Culture : PORTRAIT
Hafida Mimi, l�artiste aux dons multiples


Po�tesse, plasticienne (peinture et sculpture) auteur de livres �ducatifs, dramaturge, caricaturiste, journaliste (presse �crite, radio et t�l�vision), Hafida Mimi est une �touche � tout� au point o� elle n�a plus le temps de se s�dentariser sur un emploi. Je dirais m�me plus, son g�nie d�range.
Benjamine d�une famille o� tous les fr�res et s�urs �crivent s�ilvous- pla�t en arabe, fran�ais et anglais et manient le pinceau, Hafida a �t� d�s son jeune �ge entra�n�e dans ce milieu enrichissant en plus de l�influence de sa m�re de par les contes populaires, mais aussi la fabrication de poterie, tapis... d�o� l�influence des couleurs sur ses �uvres de nos jours. Pour Hafida, �crire c�est dessiner avec les mots, peindre est une �criture avec des formes et des couleurs, et le tout est un d�guisement pour passer le message � l�homme et � l�humanit�. Et dire que cette artiste est de formation sciences �conomiques, branche sciences financi�res. Mimi d�buta dans la presse �crite en 1990 � l�hebdomadaire Aur�s puis El-Jamhour El-Jaza�ri, Rissel El-Atlas.... o� ses inductions �taient suivies de tous. Parole de H. Mimi, simple regard, parole du fond du c�ur, des �crits que beaucoup conservent � ce jour. A la radio Aur�s, elle rayonne de par des �missions culturelles et artistiques qui font exploser l�audimat d�une radio � peine en gestion. Tribune sans passeport, �pisode de cr�ativit�, les belles soir�es ont subjugu� les intellectuels et les artistes, bien que ses �missions �taient diffus�es tard dans la nuit. A la t�l�vision, � la station de Batna comme � la station r�gionale de Constantine et m�me avec l�entreprise MAV, Mimi Hafida a marqu� de son passage de par une s�rie t�l�vis�e sur les arts plastiques en Alg�rie (trois �pisodes de 52 mn), �criture du texte et commentaire. Ce reportage a connu un grand succ�s lors de sa diffusion par la T�l�vision alg�rienne et m�me par Al Jazeera. L�actuelle directrice de la publication de la revue Ta�bir (expression) pour les jeunes, �dit�e par la maison de la culture de Batna, Mimi Hafida a re�u beaucoup de r�compenses. D�tentrice du premier prix national du th��tre pour enfants en 1994, deuxi�me prix national dans la litt�rature de la R�volution d�cern� par le minist�re de la Culture et de la Communication en 2001, 1er prix du Forum des femmes du bassin m�diterran�en (nouvelle) France 2003, 1er prix du concours litt�raire � l�occasion du cinquanti�me anniversaire du d�clenchement de la R�volution du 1er novembre 1954 (�tablissement Arts et Culture) en 2004, premier prix Abdelhamid Benhadouga - Nouvelle 2006, la fille des Aur�s nous permet d�autres en mati�re de litt�rature. Artiste peintre distingu�e, Hafida a, d�s son jeune �ge, attaqu� le portait au crayon noir durant le cycle universitaire pour se sp�cialiser plus tard dans la caricature qui l�a accompagn�e pour illustrer les diff�rents th�mes socioculturels. Avec le temps, elle s�est cr�� un cachet sp�cial, les tableaux avec les lettres, les toiles � huile du style r�aliste de premier ordre, le surr�alisme, symbolisme o� elle se distingue par la technique d�accumulation ch�re � Arman. Elle a ajust� convenablement 1 500 �pingles � nourrice pour nous assembler �Une femme Chaouia� en m�laya d�un charisme envo�tant. Sa derni�re exposition de 26 tableaux de caricature sign�e la �Chatte� a dur� plus d�un mois sans que les visiteurs s�en lassent, et sa pr�sence durant de longues heures � la salle d�exposition de la maison de la culture de Batna a permis � ses fans d�en conna�tre plus sur ses �uvres.
Houdef Mohamed

Entretien � chaud
Le Soir d�Alg�rie : qui est Hafida Mimi ?
Hafida Mimi :
C�est une enfant des Aur�s qui est n�e dans un milieu typiquement chaoui o� l�on apprend tout de l�environnement. De la maman qui fabrique la poterie, tisse la kachabia, le tapis et surtout perp�tue les contes lors des longues soir�es de l�hiver. Du papa qui veille � qu�on accorde beaucoup d�importance � la lecture et aux �tudes.
Vous �tes une �touche-�-tout�, comment expliquez- vous ce don ?

