L’opération pilote de mise à niveau de dix petites et moyennes entreprises (PME) dirigée conjointement par l’Agence nationale de développement des PME et la coopération technique allemande (GTZ) a été clôturée hier. Le «succès» de cette première étape du programme «promotion du développement économique durable (Deved)» réjouit ses organisateurs qui comptent susciter le maximum d’adhésions aux programmes de mise à niveau destinés aux entreprises algériennes.
Lyas Hallas - Alger (Le soir) - Le Deved étant lancé en 2007 et devant appuyer le programme national de mise à niveau des entreprises, cette opération pilote devrait servir d’exemple pour sensibiliser les chefs d’entreprises algériennes, réticents jusqu’ici quant à l’importance d’améliorer leurs capacités managériales. Les entreprises algériennes ont désormais affaire à des concurrents sérieux et devront évoluer dans un environnement plus hostile suite aux accords multilatéraux (accord d’association avec l’UE) passés par l’Algérie et devront moderniser leur fonctionnement si elles veulent vraiment assurer leur survie. Bref, les entreprises ayant bénéficié de l’assistance technique dans le cadre de cette opération pilote ont été sélectionnées suivant des critères bien étudiés, la détermination de l’entreprise à pérenniser son activité et développer sa productivité surtout. Ont été sélectionnées les entreprises ayant une «vision stratégique claire» et acceptant la «présence de consultants externes dans leurs entreprises» et ont bénéficié d’actions de formation et d’aide au recrutement des profils qui leur conviennent le plus. Ce faisant, sur un portefeuille de 500 PME — des entreprises ayant déjà bénéficié d’autres actions de mise à niveau —, les meneurs du programme n’ont pu suscité l’intérêt que de dix chefs d’entreprise pour investir dans des actifs «immatériels» qui sont l’innovation et le développement des ressources humaines. Deux «valeurs» indispensables pour améliorer la compétitivité d’une entreprise. A raison d’une entreprise par secteur d’activité (agroalimentaire, bâtiment, textile, électricité…), cette opération porte, donc, un aspect pédagogique dont les entreprises mises à niveau serviront d’exemple pour faire réussir le très ambitieux programme national de mise à niveau de 20 000 entreprises s’étalant sur la période 2010-2014. Les deux programmes sont plutôt complémentaire. Or, les diagnostics établis par les consultants engagés par l’ANDPME (instrument créé par l’Etat pour encadrer les programmes de mise à niveau), pour les besoins de cette opération ont permis, sur un autre plan, de réaliser que la majorité des chefs d’entreprises algériennes, les privés surtout, ne s’intéressent pas aux programmes de mise à niveau n’engageant pas des aides sonnantes et trébuchantes. «Pourtant ces actions, améliorer le management de son entreprise et le développement de ses ressources humaines ne coûtent pas beaucoup et rapportent beaucoup à moyen et à long termes», a souligné, M. Yacine Ould Moussa, consultant auprès de l’ANDPME, hier en marge de la cérémonie de clôture de cette opération, tenue au siège de l’agence sis au Ravin de la Femme Sauvage dans le quartier du Ruisseau. Il ajoutera que le problème des PME algériennes n’est pas un problème d’argent mais de mode opératoire. «Les entreprises doivent opérer sous crainte de la sanction du marché pour qu’elles réalisent l’importance de la mise à niveau. Et pour ce faire, il faut achever le processus de l’économie de marché à travers des mécanismes adéquats» l’argent à lui seul ne suffit pas», conclura- t-il. La démarche de mise à niveau étant participative ou plutôt volontariste, les responsables de l’ANDPME ont enfin lancé un appel aux entrepreneurs algériens pour qu’ils adhèrent à cette démarche et améliorer leur compétitivité sous peine, préviennent- ils, de voir leurs entreprises avalées par la concurrence.
L. H.

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