Actualit�s : SAHARA OCCIDENTAL
Le calepin de Christopher Ross


Depuis un bon bout de temps, l�on observe sur le dossier sahraoui un petit ph�nom�ne c�t� marocain. Du moins, c�t� officiel marocain.
Par Aziouz Mokhtari
C�est celui de la mise sous le coude du �plan d�autonomie� pour soi-disant r�gler la question. Sahraouie, bien �videmment. Ce zapping du plan qui �tait cens� apporter de fortes doses de solution au calvaire du peuple sahraoui � si l�on croit, toutefois, les th�ses marocaines sur le dossier � est, subitement, renvoy� aux calendes grecques. Aux maghr�bines, ce qui serait encore plus al�atoire. Cette donne n�est pas, l�on s�en doute bien, fortuite. Elle est le r�sultat de plusieurs �l�ments concordants. Le rejet par la partie sahraouie, attitr�e par la communaut� internationale pour parler au nom du peuple des nuages (Polisario et RASD) du plan marocain. Il y a eu, ensuite, le peu d�engouement, � tout le moins, du Conseil de s�curit� de l�ONU pour l�immense fascicule du palais royal. La France a tent�, tant bien que mal, plut�t mal que bien, de porter le dossier marocain, rien n�y fit et rien n�y fera. Le Conseil de s�curit�, l�Assembl�e g�n�rale et la 4e Commission de l�ONU � cette derni�re charg�e pr�cis�ment de la d�colonisation � ont rappel� � l�ordre le couple franco-marocain. La question sahraouie est un probl�me de d�colonisation et seul un r�f�rendum d�autod�termination peut apporter la r�ponse au diff�rend entre le Maroc et le Polisario. La troisi�me raison, enfin, qui a contraint Paris et Rabat de retirer le �plan d�autonomie� est son ent�tement � nier le probl�me-cl�, central autour duquel pivote tout le dossier. L�existence d�un peuple et d�une entit� sahraouis intrins�ques, r�els, qui ne sont ni Marocains, ni Alg�riens, ni quoi que ce soit d�autres. La souffrance du peuple des T�n�bres n�est pas finie pour autant. Pour de multiples raisons dont la principale est sans doute la d�mission du Maroc par rapport � la gestion du dossier sahraoui. Depuis la mort de Hassan II et l�av�nement de Mohammed VI, une v�ritable r�volution tectonique a eu lieu en l�affaire. Le dossier est devenu dans sa conception, son traitement une affaire typiquement fran�aise. Rabat n��tant que le prestataire de services, ce qui a compliqu� les choses. La France faisant du Sahara occidental un autre dossier � chantage contre l�Alg�rie. Ce qui n��tait pas le cas dans les derni�res ann�es de la vie de feu Hassan II. Ce dernier, l�on s�en souvient, avait accept� trois grands principes, tous favorables au Polisario. N�gociations directes entre la direction sahraouie et le roi, r�f�rendum d�autod�termination et d�finition � sous l��gide de l�ONU � du corps �lectoral sahraoui. Autant d�avanc�es, r�elles, que le couple franco-marocain actuel a dilapid�es. Christopher Ross, qui entame une tourn�e dans la r�gion, a pour mission de ramener les uns et les autres � rapprocher leurs points de vue. En essayant de coller le plus possible aux r�solutions de l�ONU et au droit international. Difficult� majeure : Paris et Rabat veulent contourner l�ONU et faire d�Alger un interlocuteur direct � la place du peuple sahraoui. Christopher Ross en est conscient. Ban Ki-moon aussi. Cette tourn�e de l�envoy� sp�cial du secr�taire g�n�ral de l�organisme onusien dirigeant a, cependant, un grand m�rite. Elle ne part pas de z�ro puisque depuis Ross, plusieurs rencontres entre le Polisario et le Maroc ont eu lieu (Manhasset, Vienne, New York). Elle intervient aussi dans un contexte particulier. Le bourbier dans lequel se trouve la France au Sahel. Cet enlisement de Paris dans cette r�gion du monde sera-t-il le d�clic �majeur � qui lui permettra de l�cher du lest par rapport au dossier sahraoui ? C�est � esp�rer.
A. M.

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