Actualit�s : APR�S SIX ANS DE D�TENTION
Les six cadres de la Cnan acquitt�s


Apr�s avoir pass� six ann�es en prison, les ex-cadres de la Cnan ont �t� acquitt�s, hier, par le tribunal criminel pr�s la cour d�Alger, � l�issue d�un proc�s qui a dur� cinq jours. A l�annonce du verdict, la salle d�audience, bond�e, a explos� de joie. Les familles des victimes ont �clat� en sanglots. Alors que les mis en cause, dont Ali Koudil et Ammour ont laiss� libre cours � leur �motion en versant de chaudes larmes.
Abder Bettache - Alger (Le Soir) - Les avocats de la d�fense parlent de �victoire de la justice�, alors que les familles de pr�venus qualifient l��v�nement de �v�ritable victoire de l�Alg�rie�. Et pourtant sept heures avant son annonce, personne ne pouvait avancer un tel verdict. L�arriv�e d�une �quipe de la t�l�vision sur les lieux a �t� diff�remment comment�e. L�attente �tait longue. L�angoisse se lisait sur tous les visages, y compris ceux des avocats de la d�fense. Ces derniers, qui n�ont pas quitt� la cour d�Alger durant toute la journ�e d�hier, ont �vit� d�avancer le moindre pronostic. Il est vrai que les plaidoiries des douze robes noires assurant la d�fense des six pr�venus �taient magistrales, mais il n�en demeure pas moins que les peines requises par le repr�sentant du minist�re public n�ont pas laiss� indiff�rentes tant la d�fense, que les familles des mis en cause. Il est � rappeler que l�avocat g�n�ral avait requis la perp�tuit� � l�encontre de six ex-cadres de la Cnan dont l�ex-P-dg et deux ann�es � l�encontre du sixi�me. Ceci �tant, l�acquittement de l�ex- patron du groupe Cnan, du directeur de l'�quipement et techniques, du directeur technique des navires, de l'inspecteur technique du navire B�char, du directeur de l'armement des navires et l'ing�nieur technique charg� du suivi des navires a constitu� hier la grand �v�nement au niveau de la cour d�Alger. Ces derniers, souligne-t-on, �taient poursuivis pour �la mise � la disposition de l��quipage d'un navire en mauvais �tat et insuffisamment �quip� et la navigation d'un navire dont la validit� du titre de s�curit� avait expir�, ce qui a caus� le naufrage du navire le B�char et co�t� la vie � 16 des 18 membres de son �quipage.
Les chaudes larmes des pr�venus
Le verdict en lui-m�me a �t� prononc� � 16 h 20mn. Le pr�sident du tribunal criminel a pass� pr�s d�une trentaine de minutes � lire les r�ponses des questions pos�es. Celles-ci �taient au nombre de 120, dont deux importantes. Il s�agit de celles relatives �au statut d�armateur ou non des mis en cause� et �si le navire le B�char �tait en position de navigabilit� lors de son mouillage, pr�s de la jet�e Kheireddine ?� A l�annonce du �non� � la �la majorit� absolue� des membres du jury � ces deux questions, la salle d�audience explose de joie, suivie de forts applaudissements. Il a fallu l�intervention du pr�sident du tribunal pour que le calme revienne. Les avocats de la d�fense affichent un grand sourire. Les pr�venus r�sistent un moment, puis ils l�chent. Ils �clatent en sanglots. L��motion �tait forte. La tension a atteint son paroxysme. Certains membres des familles de pr�venus pr�f�rent sortir pour exprimer leur trouble intense. On pleure � chaudes larmes. On ne se retient plus. Il y a cinq ann�es, la m�me instance, soit le tribunal criminel, avait condamn� Ali Koudil et quatre de ses collaborateurs � une peine de quinze ann�es de prison ferme. Ce jour, c��tait une autre ambiance, d�autres �motions. Il a fallu attendre six ann�es pour que les cadres de la Cnan soient blanchis et consid�r�s �non coupables du naufrage du navire le B�char et la disparition des seize marins de son �quipage �.
�Je ne souhaite pas la mort � celui que j�ai form�
Le cinqui�me jour du proc�s en appel des cadres de la Cnan �tait de l�avis de tous les observateurs, d�terminant pour la suite des �v�nements. Ainsi, avant que le tribunal criminel ne se retire pour d�lib�rer, le pr�sident de s�ance a donn� la parole aux pr�venus. L��motion �tait de nouveau � son comble. Ammour Mohand- Ouramdane a �mu toute l�assistance lorsqu�il a dit �comment puis-je souhaiter la mort � celui que j�ai form� ? Jamais, monsieur le pr�sident du tribunal, je n�ai souhait� ou contribu� � la mort d�une personne�. Ikhadalene a r�p�t� trois fois de suite que �je suis innocent �. Un moment de forte tension, o� les familles des pr�venus, voire toute l�assistance, a difficilement gard� son calme. Les autres pr�venus, en l�occurrence Ali Koudil, Debbah, Zaoui et Sidi Driss ont demand� l�acquittement. �On n�est nullement responsables de cette trag�die. Ce sont nos coll�gues et fr�res, comment peut-on leur souhaiter la mort ?�, ont-ils d�clar�. Un autre moment fort du proc�s. C�est lorsque le tribunal criminel s�est retir� pour d�lib�rer. On prie, on l�ve la t�te vers le ciel. Tous les moyens sont bons pour �soutenir les mis en cause�. Sept heures apr�s, les �v�nements prennent une autre tournure. Les excadres de la Cnan recouvrent leur libert�, apr�s avoir pass� six ann�es en prison. Ils ont connu les maisons d�arr�t de Serkadji, de Berrouaghia et d�El-Harrach. Les avocats de la d�fense, pour leur part, ont donn� � ce verdict une autre dimension. Ils ont pr�f�r� parler de la victoire de la justice. Les Za�di, Allouche, A�t Larbi, Bourayou, Chorfi et autres Ali Meziane et Miloud Brahimi ont r�ussi � descendre en flammes l�accusation du parquet. Ils ont plaid� non coupable. Le tribunal criminel a suivi leur demande. Ils a prononc� l�acquittement au profit des six mis en cause.
A. B.

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