R�gions : MASCARA
La route, un cauchemar pour les habitants d�Abadla


La route rien que la route, semblent nous le dire les citoyens de cette localit� au moment o� nous les quittons et, du coup, ils oublient leurs autres pr�occupations qui ne sont pas des moindres.
Apr�s Sidi-Kada (Mascara) et � partir du carrefour qui m�ne vers Tiaret, nous empruntons une route qui s�apparente � un chemin en compagnie de Djillali qui nous avait convi� � voir ce que lui et ses concitoyens enduraient sur ce tron�on de 6 km environ. Le parcours est chaotique et l�on tente de s�imaginer ce que �a doit �tre en hiver. �� et l� des maisons et des champs de culture. Ici, on vit du travail de la terre et de l��levage. Nous arrivons au terme de notre voyage et nous rejoignons des habitants de cette localit� que nous d�couvrons � travers les interventions des uns et des autres autour d�un caf�. Ce n�est pas tous les jours que l�on voit arriver ici une personne �trang�re � Abadla I, qui constitue le gros du douar avec ses 35 foyers environ, pour cause d�impraticabilit� de la route. A proximit�, se trouve ce que l�on nomme, selon un citoyen, Abadla II. On �voque alors le v�hicule d�un agriculteur r�sidant � Matemore (Mascara) qui s��tait renvers�. Celui qui l�avait transport� � bord de son v�hicule vers l�h�pital de Tighennif � il d�c�dera en cours de route � d�clare qu�il aurait peut-�tre pu �tre sauv� si le trajet n�avait �t� aussi long. Evidemment, � Abadla l�on ne dispose pas de salle de soins et l�on se rend alors pour des consultations � Hachem ou Tighennif, dans la wilaya de Mascara, nous dit-on, sauf quand il s�agit de se faire vacciner, car il faut aller � la commune chef-lieu, Takhmaret. Le lieu avait �t� d�sert� en 1996, lors de la d�cennie noire, et repeupl� � partir de 2003. Les candidats au retour avaient alors b�n�fici� d�une aide de 250 000 DA pour la r�habilitation de leurs habitations. Alors que nous sommes en pleine discussion, nous voyons un habitant passer avec un �ne portant quatre jerricans, il s�arr�te et nous explique qu�il se rend � la source situ�e � plus de 2 km. L�eau de celle-ci est contr�l�e, puisque des pr�l�vements y sont effectu�s r�guli�rement, nous fait-il savoir. �J�effectue le trajet trois fois par jour�, nous d�clare le citoyen, qui nous explique que la �t�che n�est pas facile, car le chemin qui m�ne � la source est accident� et en hiver c�est une autre paire de manches�, poursuit-il. C�est le seul point de ravitaillement en eau, la commune d�p�chait un camion-citerne pour l�approvisionnement mais cela s�est arr�t� vu les difficult�s. Il semble que cette contrainte devrait �tre bient�t lev�e, puisque le passage des �l�ments des services de l�hydraulique a �t� signal� et qu�un forage verrait bient�t le jour. Nous sommes � proximit� de l��cole Saa�dia- Abdelkader, fr�quent�e par douze �l�ves de 1re, 2e, 3e et 5e ann�e. C�est un vacataire qui assure l�enseignement. Avant, les �l�ves �taient plus nombreux et les enseignants �taient au nombre de trois. Les classes sont chauff�es. Les petites Nawal et Zohra restent dans la cour durant la pause de la mi-journ�e n�ayant pour repas qu�un bout de pain. Elles apportent avec elles leur eau. Elles habitent au lieudit Cha�lil, � plus de 2 km. Est-ce p�nible d�arriver ici ? Un peu, nous r�pondent-elles timidement. L�on s�imagine ce que cela va �tre en hiver. Alors que l�on nous fait faire le tour du douar, nous sommes surpris par la pr�sence de paraboles, l��lectricit� existe mais point d��clairage public. Abadla est situ�e entre les monts Timizi et Djebel Moulou et le cimeti�re est situ� au-del� de la rivi�re. �Pour un enterrement en hiver, on doit attendre la d�crue quand surviennent de fortes pr�cipitations�, nous d�clarent ceux qui nous entourent. Au moment de partir, une famille arrive � bord d�une voiture � partir de Takhmaret moyennant 1 000 DA pour 26 km. �Si j�avais su je ne serais jamais venu�, gronde son propri�taire. En rentrant, nous empruntons un autre chemin qui passe par une propri�t� priv�e. Cela est tol�r�. On a appris que la r�habilitation de la route a �t� �voqu�e par les responsables.
M. Meddeber

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