R�gions : RAMADAN � GUELMA
La ferveur religieuse et les traditions s�rieusement bouscul�es


Les Guelmis se souviennent avec nostalgie de l�esprit de fraternit� qui caract�risait les relations entre les familles et les personnes en ce mois sacr�, qui a �t� depuis tr�s longtemps synonyme de solidarit� envers les plus d�munis.
Les gens ais�s prennent en charge les voisins et les parents n�cessiteux, mais dans la discr�tion totale, afin de prot�ger leur dignit�. Les citadins toutes couches sociales et toutes cat�gories socio-professionnelles confondues passaient le Ramadan dans une ambiance de grande ferveur religieuse. Les rues sont d�sertes le matin, � la grande satisfaction des adeptes de la grasse matin�e. Le moment le plus attendu est sans doute l� adhan du maghreb, les fid�les rompent le je�ne avec du lait frais et des dattes, pour perp�tuer la tradition du Proph�te. Apr�s la pri�re du maghreb, toute la famille se retrouve autour de la table qui sera bien garnie durant tout le mois et selon les moyens, d�une panoplie de mets typiques de la r�gion de Guelma. Le pain maison ( kesra), la fameuse soupe djari bel frik, et les boureks sont pr�par�s quotidiennement, ils repr�sentent le symbole de la gastronomie guelmie pendant ce mois sacr�. La sauce aux pruneaux ( marka h�loua) est pr�par�e g�n�ralement le premier jour. Les p�tes s�ches ( chakhchoukha, trida ou Ne�ma) sont confectionn�es � l�avance, elles sont traditionnellement r�serv�es pour les veill�es du 15e et du 27e jours. Apr�s le f�tour, les hommes sortent pour faire la pri�re des taraouih dans les mosqu�es les plus proches. Les femmes accomplissent les t�ches m�nag�res, les enfants animent merveilleusement les diff�rents quartiers de la ville en jouant � cachecache, appel� commun�ment ghomaida, ou � �la d�couverte�, un jeu tr�s pris� par les jeunes des ann�es fin 1960 et d�but 1970. Certains autochtones veillent dans les caf�s jusqu�aux premi�res lueurs du matin, en s�adonnant � des parties passionnantes de belotte et de dominos. La gent f�minine, m�me celle issue des milieux les moins �mancip�s, pouvait se promener en ville jusqu�� une heure tardive en toute s�curit�. Ah ! le bon vieux temps o� le respect, la dignit� et l'honneur n'�taient pas de vains mots, c'�tait vraiment merveilleux. Le Ramadan qui constitue une pr�cieuse opportunit� de se consacrer � la droiture et la pi�t� est aujourd�hui exploit� par des sp�culateurs qui imposent leur diktat au d�triment des pauvres, ils nourrissent leur esprit du gain facile dans la ferveur culinaire de certains citoyens.
Noureddine Guergour

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