Iftene Abderrahmane, un cas de conscience pour notre syst�me �ducatif et un cas d��cole pour la m�decine alg�rienne et son syst�me de sant� publique, est un lyc�en brillant, �g� de 18 ans, atteint de plusieurs maladies associ�es aussi lourdes que rares depuis 2008.
Il s�agit l�algoneurodystrophie, de la spondylartrite ankylosante et de la maladie de Beh�et qui l�emp�chent de suivre assid�ment les cours de la 2e ann�e secondaire. Il a, en effet, fait une ann�e blanche en 2008 pour cause d�hospitalisation successivement � A�n-El-Hammam, o� il a failli �tre amput� d�un membre sup�rieur lors de son s�jour de 10 jours, et � Beni Messous o� il a �t� admis � 2 reprises pour 60 et 80 jours sans compter de brefs passages � Parnet et Clairval. Au terme de l�ann�e blanche 2008/2009, il rejoint sa classe de 2 e AS o� il obtient de bons r�sultats, compte tenu de son �tat de sant�, 8,60 au 1er trimestre et 9,66 lors du 2e trimestre et 10,51 au 3e avec, il est important de le pr�ciser, 4 absences par semaine pour des s�ances de r��ducation, 2 � A�n El-Hammam � l�issue desquelles il rejoint sa classe et 2 autres � Tizi-Ouzou qui lui prennent, chaque fois, toute une journ�e. Rappelons � ce propos que ce lyc�en est originaire de la da�ra d�Iferhoun�ne dans les contreforts du Djurdjura, � une dizaine de km de A�n-El-Hammam et � plus d�une cinquantaine de Tizi-Ouzou, ce qui engendre des frais de d�placement co�teux pour lui-m�me et son p�re, accompagnateur oblig�. Sans compassion pour son �tat de sant� et les multiples difficult�s qu�il affronte au m�me titre que ses parents et sans �gards aux efforts qu�il d�ploie et aux r�sultats scolaires qu�il a obtenus durant l�ann�e 2008/2009, les enseignants lui collent des notes proches de z�ro pour l�anglais, l��ducation islamique et l�arabe, mati�res dispens�es au cours de ses absences selon son p�re, retrait� de l��ducation, faisant ainsi chuter ses moyennes trimestrielles et annuelle, �justifiant�, contre toute attente et logique, son exclusion de l��tablissement. Au lieu du soutien, de l�encouragement et des facilit�s auxquelles il a le droit de pr�tendre, on a tent� de briser son avenir en cherchant � se d�barrasser d�une charge et d�un cas g�nant. Son p�re a d� batailler dur pour le faire r�int�grer, cette ann�e 2010/2011, comme redoublant de la 2e AS au lieu du passage en 3e AS auquel il ouvre droit au vu des notes obtenues dans la plupart des mati�res � l�exclusion de celles signal�es plus haut pour des raisons justifi�es d�apr�s le p�re du concern�. Ce cas d�esp�ce pose la question du droit des enfants malades ou handicap�s � un enseignement assist� ou adapt� qui n�est pas assum� par l��cole alg�rienne faute de volont� politique des autorit�s et de moyens humains et mat�riels. Ce cas symptomatique du d�dain, voire m�me du m�pris des institutions �tatiques vis-�-vis des handicap�s, montre que l��cole alg�rienne n�est pas le creuset des bons sentiments humains tels que la bont�, l�affection, la solidarit�, l�entraide et l�humanisme. L�enfant est consid�r� comme un robot insensible � ce qui l�entoure, au mieux comme une masse globalement uniforme o� il n�y a pas de place aux diff�rences sociales psychiques et physiques plus ou moins handicapantes, m�me lorsqu�elles sont temporaires et surmontables.
Y. B.

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