Actualités : SAÏD SADI :
«Entre le maquis terroriste et le naufrage des harraga, il y a Novembre»


Devant un peu plus de 200 étudiants, militants du RCD, en regroupement à Tigzirt (Tizi- Ouzou) du 20 au 27 du mois en cours, le docteur Saïd Sadi a presque fait, dans son allocution inaugurale, le tour de toutes les crises que traverse le pays, notamment celle touchant directement la jeunesse algérienne, et ce non sans proposer d’alternative pour en sortir.
Comme à l’accoutumée, le docteur Sadi a su trouver les mots qu’il faut pour se faire comprendre par l’assistance, dont la moyenne d’âge ne dépassait guère les 22 ans. Le leader du RCD, affirmant que «venir participer à ces rencontres est un devoir», considère que «le jeune Algérien doit recevoir la plus grande attention de la part de tous ceux qui veulent que notre pays soit une nation de paix, de progrès et de liberté». Et d’assurer être convaincu que «celui qui réglera les problèmes de la jeunesse sortira le pays de la crise». Pour lui, les grands perdants sont les jeunes. Selon toujours le docteur Sadi, «il y a deux façons de concevoir le destin d’un jeune en 2010 dans notre pays». La première consiste à voir le pays démoli par la violence, l’arbitraire et la misère : «Un pays où le mensonge et les promesses jamais tenues ont découragé la majorité des citoyens, notamment les jeunes qui, à leur tour, se débrouillent comme ils peuvent en prenant exemple sur des dirigeants qui ne croient en rien et ne respectent rien.» Pour le leader du RCD, ces jeunes sont gagnés par la sinistrose et «se font recruter par des clans qui les utilisent et leur font croire qu’ils peuvent avoir tout, tout de suite et facilement». «La plupart de ces jeunes finissent mal tandis que d’autres sont tués dans les maquis, car ce sont eux qu’on envoie à la mort. Et il y a ceux qui finissent dans les banlieues comme dealers ou pickpockets quand ils ont pu traverser et échapper aux naufrages ou aux gardes-côtes nationaux ou étrangers», ajoute-t-il. Le constat amer de Saïd Sadi le mène à dire que «quand un pouvoir ne donne aucune chance à ses enfants, il les livre à toutes sortes d’aventures». Pour Sadi, la deuxième façon de voir la situation des jeunes vivant dans l’Algérie de 2010, c’est justement les regroupements de ce genre. «Si on se dit qu’il n’y a pas de bonheur durable loin de son pays, si on veut chercher d’autres voies que celles où vous pousse le pouvoir, on peut trouver des issues qui montrent des objectifs réalistes, beaux et qui ouvrent les portes de l’espoir», souligne- t-il. Pour lui, après la découverte des exemples donnés par nos héros, c’est une deuxième opportunité. Et de conseiller à ses militants présents dans la grande salle du centre culturel de Tigzirt d’apprendre les langues étrangères, de s’initier à la maîtrise d’internet et de s’adonner au sport, «pour apprendre à défendre ses droits, à défendre son pays», explique-t-il, ajoutant que «tous les espoirs seraient permis si les jeunes venaient à s’engager dans cette voie». «Vous apprendrez ici (université d’été, ndlr) qu’entre le maquis terroriste et le naufrage de la harga, il y a Novembre et la Soummam, qui ont donné naissance au RCD qui vous accueille», a lancé le docteur Sadi à ces jeunes qui l’écoutaient dans un silence religieux, entrecoupé parfois d’ovations. Avant de terminer son allocution, il a tenu à mettre en garde ceux qui seraient induits en erreur par les discours dont l’origine serait les services spéciaux, comme celui qui consiste à dire qu’il n’y a pas d’issues, pas de solutions, pas d’hommes ou de femmes dignes de confiance, que les responsables politiques sont tous les mêmes et qu’il ne sert donc à rien de vouloir changer les choses. «C’est justement ces mêmes gens qui, au début de la Révolution algérienne, disaient à Abane, Ben M’hidi, Amirouche… qu’il leur était impossible de combattre une armée aussi puissante que celle de la France et, de surcroît, la quatrième puissance nucléaire au monde». Le docteur Saïd Sadi, qui a terminé son intervention en souhaitant bonne chance à ses militants conclavistes, sera de nouveau à Tigzirt, dimanche prochain, pour accueillir la deuxième session de cette université d’été. Il faut dire que pas moins d’une vingtaine d’universités sont représentées à cette première session qui prendra fin le 24 juillet au soir.
K. Bougdal

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