Soci�t� : ORAN
Les chiffonniers rattrap�s par la crise �conomique


Le �spectacle� est souvent le m�me partout dans les d�charges publiques, on aper�oit, au milieu des amas d�ordures qui s��l�vent sur plusieurs m�tres, des personnes de tout �ge et pas uniquement des enfants, comme l�on pourrait le penser. Tous fouinent comme des fourmis dans les dunes d�immondices apr�s que les camions du service de nettoiement aient d�charg� les bennes � ordures. Ils guettent �galement les particuliers qui viennent, de plus en plus rarement d�ailleurs, jeter diff�rents d�chets.
Seulement le temps o� �le travail� du tri, plus commun�ment appel� dans cet univers �le tcharmite� d�o� le surnom de �Chramtia� (les chiffonniers), c'est-�-dire ceux qui fouillent dans les ordures, ce temps lucratif est r�volue, nous pr�cise-t-on au niveau de la d�charge publique d�El-Kerma. Avant, la d�charge publique �tait source de revenu beaucoup plus important qu�aujourd�hui, c�est dire que la crise �conomique a touch� m�me ce secteur. �Les mat�riaux les plus recherch�s sont le fer, le plastique, le bois� et bien �videmment les objets de valeur, souvent jet�s par inattention� Mais qui de nos jours ne s�est pas aper�u de la valeur des d�chets de ces �l�ments ? D�s lors, plus personne ne jette les d�chets recyclables ou revendables, tout se vend. L�argent r�colt�, m�me aussi minime, est cependant tr�s utile en p�riode de crise �conomique et sociale en g�n�ral�, nous dira le directeur de la d�charge publique d�El-Kerma. L�annonce il y a plus d�un an de la fermeture imminente de la d�charge d�El-Kerma n�avait pas fait que des heureux parmi les 25 000 �mes de cette localit�. Les chiffonniers, eux, craignaient pour leur gagne-pain. Du point de vue des chiffonniers, la d�charge d'El- Kerma constitue selon leur jargon �le march� d�o� ils s�approvisionnent en d�chets. Il faut dire que cette d�charge est l�une des plus importantes, elle traite quotidiennement 140 tonnes de d�chets m�nagers. Les 25 000 �mes de cette localit� n�ont eu de cesse de d�noncer depuis pr�s de dix ans, date d�existence de cette d�charge, les graves d�sagr�ments que cause cette d�charge. Apr�s maintes r�clamations et luttes sur le terrain d�une association (El Fajr), l'Agence nationale de l'environnement, AND, avait annonc� au cours du mois de janvier dernier qu'elle avait trouv� la solution : un grand centre d'enfouissement technique (CET) devait �tre achev� avant la fin de l'ann�e en cours. Dot� d'une capacit� de 1 200 tonnes de d�chets par jour, ce m�ga-centre devra assurer le traitement de 70% des d�chets de la wilaya. Le CET sera implant� dans la zone de Hassi- Bounif. Une enveloppe de 150 milliards de centimes a �t� consacr�e pour mener � terme ce projet qui devra mettre fin � la prolif�ration des d�charges sauvages et non contr�l�es � Oran. Une fois op�rationnel, ce grand CET permettra la fermeture des petits centres d'enfouissement situ�s � El Kerma, A�n El- Beida et Bir-El-Djir qui ne r�pondent pas aux normes internationales requises. Toutefois, le d�lai de la fin d�ann�e 2010 ne semble pas �tre en mesure d��tre respect�, des retards ayant entrav� la r�alisation du centre d�enfouissement technique en sont l�une des causes principales. �Les Chramtia� sont, nous dira le directeur de la d�charge d�El-Kerma tr�s organis�s, ils se relayent en plusieurs �quipes de jour et de nuit. �Ils travaillent des heures durant et sont tr�s patients, beaucoup plus patients durant ces derni�res ann�es o� les d�chets qui les int�ressent sont devenus de plus en plus introuvables, se contentant de fouiner dans les d�chets domestiques �. Notre interlocuteur nous apprend que l�EPIC Oran Propret� a fait une offre qui tombe � pic � l�intention des chiffonniers en leur proposant tout simplement des postes de travail. �l�Epic Oran Propret� emploie environ 60% des chiffonniers qui activaient dans la d�charge d�El-Kerma, qui mieux que ces personnes peut conna�tre et supporter les conditions de ce travail ?�, nous dira notre interlocuteur. Les ma�tres chiffonniers, eux, ne se plaignent d�aucune crise : ils ach�tent le produit des fouilles, emploient du personnel pour trier, et revendent par wagons les textiles, les m�taux, le plastique... Quant aux chiffonniers, eux , ils ne comptent que sur leurs efforts, leur patience et parfois sur la chance de tomber sur un objet de valeur qu�ils revendront pour leur seul et unique profit.
Amel B.

L�histoire insolite de la sacoche remplie d�or jet�e dans la d�charge publique
Apr�s une semaine de mariage, Brahim �tait loin de se douter que tous les bijoux de sa femme allaient se retrouver en plein milieu d�une d�charge publique. Voulant faire du rangement en vue d�un imminent d�m�nagement, la jeune mari�e prit le soin de mettre � l�abri tous ses bijoux en or. Au milieu du d�sordre, la sacoche en question se retrouve dans la poubelle, puis finit au milieu des ordures que venait de ramasser la benne � ordures de passage le matin. Par miracle, la jeune femme s�aper�oit de la catastrophe et alerte son �poux. Lui n�a pas c�d� � la fatalit� du fait accompli et a tenu co�te que co�te � r�cup�rer l�or de sa femme. Pour ce faire, il a tout simplement eu l�id�e d�enqu�ter sur le parcours de la benne � ordures, une enqu�te qui le mena � la d�charge publique d�El- Kerma. De suite, il fut conseill� par ses amis qu�il devait faire tr�s attention s�il comptait r�ellement s�y rendre pour fouiner dans les ordures. L�bas, les r�gles sont claires �aucun intrus, aucun individu �tranger � ce que les chiffonniers appellent le march� n�est tol�r�. Une fois sur les lieux, il fut entour� par les �Chramtia� � qui il a invent� une histoire �ma femme a jet� mon passeport et je dois le retrouver�. Il put, ainsi, partager leur quotidien durant quelques heures, apr�s qu�ils lui aient indiqu� o� se trouvaient les d�chets de la benne du matin. Miracle, chance, courage ou pers�v�rance, quelle que soit la raison mais Brahim a retrouv� sa sacoche d�or. Il l�a bien �videment dissimul�e aux yeux des dizaines de chiffonniers se trouvant juste � ses c�t�s, et a pu enfin retrouver sa femme et lui a rendu le sourire.
A. B.

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