Sports : FOOTBALL
MOHAMED CHAIB (COENTRAINEUR NATIONAL) :
 ï¿½Les joueurs locaux ont besoin de confiance�


Apr�s la d�mission de Zoheir Djelloul, Mohamed Cha�b a int�gr� le staff technique national pour �pauler Benchikha, � la demande de ce dernier. Nul doute que l�exp�rience de l�ex-d�fenseur central international du RCK de la belle �poque sera tr�s utile � un �g�n�ral� qui pourra compter sur l�un de ses plus fid�les compagnons pour driver une s�lection nationale en plein chamboulement.
O� en est la pr�paration de la s�lection nationale des joueurs locaux ?
Elle se poursuit selon le programme �tabli. Sous la houlette de Benchikha, les locaux se sont qualifi�s pour la prochaine phase finale de ce qu�on appelle la CHAN ou Coupe d�Afrique des nations des joueurs locaux. J�ai eu l�honneur de la diriger lors des deux derni�res confrontations amicales face au Mali.
Deux rencontres amicales qui se sont sold�es par un nul et une victoire. Quels enseignements avez-vous tir� ?
C�est toujours int�ressant de se mesurer � des �quipes africaines d�autant plus que j�ai fait jouer tous les s�lectionn�s, ce qui m�a permis d�avoir une vision compl�te sur leurs capacit�s en niveau international, et j�en ai conclu que les locaux sont en bonne progression.
Y a-t-il des joueurs locaux qui ont v�ritablement leur place avec les pros en �quipe nationale ?
Personnellement, je voudrais vous pr�ciser que les joueurs locaux ont besoin de confiance. Un joueur de foot se sert bien s�r de ses pieds, mais il marche aussi au mental. Par cons�quent, il y a de tr�s bons locaux, mais il faut leur faire confiance.
Hadj A�ssa, dont la sant� est mise en cause, repr�sente- t-il une perte pour vous ?
Hadj A�ssa n�est pas perdu pour le football et, d�apr�s les �chos que j�ai eus, il va bien, m�me s�il faut attendre le bilan des analyses qu�il a effectu�es en Suisse. Je souhaite qu�il revienne rapidement sur les terrains car c�est un joueur qui a d��normes qualit�s.
Que r�pondez-vous � ceux qui doutent des capacit�s de Benchikha � driver l�EN ?
D�abord, je dois dire que je connais tr�s bien Benchikha et notre amiti� date de plus de trente ans, du temps o� il �voluait dans la grande �quipe du MCA et de celle de Bordj- M�na�el. Ceci pour faire taire ceux qui ont pr�tendu que Benchikha n�a jamais pratiqu� le foot de haut niveau. En tant qu�homme, Benchikha a des valeurs morales irr�prochables. C�est un fin p�dagogue qui respecte tout le monde. Maintenant, en tant qu�entra�neur, il a fait ses preuves en Tunisie o� il a r�ussi l�exploit de remporter un titre de champion.
Mais est-ce suffisant pour diriger avec succ�s l��quipe nationale ?
Vous semblez douter s�rieusement de ses capacit�s. Non. Il faut lui faire confiance. Il y a un ph�nom�ne qui n�existe que chez nous. Quand on fait appel � un �tranger, tout le monde le conteste pour dire que l�Alg�rie a de bons entra�neurs de football reconnus et j�estime qu�il faut lui laisser le temps avant de le juger. Je pense qu�il est injuste et inadmissible de le critiquer alors qu�il vient � peine d��tre nomm�.
Apr�s le d�part de Djelloul, il a fait appel � vous en tant qu�adjoint. Pensez-vous que vous allez constituer un duo gagnant ?
Benchikha m�a demand� d��tre son adjoint et j�ai accept�, bien s�r. On doit pr�parer la rencontre contre le Luxembourg en amical et la phase final de la CHAN. C�est un privil�ge et un honneur pour moi de servir l��quipe nationale, tout comme je l�avais fait en tant que joueur.
Vous avez �t� form� au RCK, qui �tait un club pourvoyeur de l�EN ; comment Kouba est tomb�e aussi bas ?
A Kouba, cela a toujours �t� une question d�hommes. A chaque fois qu�il y avait des personnes amoureuses du club qui ramenaient de l�argent, le club r�ussissait. Je me souviens que lorsqu�il y avait la Sonatrach, puis la SNS, il y avait de la formation, des joueurs de tr�s grande qualit� et le club �tait au sommet. Mais quand les moyens financiers ont commenc� � manquer, la formation a p�riclit� et l��quipe de Kouba a regress�. Ce sont toujours ses enfants qui ont fait sa force et � partir du moment o� ils n��taient plus pris en charge, on ne pouvait plus avoir une qualit� de jeu.
Pensez-vous que c�est une erreur d�avoir pouss� Rebrab, le patron de Hyundai, vers la porte de sortie ?

Oui. A Kouba, on a tout fait pour que Rebrab parte. Mais avec du recul, je trouve que c��tait malheureux et maladroit. J�ai eu la chance de travailler avec Omar Rebrab, que je salue au passage, et je pense qu�il avait de bonnes id�es. Il voulait professionnaliser le club...
Il �tait un peu en avance sur son temps ?

C�est vrai. Il voulait faire de Kouba un symbole du lancement du professionnalisme en Alg�rie et il avait un grand projet pour ce club, mais des personnes mal intentionn�es l�en ont emp�ch�. C�est dommage pour le club !
Votre ancien co�quipier en s�lection, Rabah Madjer, a d�clar� qu�il se verrait bien pr�sident de la FAF un jour. Un commentaire ?

J�ai pass� toute ma jeunesse avec Madjer, et je dis que c�est un Alg�rien qui a parfaitement le droit de postuler pour �tre pr�sident de la FAF, s�il le souhaite. Qu�on le veuille ou pas, Madjer reste le joueur le plus dou� et le plus titr� de l�histoire de notre football. Encore aujourd�hui, il est reconnu au niveau international. Dans le coin le plus recul� de l�Afrique, d�s que vous parlez de l�Alg�rie on vous sort le nom de Madjer. Alors, t�t ou tard, il faudra bien qu�on utilise les comp�tences de ce grand monsieur. Apr�s tout, Platini est bien devenu le pr�sident de l�Uefa et, actuellement, le Real Madrid a int�gr� Zidane dans l��quipe dirigeante. Il faudra bien que le football alg�rien s�inspire de ces exemples.
Actuellement, c�est Raouraoua le patron du foot alg�rien. Comment le jugezvous ?
On ne peut juger un homme que sur ses actes, et il faut lui reconna�tre ses qualit�s de gestionnaire avis�. Pour preuve, c�est avec lui que l�Alg�rie s�est de nouveau qualifi�e � une phase finale de coupe du monde, apr�s 24 ans d�absence. Il est � l�origine du lancement du professionnalisme en Alg�rie, ce qui n��tait pas une mince affaire. Il a ramen� de gros moyens aux diff�rentes s�lections nationales, et il nous repr�sente parfaitement dans les instances internationales o� il si�ge. Il sert le football national qui a besoin de ce type d�hommes.
Propos recueillis par H. B.

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