Sports : TENNIS
FINALE DE LA COUPE DAVIS
Le �balle jaune� au secours de l'image de la Serbie


Les jeunes joueurs de tennis serbes, qui disputent leur premi�re finale de Coupe Davis � partir de ce vendredi face � la France, ont contribu� de fa�on sensible � am�liorer l'image de leur pays, ternie par les sanglants conflits des ann�es 1990 dans l'ex-Yougoslavie.
Au cr�puscule de l'ex- Yougoslavie, le d�veloppement du tennis, sous l'impulsion de joueurs tels que Slobodan Zivojinovic chez les hommes et surtout Monica Seles chez les dames, augurait d'un avenir encourageant. Suivait une g�n�ration talentueuse avec en t�te de file Goran Ivanisevic. Avec l'�clatement de l'Etat commun yougoslave, au d�but des ann�es 90, les compteurs furent remis � z�ro, surtout en Serbie. Un vide long de pr�s d'une d�cennie s'installait, alors que la r�gion sombrait dans la guerre. Mais au tournant du mill�naire, le monde a d�couvert une toute autre image de la Serbie, affect�e par les conflits r�cents, avec l'apparition de Novak Djokovic, Jelena Jankovic et la tr�s photog�nique Ana Ivanovic. Souriants, bien �lev�s, � l'aise avec les m�dias et le public, talentueux surtout, ils ont impos� une nouvelle perception de la Serbie. Pour l'ancien s�lectionneur yougoslave Radmilo Armenulic, les joueurs serbes, par leur �talent et leur comportement�, ont contribu� � renouveler l'image de la Serbie, entach�e par les guerres des ann�es 90. Leurs prestations laissent peu de monde indiff�rent. Jamie Murray, le fr�re a�n� d'Andy en sait quelque chose tout autant que l'Espagnol Fernando Verdasco. En 2007, Jamie remporte le double mixte � Wimbledon avec Jelena Jankovic et succombe, au passage, au charme de la Serbe. Verdasco, lui, c�toiera Ana Ivanovic, qui en 2008 remporte Roland Garros, et la pr�sentera m�me � ses parents.
�Roland Garrotitch�
Cette ann�e-l�, le succ�s des Serbes � Paris leur vaut une caricature flatteuse dans un quotidien prestigieux qui �serbise� le nom du c�l�bre tournoi le nommant �Roland Garrotitch�. �Novak (Djokovic), Viktor (Troicki), Janko (Tipsarevic), Nenad (Zimonjic) Jelena (Jankovic) et Ana (Ivanovic) ont fait plus que n'importe quel homme politique�, pour l'image de leur pays affirme Nebojsa Viskovic, sp�cialiste de tennis. Et tous se sont form�s et affirm�s au niveau mondial sans b�n�ficier des facilit�s octroy�es g�n�ralement aux sportifs de pays disposant de moyens, logistiques notamment, infiniment plus importants. �Avant, lorsque j'allais assister � un tournoi, il fallait que j'explique de longues heures durant qui je suis, d'o� je viens. Aujourd'hui, il suffit de dire que je suis Serbe et tout le monde l�ve le pouce en signe d'approbation �, indique Viskovic. �Ceux qui ne suivent pas le tennis ne sont pas conscients � quel point Novak, Ana, Jelena et les autres ont contribu� � l'am�lioration de l'image de ce pays�, poursuit-il. Et les Serbes sont tout � fait conscients de l'impact que rev�tira la finale de la Coupe Davis, face � la France, de vendredi � dimanche � Belgrade. Il s'agit pour eux d'une occasion historique de s'emparer du c�l�bre saladier d'argent et les autorit�s sportives du pays s'activent pour faire en sorte que le weekend soit parfaitement r�ussi.

FRANCE
Monfils, de la t�te et des �paules
Moins exub�rant, plus concentr�, Ga�l Monfils a travaill� ses qualit�s mentales, un effort qui lui a permis de rev�tir, sans flotter dedans, le costume de patron de l'�quipe de France de Coupe Davis, � l'heure d'affronter en finale la Serbie � partir de vendredi. Au soir de sa finale perdue � Paris-Bercy face � Robin Soderling le 14 novembre dernier, Monfils redevenait n� 1 fran�ais, au 12e rang mondial, devant son ami Jo-Wilfried Tsonga. Tout un symbole, � quelques jours d'une finale de Coupe Davis o� le Parisien de 24 ans aura de lourdes responsabilit�s en l'absence de Tsonga. �N� 1 �a fait plaisir mais �a ne me p�se pas. Les journalistes comptent beaucoup sur moi mais l'�quipe compte surtout sur l'�quipe�, assurait-il hier avec d�tachement. De toute �vidence, le Guadeloup�en �lastique, port� par son physique hors norme � �le physique, �a va toujours�, s'amuse-t-il � a les �paules pour porter l'�quipe de France. Et la t�te ? Cela reste � voir mais il est manifeste que le Parisien, sujet � des sautes de concentration et souvent �impr�visible �, a d�cid� ces derniers temps de regarder d'un peu plus pr�s ce qui l'emp�chait de tutoyer les tout meilleurs. Avec son �quipe � son entra�neur Roger Rasheed, son homme de confiance Patrice Chamagne, mais aussi une pr�paratrice mentale � il a tent� de cerner et corriger ces menus d�tails et d�fauts qui font beaucoup. Comme ses probl�mes de retard, qu'il confessait apr�s sa d�faite � Bercy. �Je suis arriv� un petit peu tard au stade, j'ai fait un peu tout en speed et �a ne m'a pas aid�, d�plorait-il, comme pour rappeler que tout n'�tait pas encore r�gl�, assurant toutefois avoir �compris certaines choses�. Cela se traduit sur le court par un comportement plus patient et calme, avec le souci de �ne pas montrer (ses) �motions�. Il a atteint les quarts de finale de l'US Open d�but septembre, la finale � Tokyo d�but octobre, a glan� son premier titre de l'ann�e � Montpellier et encha�n� en novembre sur sa finale � Paris-Bercy, apr�s avoir battu pour la premi�re fois Roger Federer, en demi-finales, en �cartant cinq balles de match au passage.
Retour d'exp�riences
S'il compte mettre � profit cette exp�rience � partir de vendredi � Belgrade, c'est aussi la Coupe Davis qui cette saison lui a permis de grandir. Apr�s avoir, de son propre aveu, pris trop � la l�g�re sa premi�re titularisation en 2009, perdant son match en barrages de maintien dans le groupe mondial, Monfils a depuis endoss� son r�le avec s�rieux. Durant toute la campagne 2010, il a assur�, �crasant l'Allemand Philipp Kohlschreiber en trois sets au 1er tour, puis remportant une bataille �pique en quarts de finale, contre l'Espagnol David Ferrer. En demie, pourtant �super tendu�, il n'a pas trembl� face � l'Argentin David Nalbandian. De son c�t�, le capitaine Guy Forget a fini par apprivoiser le personnage, lui laissant un peu de souplesse de fonctionnement, en �change d'une implication sans faille du joueur dans les matches mais aussi plus de communication. Entour� d'amis de longue date � Simon, Tsonga ou Gasquet � mais aussi de joueurs plus �g�s � Llodra, Cl�ment, Benneteau �, Monfils semble avoir trouv� sa place dans un groupe qui compte de plus en plus sur lui. Reste � leur rendre cette confiance, si possible sur le court d�s vendredi face � Janko Tipsarevic ou Viktor Troicki.

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