Actualit�s : ISLAMIT� ET IDENTIT� NATIONALE
L�apr�s-Aghribs a-t-il commenc� ?


�L�Alg�rie n�a pas � rougir de son islamit�. Nous revendiquons par cons�quent l�Islam alg�rien, l�Islam riche et tol�rant de nos anc�tres.� C��tait en 1990 la revendication des d�mocrates alg�riens. Ces d�mocrates consid�rent que l�Islam alg�rien a la singularit� d��tre bas� sur tadjemaath consensuelle et non pas sur l��mirat avec tous ses abus.
L�on se rappelle, en ce d�but des ann�es 1990, que le pouvoir politique, affaibli, �tait incapable d�appr�hender les �v�nements encore moins de tracer une vision pour le pays. Pire encore, il avait pris le risque inconsid�r� de s�appuyer sur les islamistes radicaux pour tenter de se donner une l�gitimit� religieuse � d�faut de celle des urnes. D�s lors Ali Benhadj se donnait le r�le de messie et dictait ses fetwas, Abassi Madani lan�ait l�appel au djihad contre les alg�riens, les responsables locaux de l�ex-FIS dressaient �les listes de Schindler� et Antar Zouabri commettait des g�nocides. Les d�mocrates �taient qualifi�s par la nomenklatura locale de partisans de l�h�r�sie, voire de kofr. Entre-temps les barbefln et les partisans de la cohabitation attendaient la victoire de l�ex-FIS pour partager le pouvoir ou tout simplement faire all�geance. Des milliers d�Alg�riens et d�Alg�riennes sont morts pour arracher la victoire par les armes contre l�islamisme politique qui avait dans sont programme politico- religieux la mission de casser tous les rep�res culturels de l�alg�rien pour en produire un autre sujet plus docile. Par ailleurs, en d�pit des coups bas que lui ass�ne r�guli�rement l�aile pro-islamiste au pouvoir, la victoire politique fait �galement partie des troph�es des alg�riens qui ont lutt� collectivement mais seuls en contrant notamment la pression internationale g�n�ratrice du �qui tue qui�. Le tribut pay� est lourd et continue malheureusement � s�alourdir. Cependant, il est n�cessaire de parfaire cette double victoire par celle de la r�appropriation des rep�res de l�Islam alg�rien fa�onn� par des si�cles de cohabitation pacifique entre les ethnies qui occupent le pays et la r�sistance de celles-ci contre les envahisseurs. Il y aura sans aucun doute un apr�s Aghribs. Il faut esp�rer que c�est dans cette perspective que le minist�re des Affaires religieuse et du Wakf a lanc� la caravane scientifique et culturelle sur l�aspect spirituel de la culture amazigh. En clair il s�agit de d�complexer les alg�riens par rapport � leur religion largement tol�rante. Si c�est le cas s�agissant de cette caravane, il est imp�ratif de ne pas laisser l�Etat seul face � ce d�fi. On tomberait d�s lors, il faut le craindre, dans la seconde politisation de l�Islam � des fins de pouvoirs. La wilaya de Boumerd�s, qui souffre encore des m�faits de la violence de l�aille arm�e du salafisme en Alg�rie, a �t� la premi�re wilaya � accueillir, la semaine pass�e, cette caravane. D�autres r�gions r�put�es d�tentrice d�un patrimoine de la culture spirituelle amazighe sont les prochaines �tapes. Il est question en effet de toute la r�gion des deux parties de la Kabylie, des Aur�s, du M�Zab, des r�gions du sud et celle des Zianides � l�ouest. Ecoutons les explications de Mohamed Bouaou, directeur des Affaires religieuses et du Wakf de Boumerd�s d�o� a pris le d�part cette action informative et p�dagogique en direction des imams. �C�est une caravane scientifique et culturelle qui vise � red�finir et �clairer davantage les imams sur les rep�res de la culture religieuse que vivent les r�gions culturelles amazighes. Elle vise �galement � mettre en valeur le patrimoine oral et �crit�, dira notre interlocuteur pr�cisant en outre que la mise en exergue des actes culturels reliant les individus ou les groupes sociaux � la religion est un autre objectif. Bien entendu le madhab mal�kite, majoritaire en Alg�rie, sera l�un des vecteurs de cette formation. L�ambition des organisateurs est d�attirer les jeunes vers plus d�int�r�ts � la culture amazighe. L�enjeu de cette formation est de taille. �Nous sommes un peuple qui demande non pas la guerre mais les r�formes car l�Islam est une religion du juste milieu qui exclut l�extr�misme et tout ce qui est faux�, dit Bouaou qui revient � l�occasion sur les r�f�rents de l�Islam Alg�rien qui sont connus depuis des si�cles. Justement en tentant de d�cr�dibiliser ces r�f�rents mill�naires, pour leur en accoler d�autres qui leur sont �trangers, l�ex-FIS a r�ussi � d�stabiliser gravement la soci�t� alg�rienne pour la jeter dans les affres de la violence. C�est donc la reconstruction qui est probablement engag�e. La bataille d�Aghribs sera sans doute la r�f�rence.
D�ficit culturel
En discutant, lors de cette rencontre avec des jeunes imams sur leurs connaissance en mati�re de culture amazigh, ils nous avouent qu�ils en ma�trisent tr�s peu, notamment la langue qui leur est bien utile dans grand nombre de r�gions. Nous avons toutefois d�cel� chez eux l�envie d�apprendre. Bouzid Boumedi�ne, charg� de la culture au minist�re des Affaires religieuses et du Wakf relativise ce probl�me. Pour lui, ces jeunes imams sont alg�riens form�s en Alg�rie et impr�gn�s de la culture alg�rienne. �C�est vrai que beaucoup ne ma�trisent pas la langue, mais nous essayons d��lever leur niveau en mettant � contribution l�universit�.� Cette caravane est-elle une contre offensive pour isoler le salafisme qui a d�boussol� la soci�t� alg�rienne ? �Nous voulons approfondir le travail de sensibilisation pour revenir � notre personnalit� alg�rienne�, conclura le haut responsable culturel.
Abachi L.

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