De mon p�re, j�ai appris � lire et � bien lire en fonction de la ponctuation, et en lisant beaucoup de po�sie on devient obligatoirement po�te. De ma m�re, j�ai h�rit� des mains expertes et Dieu merci je les utilise � bon escient en peinture, caricature, sculpture�
Vous �tes journaliste tout option (�crit, radio et TV) mais aussi et surtout auteur de livres �ducatifs pour enfants, pourquoi votre penchant dans tous vos �uvres pour l�enfant et la femme ?

Les contes auressiens c�est tout d�abord des l�gendes narr�es par les mamans pour leurs petites d�o� la logique femme-enfant. Dans mon ouvrage Les contes auressiens plus qu�il n�en faut, qui a obtenu le prix du Forum des femmes m�diterran�ennes ou encore Interdit de cueillir les enfants, publi� dans le cadre de �Alger, capitale de la culture arabe�, il n�est question que de souffrance des enfants dans les pays en crise, en guerre, victimes des accidents de la route, des rapts, de la vente d�organes et des �tats d��me de cet �tre fragile. Cet ouvrage comprend 15 contes tous relatifs aux pr�occupations de l�enfant et ses souffrances.
Est-ce qu�on peut dire que vous �tes militante de la cause des enfants ?

Je milite comme je peux, ma pi�ce th��trale Bessem, l�enfant beau sourire, a trouv� un �cho favorable aupr�s des enfants ou encore la revue �dit�e par la maison de la culture de Batna Ta�bir qui me permet de toucher un grand nombre de jeunes pour �veiller en eux des dons de toutes les formes de l�art.
Le 8 mars 2008, vous avez �t� honor� par le pr�sident de la R�publique en qualit� de po�tesse, et de �femme symptomatique� du bonheur, n�est-ce pas ?

Chanter la gloire du pays avec des rimes est la plus belle chose � faire, se voir applaudir par le pr�sident de la R�publique est un grand bonheur... mais se faire virer de son travail quelques jours apr�s est le fruit de la gloire. Depuis ce jour, ma voix s�est tue � la radio et des ann�es de bons et loyaux services avec...
R�duite au ch�mage, comment vous meublez votre temps ?

Justement, ce ch�mage est tomb� � pic, je consacre mon temps � �crire, faire de la po�sie, peindre, sculpter, participer aux travaux associatifs, et je passe d�une facette � l�autre pour me reposer.
La soci�t� alg�rienne et surtout la femme a peur, de quoi Hafida a-t-elle peur ?

La peur est partout, j�ai signal� dans mes �crits la peur des enfants Interdit de cueillir les enfants,et moi j�ai peur de ce qui fait peur aux enfants. J�ai peur du noir, des fant�mes... mais aujourd�hui beaucoup plus de l��go�sme, c�est le fant�me qui d�truit tout.
Rares sont les femmes dans le domaine de la sculpture, qu�en est-il de votre esp�rance ?

C�est un bonheur pour moi de toucher � la sculpture et d�avoir mon cachet dans le nouveau r�alisme. La femme aux �pingles � nourrice a suscit� une curiosit� unanime de la part des visiteurs et surtout des artistes et critiques d�art. Mes travaux de sculpture dont les mati�res sont le cuir, le fer, le bois et les techniques de l�accumulation m�accaparent et me passionnent au point o� je cr�e des tableaux vivants. La preuve vivante La m�re allaitant son enfant confectionn�e � l�aide d�un rebut de cuir a s�duit plus d�un.
Propos recueillis par Houadef Mohamed

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