de décrocher une place. Les bus de la cité Chebel-Salah sont tout le temps complets, ils ne prennent pas le risque de laisser quelques sièges vides à notre profit. Comme alternative, ce sont les chauffeurs clandestins qui nous servent de secours. Mais quand on sait la situation précaire dans laquelle s’empêtrent beaucoup de familles, il est facile de deviner que la majorité d’entre elles ne peuvent y recourir», selon un résidant rencontré autour d’une table de café. Un tour dans localité qui surplombe une verdure attrayante, pas loin de la zone industrielle, nous a permis de relever deux récurrences. La première, l’abondance des fuites d’eau. On y trouve tout au long des artères impraticables qui servent de «frontières» entre les demeures. A vue d’œil, nous en avons compté pas moins de 4 qui déversent une quantité impressionnante d’eau potable, alors que souvent cette ressource précieuse ne coule pas dans les robinets ! «Comme vous le voyez, ce ruisseau se prolonge jusqu’à faire jonction avec les eaux usées, pour arroser les quelques plantes qui cohabitent avec les déchets ménagère», nous explique notre accompagnateur. Joint par téléphone, le directeur de l’unité de Skikda de l’ADE, Bouzitoune Mohamed, nous a déclarés que «les fuites d’eau dans cette localité nécessitent un grand projet, mais avant le lancement des travaux, il nous faut attendre les résultats du diagnostic du BET franco-algérien. L’étude touche le milieu urbain de Skikda, dont Laghouat en fait partie, tout autant qu’El-Hadaiek et Filfila». La deuxième a trait à l’anarchie qui caractérise la plupart des constructions. Ce phénomène n’est pas spécifique aux indus occupants, dont on en a fait l’écho lors de l’une de nos précédentes éditions, mais touche aussi les résidants «réglementés». L’une des causes en est probablement la situation non régularisée de la localité. «Nous n’avons pas de permis de construire, un simple acte administratif ne peut, à lui seul, faire office de pièce dûment légitimante », selon un habitant. Actuellement, la plupart d’entre eux, sur la base d’un acte notarié, tentent de convaincre l’administration de leur délivrer l’acte de propriété. «À raison de 10,5 DA le mètre carré, nous nous acquittons mensuellement de la somme requise auprès des services de l’agence foncière de la wilaya de Skikda», dira notre interlocuteur. Outre cela, les autres préoccupations, assez importantes aussi, méritent que l’on s’y attarde. «Le réseau des eaux pluviales n’est pas fonctionnel ; la nappe phréatique est saturée et commence à déverser les eaux usées, comme vous le voyez ; l’éclatement des eaux usées a provoqué la prolifération des moustiques, l’incivisme des habitants a fait que les ordures sont jetés un peu partout, phénomène accentuée par la défaillance dans le ramassage des ordures ; la dynamique économique fait défaut en dépit du lancement du projet des 30 locaux commerciaux dans le cadre du programme présidentiel, dont nous nous voyons pas d’ailleurs l’utilité ; un manque de dos-d’âne», nous ont résumé les habitants. Notre parcours a été effectué sur des routes impraticables. Aux dires de notre guide, «la précédente APC a alloué près de 43 millions de DA, destinés au revêtement et à l’aménagement des chemins au sein de la localité, projet qui n’a jamais vu le jour. Au vu de leur dégradation actuelle, le montant pourrait être réévalué à 70 millions de DA». Dans le cadre du budget supplémentaire au titre de l’exercice 2010, adopté par l’APC lors de la session extraordinaire du 11 juillet, la route reliant laghouat à Larbi Ben-M’hidi s’est vue allouer la somme de 20 millions de DA pour sa réalisation.
Zaid Zoheir

DANS LE CADRE DU MOUVEMENT PARTIEL DES MAGISTRATS
Installation du nouveau procureurs

Othmane Moussa a été nommé, dimanche, procureur général de la cour de Skikda, en remplacement de Kabir Ghrissi, appelé à occuper le même poste dans la wilaya de Bouira. L’installation du nouveau procureur, intervenant dans le cadre du mouvement partiel des magistrats décidé par le président de la République, a été faite en présence du président de la cour de Skikda, de deux juges et du greffier en chef. Elle a été également rehaussée par la présence du représentant du ministre de la Justice, Abdelakader Daoui. Dans la salle, on relevait la présence des magistrats des différentes juridictions compétentes, des cadres du secteur de la justice, des auxiliaires et médiateurs de justice et des représentants des organes de presse. Selon la biographie lue par le représentant du ministre, Othmane Moussa occupait précédemment le poste de procureur général à la cour d’Alger, et ce, après avoir été procureur de la République au sein de plusieurs juridictions compétentes. Il est né en 1961, marié et père de deux enfants. Contrairement à son prédécesseur, il n’a pas voulu faire une allocution.
Z. Z.

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