Actualit�s : LES D�MUNIS D�ORAN
Dans les poubelles du Ramadan


C�est la fin de la matin�e, le soleil est au z�nith, les passants se font de plus en plus rares et ceux qui ont encore le courage d��tre dehors, font une sorte de chasse aux coins d�ombre qu�ils peuvent trouver.
Le march� informel des fruits et l�gumes du quartier Gambetta bat son plein durant le Ramadan et s��tale plus que de mesure aux ruelles perpendiculaires � l�avenue G�n�ral-Ferradau. A cette heure-l�, les marchands ambulants remballent leurs fruits et l�gumes pi�tinant de leurs pieds les restes de leurs produits trop m�rs, cuits par le soleil ou les fan�s, des carottes, des navets, qu�ils abandonnent en les jetant sur la chauss�e. Les employ�s du service de nettoiement ne feront leur apparition qu�apr�s le f�tour et les lieux resteront ainsi naus�abonds, glissants et regorgeant de d�tritus. Mais si vous prenez le temps de rester, vous verrez rapidement que certains se chargent de �nettoyer� les rues � leur fa�on. Des femmes d�un certain �ge, munies de sacs, et m�me des enfants entrent en action, fouillant dans les ordures laiss�es par les marchands. A m�me la main, sans se soucier de l��tat des immondices, elles cherchent une tomate, une courgette, un oignon encore potables et qui pourront servir. Si elles ont de la chance, elles pourront presque remplir leur couffin et permettre pour ce soir de poser sur la table du f�tour de quoi calmer les estomacs. La t�te baiss�e et quels qu�ils soient, hommes, femmes ou enfants, ils ne se soucient plus depuis longtemps du regard que l�on peut leur porter, certains connaissent m�me les marchands qui leur donnent quelques l�gumes, faisant ainsi sa bonne action du jour. Il faut dire que la journ�e a �t� fructueuse pour eux� Ces sc�nes d�hommes et de femmes cherchant dans les poubelles volumineuses du Ramadan de quoi manger, de quoi vivre, sont quotidiennes et ne choquent m�me plus. Tous les march�s de la ville d�Oran ont ainsi leur contingent de pauvres et de d�munis qui n�ont plus que ce moyen pour manger. Plus la consommation des m�nages augmente durant cette p�riode, et plus ils sont nombreux et plus ils ont des chances de faire une bonne collecte. Dans les poubelles, d�autres font de la r�cup�ration en tout genre et �ventrent les sacs en plastique. Tout est bon � prendre, tout peut se n�gocier. Si la ville d�Oran a d�cid� de distribuer pour ce mois de Ramadan quelque 7 000 packs alimentaires pour les familles d�munies officiellement recens�es, la notion et le seuil de pauvret� sont devenus tr�s larges grimpant presque en parall�le avec l�inflation. Malheureusement, aucune statistique officielle ne dira combien de familles vivent des poubelles � Oran. Le ph�nom�ne n�est pas nouveau mais empire chaque ann�e. A l�heure de la pi�t� et de la solidarit�, c�est l� un bien triste spectacle qui s�offre dans nos rues aujourd�hui.
Fay�al M.

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